dimanche 3 octobre 2021

Bijoux ethniques en argent de Tunisie- La parure de poitrine d’Alia, la bédouine d’Alexandre Roubtzoff.


Figure 01 – Dessin d’Alexandre Roubtzoff: «Alia la bédouine », 1923, Tunis – Réf.ARTmedina-tounes-

Alexandre Roubtzoff, le plus tunisien des orientalistes russes, figure parmi les rares peintres orientalistes, voire l’unique, qui a reproduit sur ses toiles l’ensemble des bijoux berbères en argent liés à l’habit de la Melia adopté par les berbères et les bédouines de Tunisie.

Ils sont superbes ses tableaux peints sous le reflet flamboyant et tendre des oasis. Alexandre Roubtzoff en connait l’effet chaleureux et mystique bienfaisant sur son être imbibé de ce rayonnement. Séduit, il a éternisé des scènes magnifiques sur ses toiles, de valeurs artistiques, aujourd’hui identitaires.

Figure 02 - Dessin d’«Alia la bédouine» d’Alexandre Roubtzoff, 1923, Tunis – Parure de poitrine constituée de 2 chaines en parallèle reliées à 2 fibules rondes et présentant des pendentifs en ronds lunaires fermés tel que le rond lunaire figurant à droite, propriété du Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts – Réf.ARTmedina-tounes-

La mélancolique Alia exhibait avec fierté sa parure de poitrine de la Melia dont les deux extrémités sont reliées à deux fibules rondes permettant de nouer l’habit de la Melia. Une parure originale car doublée de 2 chaines en parallèle et ne présentant que des pendentifs en ronds lunaires fermés tels que le rond lunaire situé à droite de la figure 02, propriété du Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts.

Sur le même dessin, Alexandre Roubtzoff ne résista pas à dessiner dans les petits coins une parure également originale constituée de triple chaines en parallèle dont la médiane porte la main de Fatma en plaque ciselée (fig.03), une fibule berbère à extrémité triangulaire (fig.04) et un dessin que je n’arrive pas à lire.

Figure 03 – Parure originale de poitrine de la Melia constituée de 3 chaines en parallèle dont la médiane porte un pendentif de main de Fatma en plaque ciselée tel que celui figurant à droite, propriété du Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts - Réf.ARTmedina-tounes- Dessin d’Alexandre Roubtzoff: «Alia la bédouine », 1923, Tunis –

Sur un même Dessin, le sensuel Roubtzoff a reproduit deux parures originales de poitrine de la Melia à chaines rangées en parallèle tout en présentant les fibules berbères ronde et à extrémité triangulaire, la main de Fatma en plaque ciselée et les ronds lunaires fermés contribuant ainsi à la sauvegarde du patrimoine multiculturel de Tunisie.

Figure 04 – Tableau de peinture d’«Alia la bédouine » d’Alexandre Roubtzoff, 1923, Tunis – Sur un des coins du tableau est dessinée une fibule bédouine à extrémité triangulaire telle que la fibule de droite de la collection du musée Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts - Réf.ARTmedina-tounes-

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Article reproduit de https://heliouiahmedmuseum.blogspot.com/

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samedi 4 septembre 2021

Patrimoine de Tunisie - La première mosquée funéraire de la régence beylicale de Tunis

 Mise à jour du 9.10.2023

Est ce Ahmed, fils d'Othman Dey (1593-1610) et père d'Aziza Othmana, aurait bien occupé le poste de Dey de 1640 à 1647 ? Auquel cas, il serait confondu  avec Ahmed Khodja Dey dont le propre mausolée est situé en face de Dar El Bey à la Kasbah, tout près de la mosquée de Youssef Dey. Nous avons bien voulu le croire dans la première version du 5.9.2021. Avec le recul et en l'absence de sources d'archives officielles permettant de confondre Ahmed Ibn Othman Dey avec Ahmed Khodja Dey, le présent texte est mis à jour en conséquence.

Figure 01 - Mosquée Youssef Dey (1610 à 1637), La Kasbah, Tunis – Photo orientaliste du début du 20ème siècle montrant le minaret octogonal, le mausolée, les arcades en face de la salle de prière et les magasins échoppes érigés le long du mur extérieur de la mosquée - Pour la première fois un minaret de forme octogonale de type ottoman a été bâti à Tunis par Youssef Dey – Ce dernier comptait ériger en plus son propre Mausolée pour en faire la première mosquée funéraire de la régence beylicale de Tunis - Sa mort en 1637 l’en a empêché – Son vœu si cher sera exaucé en 1639 par Ahmed, fils de Othman Dey (1593-1610) et père d’Aziza Othmana -  Réf.ARTmedina-tounes - Photos orientalistes tombées dans le domaine public-

La première mosquée à minaret de forme octogonale de type ottoman a fait son apparition en Tunisie avec la volonté innovante de Youssef Dey (1610-1637), un bâtisseur de la Tunisie du 17ème siècle. Un homme de confiance choisi par Othman Dey (1593-1610) pour lui succéder en 1610, le préférant à son propre fils Ahmed, le père de la fameuse Aziza Othmana.

En effet, outre les quatre souks majeurs de la médina de Tunis: souk El Berka (Souk des esclaves), souk At Trouk (Souk des objets turcs), souk d’Al Bashamkhiyya (Souk des chaussures en cuir) et souk des Djerbiens (Souk construit après la reconquête de l’île de Djerba), Youssef Dey (1610-1637) a entrepris en 1614 la construction de la première mosquée de rite Hanafite en Tunisie avec un minaret de forme octogonale en délaissant la forme carrée qui a prévalu en Ifriquiya depuis le 9ème siècle avec le modèle de la mosquée de Kairouan de rite Malikite.

La mosquée de rite Hanafite de tradition ottomane se distingue par son Minbar (Perchoir pour la prêche), non plus en bois, mais maçonné au mur à droite du Mihrab (Arcade pour guider la prière). Et un Mihfal (Chaise en bois carrée) situé en salle de prière, pour la formation et la récitation coranique.

Youssef Dey, tout le long de son règne achevé en 1637, n’a pu ériger son mausolée. Ce sera l’œuvre d’Ahmed Ibn Othman Dey, resté fidèle à la mémoire de son père Othman et de son fidèle successeur Youssef Dey. C’est en 1639 qu’il lui érigera un mausolée de forme pyramidale juste à côté du minaret. La première mosquée funéraire beylicale de Tunisie vient de voir le jour.


Figure 02 - Mausolée d’Ahmed Khodjà Dey (1640-1647) érigé à la Kasbah tout près de la mosquée de Youssef Dey (1610-1637) - – Réf.ARTmedina-tounes -- Photos orientalistes tombées dans le domaine public-

La deuxième mosquée funéraire à Tunis sera l'œuvre du puissant Hamouda Pacha Bey (1631-1666), marié à Latifa Bint (fille) Ahmed Ibn (fils) Othman Dey, plus connue par Aziza Othmana. Hamouda Pacha Bey prendra le temps et les moyens nécessaires pour bâtir sa propre mosquée de rite Hanafite avec son minaret octogonal et son mausolée, non loin de la mosquée Hanafite de Youssef Dey et tout près de la mosquée Malakite de la Zitouna. Que de mosquées à la médina de Tunis, de divers rites, en harmonie.

Figure 03 – Carte postale du début du 20ème siècle montrant la  Mosquée funéraire de Hamouda Pacha Bey le Mouradi (1637-1666) avec son minaret octogonal et son mausolée de forme pyramidale – Hamouda Pacha Bey a permis à sa pieuse femme Aziza Othmana de bâtir son propre mausolée, le seul mausolée bâti par une personnalité beylicale de la régence de Tunis, situé sur le flanc sud de sa propre mosquée - Réf.ARTmedina-tounes - Photos orientalistes tombées dans le domaine public-

Bien plus tard,  Mohamed Bey (1675/76, 1688/95), fils de Hamouda Pacha Bey  (1637-1666), bâtira la première et l’unique mosquée de la régence beylicale de Tunis selon l’innovante architecture ottomane aux dômes conçue pour la grande mosquée d’Istanboul du sultan Mehmet 2 le conquérant de Constantinople. Une architecture en référence à celle des dômes de l’église byzantine Sainte Sophie qui a permis de se débarrasser des nombreuses colonnes, piliers encombrants à l’intérieur des églises et mosquées.

Figure 04 – Carte postale du début du 20ème siècle montrant la  Mosquée de Mohamed Bey le Mouradi (1675/76, 1688/95) à la Medina de Tunis, Bab Souika – L’unique mosquée beylicale construite selon le nouveau modèle architectural ottoman aux dômes caractérisé par un toit de la salle des prières bâti avec un dôme central reposant sur des demi-dômes et petits dômes l’entourant – Un modèle d’architecture innovant permettant de se débarrasser des nombreuses colonnes encombrantes de la salle des prières imposées comme piliers par l’ancienne architecture - Réf.ARTmedina-tounes - Photos orientalistes tombées dans le domaine public-

La mosquée de Mohamed Bey le Mouradi juxtaposant la Zaouia de Sidi Mehrez de Bab Souika à la Medina de Tunis est plus connue actuellement par mosquée de Sidi Mehrez, force de la méconnaissance populaire

Les mosquées funéraires à Tunis continueront à être bâties par les premiers Beys Husseinites Hussein 1er Bey (1705-1735) et Ali 1er Bey (1735-1756), avant que la Tourbet (Mausolée) de l’ensemble des Beys Husseinites et leurs proches soit bâtie au centre de la Medina de Tunis par Ali 2 Bey (1759-1882).

Figure 05 - La Tourbet El Bey (Mausolée des Beys de Tunis) bâtie par Ali 2 Bey (1759-1882) au centre de la Medina de Tunis tout près de la mosquée funéraire de son père le fondateur de la dynastie Husseinite, Hussein 1er Bey (1705-1735) – Elle abrite les dépouilles de l’ensemble des Beys Husseinites, mis à part celles de Hussein 1er Bey et Ali 1er Bey ensevelies dans leurs propres mausolées, celle de Mohamed 1er Rachid Bey (1756-1759) ensevelie dans le mausolée de son père Hussein 1er Bey, celle de Mohamed 7 Moncef Bey, le Bey du peuple, ensevelie au cimetière du Djellaz selon son propre vœu et celle du dernier Bey Husseinite, Mohamed 8 Lamine Bey (1943-1956/57), ensevelie au cimetière de la Marsa selon la volonté d’un despote éclairé mais rancunier, pour ne pas dire psychopathe – Réf.ARTmedina-tounes - Photos orientalistes tombées dans le domaine public-

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dimanche 29 août 2021

Antiquités - Aquarelle sous verre signée (1)

 


Aquarelle sous verre de forme ovale (49X19cm) avec signature du peintre (à déterminer) – Réf.ARTmedina-tounes TA3-

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dimanche 15 août 2021

Patrimoine beylical de Tunisie: Palais Essrarfia et Al Ahmedia

 Voici d’abord la présentation du palais Essrarfia telle que publiée en figure 118 du cahier artistique ARTmedina-tounes n°03 intitulé : « Système monétaire de la régence de Tunis 1574-1891 », édité en 2020 et distribué par Amazon.

En fait, cette photo sur carte postale du Palais Essrarfia, tombée dans le domaine public, mémorise l’arrivée solennelle en présence de troupes en Juin 1846, sur invitation d’Ahmed 1er Bey (Règne: 1837-1855), du Duc de Montpensier, fils de Louis Philippe 1, Roi des Français (Règne : 1831-1848)-

Si je parle de ces deux palais beylicaux c’est, d’abord, parce que la photo du palais Essrarfia n’apparaissait pas dans l’intéressant article de Mohamed El Aziz Ben Achour publié chez Leaders le 24.7.2021, intitulé : « Tunisie - La villégiature au temps des Beys » .

Ensuite, parce que la dénomination du palais Mohammedia, telle que citée dans l’article ci-dessus, est à mon sens une dénomination erronée, voire usurpée depuis Mhammad Bey (1855-1859), puisqu’il s’agit en fait du palais bâti par Ahmed 1er Bey (1837-1855) et qu’il devrait être dénommé plutôt Al Ahmedia. Je profite de cette occasion pour lancer un appel aux historiens et aux responsables concernés pour corriger cette « usurpation » historique qui dure depuis plus d’un siècle et demi.

Revenons à notre historien Mohamed El Aziz Ben Achour et à son article attrayant par ses multiples photos de belles demeures beylicales, dont voici la référence « https://www.leaders.com.tn/article/32191-tunisie-la-villegiature-au-temps-des-beys » et à qui j'adresse ci-après de saines remarques non désobligeantes, car loin de la polémique.

De par ma formation scientifique, je ne peux qu’assimiler les propos de notre éminent historien universitaire M. Ben Achour. Toutefois, il est toujours utile de débattre de vues différentes, d’autant plus que l’Histoire n’est pas une science exacte.

M. Ben Achour, vous semblez toujours irrité par le point de vue qui dit que le palais d’Ahmed 1 Bey (1837/1855) à Al Ahmedia (non Al Mohammadia et ceci est un autre point de vue) est d’inspiration architecturelle européenne à la Versailles : «  la chronologie est là pour démentir une soi-disant volonté d’Ahmed Bey d’imiter le Roi-Soleil. La Mohammedia a été achevée et 1842, c’est-à-dire quatre ans avant le voyage du prince tunisien en France »

L’argument de la chronologie de la date d’édification du palais en 1842 précédant le voyage d’Ahmed 1 Bey en France en 1846 ne tient pas debout. Pour la simple raison qu’il n’est pas nécessaire de visiter Versailles pour s’en inspirer.

Versailles a été édifié deux siècles auparavant et ses merveilleuses fontaines émerveillaient les grandes monarchies du monde. Ses plans architecturaux et la technologie de ses fontaines s’étudiaient déjà dans les grandes écoles.

Ahmed 1er Bey, dit le Bey Sarde, n’avait pas besoin d’y aller sur place pour pouvoir édifier son palais à la  « Versailles ». Il a fait appel à l’ingénieur Charles Benoit recruté en 1837 pour se charger de son édification (1) et de l’ensemble des réalisations industrielles tout près des sources d’El Medjerda qui ont duré jusqu’à 1854, date du décès de Charles Benoit, une année avant celle d’Ahmed 1er Bey.

A la mort de ce dernier, le cousin successeur Mohamed 2 Bey (1855-1859), dit Mhammad Bey, rancunier et débauché, déjà jaloux de la capacité d’entreprendre du Bey réformateur dit le Bey Sarde, a entrepris une autre politique de « destruction » des acquis du plus grand réformateur des beys de Tunisie et de son bras droit Mahmoud Ben Ayed, le bâtisseur de la vallée industrielle d’El Battan sous la supervision technique de l’ingénieur Charles Benoit (1, 2).

D’ailleurs vous confirmez indirectement en disant « à la mort du pacha, son successeur et cousin Mhammad fit transporter le mobilier et démonter l’essentiel des éléments d’architecture et de décor pour le palais de La Marsa. Ce qui subsista ne tarda pas à tomber en ruine ».

Mhammad Bey n’a pas uniquement dévalisé le palais d’Al Ahmedia, mais également les biens de la famille Mahmoud Ben Ayed dont le palais de son père Mohamed Ben Ayed situé à Gammarth et que vous avez cité en tant que propriété du fils Mahmoud. Le palais de ce dernier est la résidence actuelle de l’ambassadeur d’Angleterre. Un superbe palais et jardin confisqués par Mhammed Bey et offert à l’Angleterre de la reine Victoria, gratis.

Sur ce point, il est bon de rappeler aux lecteurs que Mahmoud Ben Ayed [dont je me demande s’il était escroc, victime ou les deux à la fois (2) (3) ] était assez aisé avant sa nomination par Ahmed 1er Bey, grâce à la fortune colossale de son père Mohamed, grand corsaire au service des Beys successifs Mahmoud (1814-1824), Hussein 2 Bey (1824-1835) et Mustapha Bey (1835-1837). Hussein 2 Bey n’a pas hésité à nommer Mohamed Ben Ayed, corsaire mais lettré, ambassadeur à Paris suite à l’arrêt imposé de la Course après 1927.

Ahmed 1er Bey est connu pour son admiration de la civilisation européenne, sans pour cela nier la grandeur de l’héritage arabo islamique que ce soit en science, en philosophie ou en architecture. Les merveilleux palais andalous aussi majestueux que le palais de Versailles en témoignent.

En fin de compte, sans faire appel à l’argument de la chronologie, il suffisait de s’adresser à un architecte d’Art pour confirmer la conception architecturale, arabe ou européenne, du palais d’Al Ahmedia.

Laissons à côté cet aspect formel sur l’architecture, car ce qui importe le plus est l’aspect lié à la sauvegarde de notre patrimoine. Vous l’avez bien dit en conclusion : « "----Au plan du patrimoine national, cette époque nous a légué de superbes témoignages d’architecture de plaisance, ainsi que de l’art des jardins. A nous de les conserver et de les exploiter à bon escient. ».

A ce propos, permettez-moi quelques observations :

-Vous avez eu l’opportunité d’agir vigoureusement pour la « conservation » et « l’exploitation » de ce patrimoine lorsque les occasions se sont présentées à vous en tant que haut cadre de Bourguiba et surtout de Ben Ali qui voulait valoriser les Beys par pique à Bourguiba.

En fait, même en tant que Ministre chargé de la Culture durant plus de 4 ans, nous n’avons vu ni exploitation, ni restauration des demeures beylicales restées en ruine à ce jour. Ni conservation, ni liste transparente publiée des objets des Beys (Tableaux, Bijoux, Mobilier,…), même ceux dont vous parlez dans un article précédent (Référence : «https://www.leaders.com.tn/article/31079-mohamed-el-aziz-ben-achour-un-palais-emblematique-du-despotisme-oriental-al-qasr-al-said   ») et que vous avez sortis de dépôts lugubres et de garages à l’abandon pour les restaurer et les emmagasiner à Ksar Said.

Permettez-moi de dire que votre restauration du carrosse du Bey est une calamité de mauvais goût et d’un manque de savoir-faire artistique. Un carrosse peint au blanc avec apparemment de la peinture usuelle, sans dorure, n'est pas digne du prestige beylical et ne peut servir qu’à transporter les touristes de plage.

A travers vos propos, vous avez parlé de négligence et d’un laisser tomber en ruine des demeures beylicales….et à aucun moment vous n’avez éclairé les lecteurs sur les responsables historiques de la destruction de ces palais et du vol de leurs mobiliers. En l’occurrence, la politique rancunière vis à vis des Beys de la part du despote éclairé Habib Bourguiba qui, nous le reconnaissons, a fait beaucoup mieux en politiques de santé, d’éducation, de planning familial et de libération de la femme.

-Vous avez présenté un ensemble bien vaste de palais des Beys et demeures de villégiature, mais vous avez omis, dommage, de parler du Palais ou Dar Ben Achour de Marsa Ville, héritage de votre ancêtre maternel Bouatour dont vous portez le prénom Mohamed Aziz grâce, sans doute, à votre père Abdelmalek, frère de notre illustre Uléma Mohamed Fadhel Ben Achour.

Ministre de la plume de Sadok Bey (1859-1882) de 1864 à 1882, puis Grand Vizir de 4 Beys successifs de 1882 à 1907, Mohamed Aziz Bouatour a battu les records de longévité à la gouvernance beylicale grâce sans doute à ses compétences et… selon les langues fourchues, à sa soumission au Résident Général de France.

Votre ancêtre maternel est né dans la maison familiale des Bouatour de la rue du Pacha à Tunis, l'actuelle bibliothèque Dar Ben Achour et il est décédé à la Marsa au palais rebaptisé Dar Ben Achour, propriété initiale du médecin italien de Sadok Bey et qu’il a racheté lorsque le Bey Ali 3 (1982-1902) s’est installé à la Marsa.

Terminons avec le palais Al Ahmedia avec une photo sur carte postale prise en 1878, tombée dans le domaine public, dont voici la présentation en figure 119 du cahier artistique ARTmedina-tounes n°03 ci-dessus mentionné (3):

(1)          Anne Marie Planel, 2004, « Les ingénieurs des beys de Tunis : experts des réformes du 19ème siècle ? http:// books.openedition.org/irmc/1575 #ftn30 p.143-152

(2)          Observation : La source du grand historien Ibn Dhiaf contemporain des Beys Mohamed 2 et Mohamed 3 ne peut pas être une source fiable en ce qui concerne le conflit de ces Beys avec leurs prédécesseurs Ahmed 1er Bey et Mahmoud Ben Ayed

(3)       Cahier artistique ARTmedina-tounes n°03 intitulé : « Système monétaire de la régence de Tunis 1574-1891 », Monhel, édité en 2020 et distribué par Amazon.

N.B : Une coquille s’est glissée dans l’article à propos de la date de fin de règne d’Hussein 1er Bey: 1735 au lieu de 1740.

Monhel

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vendredi 13 août 2021

Tableau de peinture - "La naissance de Vénus" reproduite sur céramique

Une belle reproduction de "La naissance de Vénus" d'Alexandre Cabanel (1823-1889), artiste peintre français. Grand peintre académique du second empire, proche de Napoléon III, il a été un opposant farouche au courant novateur des naturalistes et impressionnistes, en particulier Edouard Manet.

Figure 01 – Tableau de peinture - Reproduction sur céramique de "La naissance de Vénus" du peintre français Alexandre Cabanel (1823-1889) avec omission du 5ème ange - Cadre en bois: 28X28 cm – Carreau céramique : 20X20 cm - 4 griffes en fer - Signature visible du peintre - ARTmedina-tounes-

Figure 02 – Signature en bas à l’angle droit du carreau céramique.

Figure 03 – Vue du tableau en bois de derrière.

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mercredi 11 août 2021

Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Fibules rondes et à extrémités triangulaires

 Ci-après, reprise de l'article 9 du musée Helioui Ahmed de l'argenterie et des arts:

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Dans le cadre de la promotion et de la sauvegarde du patrimoine multiculturel de Tunisie, ARTmedina-tounes entreprend le visionnage de la collection des bijoux ethniques en argent relevant du Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts.

Figure 01 – Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Fibule berbère à extrémité triangulaire de première génération (Classe1 de Monhel*) – Triangle à losange pyramidale en argent massif au centre – Réf. ARTmedina-tounes (Dimension: 6 X 3.5 cm; diamètre de la tige: 0,2 cm; Cah. 01 CL11 881a) - Musée Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts-

Figure 02 – Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Fibule bédouine à extrémité triangulaire avec intrusion dans la conception de symbolique arabo-musulmane représentée par le croissant lunaire – Fibule classée par Monhel* dans la catégorie 1 des bijoux berbères malgré l’évolution dans leur conception, la Classe 2 étant plus nuancée par la légèreté, par l’intrusion de pierres semi-précieuses et par les techniques innovantes telles que la dorure – Réf. ARTmedina-tounes - Musée Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts-

Figure 03 – Bijoux ethniques – Fibule à extrémité triangulaire de Classe 2 selon Monhel* caractérisée par l’intrusion de pierres semi-précieuses – Fibule d’origines d’Algérie et du Maroc caractérisée par la conception de forme en escalier ou circulaire différente de celle de Tunisie et de Lybie caractérisée par une ligne plus linéaire du triangle ou légèrement courbée - Réf. ARTmedina-tounes (Anonyme)–

Figure 04 – Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Fibule berbère ronde de première génération (Classe1 de Monhel*) – Réf. ARTmedina-tounes – Musée Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts-

Figure 05 – Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Fibule berbère ronde de type torsadé de première génération (Classe1 de Monhel*) – Réf. ARTmedina-tounes – Musée Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts-

*Voir articles précédents tel que l’article 8 du présent blog: https://heliouiahmedmuseum.blogspot.com/search?updated-max=2021-08-11T12:52:00-07:00&max-results=1

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lundi 12 avril 2021

Bijoux ethniques en argent de Tunisie: La Mokhala, le Khol et le Meroued

 NB: Mise à jour de l’article publié le 01.07.2008 sur le blog de l’auteur

Figure 01 – Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Flacon à Khol (Poudre à noircir les yeux), fermoir à vis, poids: 40g – Réf. ARTmedina-tounes (réf.76) / Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts –

La Mokhala (ou Kahala) est un flacon servant à contenir le Khol qui est la poudre à noircir les yeux des femmes en Tunisie. La Mokhala en argent ciselé a connu ses heures de gloire durant une bonne partie du 20ème siècle et a fait la renommée de nombreux artisans argentiers des souks.

Figure 02 – Bijoux ethniques de Tunisie – Foudhat Lahlioui (Argenterie Helioui) - Flacons à Khol (Poudre à noircir les yeux) – Création Helioui Ahmed / moitié du 20ème siècle / Mokhala (Modèle n°2, 40g) ciselée au motif de la rose – Réf. ARTmedina-tounes (réf28) / Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts –

La poudre à noircir les yeux (Khol) se préparait au naturel à base du sulfure de Plomb (Minerai de Galène) et chaque Dar (chaque Famille) avait sa propre recette de fabrication, jalousement sauvegardée comme tant d'autres recettes de produits d'embellissement et de bien-être au naturel.

Le bouchon de la Mokhala sert en plus en tant que Meroued, une tige dont la pointe fine sert à étaler la poudre noire sur le pourtour des yeux.

Figure 03 – Bijoux ethniques de Tunisie – Foudhat Lahlioui (Argenterie Helioui) – Meroued (Tige à pointe fine) pour flacon à Khol (Poudre à noircir les yeux) – Création Helioui Ahmed / moitié du 20ème siècle / Meroued (Modèle n°1, 10g) à tête d’oiseau – Réf. ARTmedina-tounes (réf387) / Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argentrie et des arts –


Figure 04 - Foudhat Lahlioui (Argenterie Helioui) - Mokhala à Khol (Poudre à noircir les yeux) en argent, poids: 50g, dimensions: 11 X 5cm – Création Helioui Ahmed / moitié du 20ème siècle / Mokhala (Modèle n°3) à tronc lisse avec gravure en lignes – Réf. ARTmedina-tounes (CL127.4) / Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts –

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