vendredi 27 janvier 2017

Les Tabarquins et le corail rouge de Tunisie



C’est le numéro 2 des cahiers artistiques d’ARTmédina-tounes1 qui vient de paraître chez Amazon2, suite au numéro 01de la série, intitulé: «La fibule berbère, la Melia et le vœu de la paix».

Ci-après, sa description telle qu’elle est reproduite sur la plateforme d’Amazon=

«La série des cahiers artistiques d'ARTmédina-tounes invite le lecteur à une promenade culturelle pour la découverte de patrimoine multiethnique, à travers la description d'innombrables photos à thèmes liées à un objet d'art.
Le présent cahier artistique, le numéro 02 de la série, est consacré au corail rouge de Tunisie, spécifié par Monhel dans les bijoux en argent des berbéro bédouines de Tunisie. Quant à la réflexion artistique de l'auteur, elle va à la rencontre des Tabarquins, cette communauté tunisienne d'origine génoise d'Italie qui a rejoint en 1542 le minuscule ilot de Tabarka pour exploiter le corail rouge, jadis assez prolifère au large des côtes nord de la Tunisie. La saga prospère des Tabarquins en Tunisie s'étalera durant deux siècles avant de subir l'esclavage à deux reprises, en 1741 et en 1798. Une saga perpétuée à travers l'histoire émotionnelle de la jeune esclave Tabarquini, Francesca Rosso, dont la destinée la conduira en 1835 à la plus haute marche du trône du Bey de Tunisie.

La particularité de l'auteur est de faire ressurgir, en quelques lignes, des thèmes originaux du patrimoine multiethnique, comme la sauvegarde officielle de la langue "tuniso- génoise" de la minorité Tabarquine immigrée en Sardaigne ou la déperdition totale de la langue "judéo-arabe" des Tunes, les juifs de Tunisie, immigrés pour la plupart en Israël.

L'auteur, de pseudonyme Monhel, né le 23.11.1952 à Tunis, est chercheur universitaire, diplômé en 1981 de l'université des sciences et techniques de Villeneuve d'Ascq à Lille en France. Numismate et collectionneur de bijoux berbères en argent, il œuvre pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine multiethnique du «Maghreb africain», selon sa propre désignation».

1: La base de données d’ARTmédina-tounes est gérée par la société APTEC-tounes dont l’objet est la recherche et développement dans les secteurs liés aux sciences, à l’art et à la culture. Dans son programme de travail et sur demande, APTEC-tounes organise l’exposition des objets traités par les cahiers artistiques d’ARTmédina-tounes, suivie de conférences et débats et ce, dans le cadre de la promotion du patrimoine multiethnique de Tunisie.


ARTmédina-tounes
Collection privée

Copyright

dimanche 22 janvier 2017

Patrimoine de Tunisie - Les coraux Tabarquins

Fig.01 - Coraux Tabarquins de Tunisie – Rondelet de grande dimension : 3,5 X 2 cm – (Réf. ARTmédina-tounes)

        Dans son cahier artistique n°02 de la série ARTmédina-tounes, qui vient d’être publié sur Amazon[i], Monhel nous fait redécouvrir la splendeur du corail rouge de Tunisie, récolté depuis le 16ème siècle au large de Tabarka et transformé par les Tabarquins en merveilleux bijoux pour les berbéro bédouines de Tunisie. (Les Tabarquins, habitants de l’ilot de Tabarka, ont été désignés ainsi pour les faire distinguer des Tabarkois de la ville de Tabarka sur le continent).

Fig.02 - Berbéro bédouine de Tunisie habillée en Melia et parée de ses bijoux en argent, corail, pâte de verre…, – (Réf. ARTmédina-tounes)

« Les coraux Tabarquins, ainsi désignés par Monhel, sont issus d’une fabrication locale artisanale remontant au 16ème siècle, basée sur des techniques simples permettant de deviner les morceaux issus de la forme originelle «d’arbuste marin». Un «arbuste» élaboré laborieusement durant de longues décennies par un…animal marin: un minuscule invertébré ».
Fig.03 – Arbuste de corail rouge en pleine croissance en mer – 
(Réf. ARTmédina-tounes)

        « Les coraux Tabarquins sont de véritables merveilles du patrimoine de Tunisie que seuls les Tabarquins, cette minorité tunisienne d’origine génoise italienne et de rares collectionneurs, connaisseurs et attentionnés, arrivent à les distinguer à vue d’œil et à s’y attacher, tellement ils sont de caractéristiques naturelles, captivants par leur couleur originale du rouge apaisant, celui de la beauté, de la vie et de l’amour ».
Grâce à son étude sur les bijoux berbéro bédouins de Tunisie, Mohnel fait classer les corauxTabarquins en trois types :

-      Les perles de taille brute, de diamètre entre 0,3 et 1,5 cm

Fig.04 - Coraux Tabarquins de Tunisie – Perles de taille brute, de diamètre 
entre 0,3 et 1,5 cm – (Réf. ARTmédina-tounes)

-      Les branches longilignes de 2 à 5 centimètres de longueur
  

Fig.05 - Coraux Tabarquins de Tunisie – Branches longilignes de 2 à 5 centimètres de longueur – (Réf. ARTmédina-tounes)

-      Les rondelets issus des gros pieds de l’arbuste de corail
  

Fig.06 - Coraux Tabarquins de Tunisie – Rondelets issus des gros pieds de l’arbuste de corail – (Réf. ARTmédina-tounes)

       « Les trois types de coraux Tabarquins, tels que spécifiés ci-dessus par Monhel, ont paré les berbéro bédouines de Tunisie durant plusieurs siècles avant que ces merveilleux bijoux subissent l’évolution de mode du 19ème siècle responsable de leur déclin, voire de leur extinction, tout comme les parures aux fibules berbères en argent. Avec l’arrêt de leur fabrication artisanale ancestrale, on ne les retrouve que rarement dans les souks et ceux qui en possèdent et qui connaissent leur valeur artistique et patrimoniale, voire leur pouvoir mystique, les gardent jalousement » : ceci est une reprise d’un paragraphe du cahier artistique n°02 d’ARTmédina-tounes.


Fig.07 - Coraux Tabarquins de Tunisie – Branches taillées en cornes talismans de pouvoir mystique protecteur – (Réf. ARTmédina-tounes)

       Monhel constate que les coraux Tabarquins ont cessé d’être fabriqués en Tunisie. Les raisons seraient nombreuses.
La principale est surement la disparition du « savoir-faire » avec la disparition de la minorité Tabarquine de Tunisie et ce, depuis fort longtemps, depuis leur mise en esclavage et leur déplacement en Sardaigne et dont les soubresauts sont décrits par Monhel dans son cahier artistique. (La communauté actuelle immigrée en Sardaigne dépasse aujourd’hui le nombre de 10000 implantés pour la plupart à l’ile de Saint Pierre).
La seconde raison est due à la stratégie actuelle de gestion de la richesse nationale du corail rouge de Tunisie. Une gestion basée essentiellement sur l’exportation du corail brut. Une gestion brute qui n’induit plus, comme au temps des Tabarquins, de plus-value liée au traitement local du corail en produits finis avant son exportation. Ressusciter la plus-value du corail rouge de Tunisie figure également parmi les chapitres traités par Monhel dans son cahier artistique n°02.
Avec l’évolution des techniques de fabrication et des machines, le corail est transformé dorénavant en bijoux assez géométriques, telles que les perles sphériques, s’éloignant totalement des formes originelles tabarquines.


Fig.08 – Corail rouge – Perles de taille parfaitement sphériques fabriquées à la machine – (Réf. ARTmédina-tounes)

       Monhel est collectionneur de coraux Tabarquins et les partage par le biais de la base de données ARTmédina-tounes, élaborée dans le cadre de la sauvegarde et de la promotion du patrimoine multiethnique de Tunisie[ii].
Passionné et collectionneur de bijoux berbères en argent de Tunisie, Monhel se fait également du plaisir en créant des bijoux à partir de modèles du patrimoine et d’éléments originaux comme les coraux Tabarquins. Des modèles de ces bijoux sont présentés dans le cahier artistique n°02 d’ARTmédina-tounes.


Fig.09 – Bijoux de Monhel – Collier fabriqué à partir de fil d’argent et de coraux Tabarquins en branches longilignes et rondelet – 
(Réf. ARTmédina-tounes)


Fig.10 – Bijoux de Monhel – Boucles d’oreilles fabriquées à partir de fil d’argent et de coraux Tabarquins en branches longilignes – 
(Réf. ARTmédina-tounes)


Fig.11 – Bijoux de Monhel – Collier fabriqué à partir de fil d’argent et de coraux Tabarquins en perles de taille brute – (Réf. ARTmédina-tounes)


ARTmédina-tounes
Collection privée
Copyright




[i] « Les Tabarquins et le corail rouge de Tunisie », cahier n°02 de la série :  « Les cahiers artistiques d’ARTmédina-tounes-, Monhel », édition 2017. Disponible sur papier chez Amazon : https://www.amazon.fr/Livres-Moncef Helioui/s?ie=UTF8&page=1&rh=n%3A301061%2Cp_27%3AMoncef%20Helioui

[ii] La base de données ARTmédina-tounes est gérée par la société APTEC-tounes dont l’objet est la recherche et développement dans les secteurs liés aux sciences, à l’art et à la culture. Dans son programme de travail et sur demande, APTEC-tounes organise l’exposition des objets traités par les cahiers artistiques d’ARTmédina-tounes, suivie de conférences et débats et ce, dans le cadre de la promotion du patrimoine multiethnique de Tunisie.