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mercredi 9 juillet 2025

Patrimoine de Tunisie - Bijoux ethniques en Argent – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes avec divers pendeloques et monnaies

Mise à jour en date de 2025.07.28 : adjonction des figures A et B relatives à des Khors de même type à plusieurs chainettes dont l'un garde son pendentif à crochet.
Fig.A - Patrimoine de Tunisie – Bijoux ethniques en argent – Khors à chainettes avec pendentif à crochet, pendeloques et monnaies – Période beylicale du 18è et 19è siècles – Réf. ARTmedina-tounes.
Fig.01 - Patrimoine de Tunisie – Bijoux ethniques en argent – Khors à chainettes avec amulette cylindrique, pendeloques et monnaies – Période beylicale du 18è et 19è siècles – Réf. ARTmedina-tounes.

Fig.01 - Patrimoine de Tunisie – Bijoux ethniques en argent – Khors à 8 chainettes avec pendeloques et monnaies – Période beylicale du 18è et 19è siècles – Réf. ARTmedina-tounes.

Le Khors est vraisemblablement une terminologie Berbéro Loubique* pour désigner une boucle à chainettes, un bijou faisant partie d’une vaste panoplie de bijoux pour parer l’habit de la Melia de la berbéro bédouine de Tunisie. Il est utilisé en tant qu’anneau d’oreille suspendu à une chaine au-dessus de la tête (ou accroché à un pendentif à crochet-épingle qui vient s'accrocher directement au tissu de la Melia) et venant se balancer au niveau de l’oreille. De diamètre aux environs de 10 cm, Monhel, dans son cahier artistique n°04 intitulé : « Bijoux berbères de Tunisie » (1), en dénombre plusieurs modèles berbéro-bédouins avec photos et leur consacre tout un chapitre.

*Les Loubiques, ancêtres des berbères, sont les contemporains des pharaons et premiers habitants de l’Afrique du nord. Les tribus Loubiques (des Gamarantes jusqu’aux Numides) se sont confrontés aux Puniques carthaginois, puis aux romains, qu’ils considéraient comme colonisateurs de leur territoire.(Pour désigner les ancêtres des berbères, le terme Loubique est plus approprié que Libyque).

Le Khors en figure 01 est assez original par sa conception et par le nombre impressionnant de chainettes et pendeloques qu’il comporte. Ses diverses pendeloques spécifiques ; rares modèles (œuvres d’art) décrits ci-après ; s’éloignent des pendeloques de mains et ronds caractéristiques des bijoux en argent de la berbéro bédouine de Tunisie. La plupart des monnaies est d’origine espagnole du 17è et 18è siècles. Les chainettes sont de type n°04 (1) classées par Monhel parmi les 4 chaines utilisées pour la conception des bijoux berbéro bédouins de Tunisie.

Avec ces trois indications, pendeloques, monnaies et chainette de type 4**, on peut dire que ce bijou Khors de Tunisie fait partie des bijoux élaborés par l’ethnie tunisienne composée des immigrés juifs ayant fui l’inquisition catholique d’Espagne/Portugal notamment du 17è siècle et qui ont pu s'intégrer à côté des ethnies locales nomades, berbéro -bédouines et sédentaires des villes. chaque ethnie veillant à ses propres traditions religieuses et coutumes ancestrales  dans le respect mutuel. 

**La chainette classée par Monhel de type 4, chaine classique élaborée par l'assemblage de petits anneaux ronds les uns aux autre sans soudage, n'entre pas dans le processus d'élaboration des chaines (types 1, 2 et 3) employées pour la fabrication des bijoux berbéro bédouins de Tunisie (1). Ces dernières chaines sont élaborées avec le principe de soudure de l'ensemble des anneaux les uns aux autres.  

Des immigrés juifs et mauresques accueillis chaleureusement et à bras ouverts par des Deys et Beys clairvoyants*** pour acquérir leur savoir-faire technique qui a contribué au grand essor économique de la régence de Tunis des siècles durant. Le développement des techniques innovantes a touché l’ensemble des secteurs économiques de la régence, de l’agriculture à l’artisanat en passant par le cuir et textile.

*** Othman Dey 1594 – 1610 ; Youssef Dey 1610 – 1637 ; Mourad 1er Bey (1613- 1631) et son fils Hammouda Pacha Bey (1631- 1666).

Fig.02 - Patrimoine de Tunisie – Bijoux ethniques en argent – Khors à 8 chainettes de conception originale ne faisant pas appel à la soudure – Période beylicale du 18è et 19è siècles – Réf. ARTmedina-tounes.

L’exemple du présent Khors nous révèle une technique de fabrication ne faisant pas appel à la soudure. Une technique qui remonte bien avant l’antiquité, employée notamment par l’Egypte des pharaons, les grecs (Boucles en figure 03) , les romains et autres byzantins. Reprise par les artisans immigrés juifs dès le 17è pour enrichir la panoplie de bijoux en argent de l'habit de la Melia de la berbéro bédouine et des différentes ethnies, musulmanes, juives et chrétiennes, cohabitant en harmonie dans la régence beylicale.

Fig. 03 – Bijoux en or de l’antiquité – Boucles d’oreilles  – Musée d’Athènes – Réf. Web sur X.

La conception du Khors en figure 01 est assez ingénieuse à partir de simples composants : fils ronds de différents diamètres (2 et 0.8 mm), chainettes, boules et divers pendeloques dont des monnaies en argent de l’époque de l’inquisition catholique du 17è et 18è siècles que les immigrés juifs ont vraisemblablement ramené avec eux d’Espagne :

Une monnaie de Léopold d’Autriche frappée en 1629 :

Fig.04 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes avec pendeloques – Pendeloque/Monnaie en argent de Léopold d’Autriche frappée en 1629 – Réf. ARTmedina-tounes 8AB.

Quatre monnaies en argent d’Espagne frappées sous les Philippes :

Fig.05 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes avec pendeloques – Pendeloque/Monnaie en argent d’Espagne frappée en …sous Philippe …– Réf. ARTmedina-tounes 9AB.

Fig.06 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes avec pendeloques – Pendeloque/Monnaie en argent d’Espagne frappée en (..)26 sous Philippe …– Réf. ARTmedina-tounes 12AB.

Fig.07 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes avec pendeloques – Pendeloque/Monnaie en argent d’Espagne frappée en …sous Philippe …– Réf. ARTmedina-tounes 16AB.

Fig.08 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes avec pendeloques – Pendeloque/Monnaie en argent (famille des Ryales) d’Espagne frappée en 1721 sous Philippe 5 (1700-1746) – Réf. ARTmedina-tounes 21AB.

Le reste des monnaies sont deux beylicales tunisiennes sous les ottomans et une beylicale sous les français.

La première sous le sultan Mahmoud 1 (1730-1754) (nom lisible) :

Fig.09 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes avec pendeloques – Pendeloque/Monnaie en argent de la régence de Tunis frappée sous le sultan ottoman Mahmoud 1 (1730-1754) – Réf. ARTmedina-tounes 18A.

La deuxième n’indique pas lisiblement le nom du sultan alors que la date est indiquée par trois chiffres 114…AH. Elle est frappée soit sous Ahmed 3 (1703-1730) si la date limite lue est 1140 AH (1728 AD), soit sous Mahmoud 1 (1730-1754) si la date limite lue est 1149 AH (1737 AD) :

Fig.10 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes avec pendeloques – Pendeloque/Monnaie en argent frappée à Tunis (lisible sur le revers). Elle n’indique pas lisiblement le nom du sultan alors que la date est indiquée au revers par trois chiffres 114…AH (le prolongement de la lettre arabe « Fi » peut induire en erreur en le considérant comme un chiffre 1 supplémentaire pour lire la date de 1114 AH). Elle est frappée soit sous Ahmed 3 (1703-1730) si la date limite lue est 1140 AH (1728 AD), soit sous Mahmoud 1 (1730-1754) si la date limite lue est 1149 AH (1737 AD) – Réf. ARTmedina-tounes 32AB.

La 8ème et dernière monnaie est la plus récente. Une monnaie d’Ali 3 Bey (1882-1902) frappée sous le Protectorat français en 1891, l’année de mise en place dans la régence de Tunis du nouveau système monétaire français du Franc et du centime, avec écartement définitif du système monétaire du Ryal tunisien (équivalent à la Piastre espagnole).

Fig.11 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes avec pendeloques – Pendeloque/Monnaie de 50 centimes en argent du Bey Ali 3 (1882-1902) frappée à Tunis en 1891 sous le Protectorat français– Réf. ARTmedina-tounes 25AB.

Quant au reste des pendeloques, au nombre de cinq, ce sont des modèles assez originaux, de rares œuvres d’Art :

Fig.12 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes - Pendeloque en argent – Réf. ARTmedina-tounes 01AB.

Fig.13 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes - Pendeloque en argent – Réf. ARTmedina-tounes 02AB.

Fig.14 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes - Pendeloque en argent – Réf. ARTmedina-tounes 03AB.

Fig.15 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes - Pendeloque en argent – Réf. ARTmedina-tounes 04AB.

Fig.16 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes - Pendeloque en main d’ivoire (ou os) – Réf. ARTmedina-tounes 05AB.

(1(1) Cahier artistique n°04 ARTmedina-tounes intitulé : « Bijoux berbères en argent de Tunisie », Monhel, 2023, Amazon (https://www.amazon.fr/Bijoux-berb%C3%A8res-en-argent-Tunisie/dp/B0BSWY5XH1/ref=sr_1_1?dib=eyJ2IjoiMSJ9.bJBVHX0QM7vbg940Q )

ARTmedina-tounes

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lundi 30 juin 2025

Foudhat Lahlioui – Bijoux en argent de Tunisie, la Mokhala.

 

(Mise à jour du 10.7.2025 pour introduire une définition du Filigrane et des photos de bijoux en Filigrane)

Figure 01 – Bijoux en argent de Tunisie – Foudhat Lahlioui* – Mokhala à la gravure au repoussé : Flacon à Khol (poudre pour noircir les yeux) – Création Ahmed Helioui, modèle n°5 - Réf. Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts – ARTmedina-tounes.

*Pour l’imaginaire populaire en Tunisie, Foudhat Lahlioui se confond à la technique du filigrane**. En réalité, son domaine d’application est beaucoup plus large dont notamment la technique de la gravure au repoussé sur argent dite gravure à la rose (Lire l’article du 27 mai 2024 sur ARTmedina-tounes, https://art-tounes.blogspot.com/2024/05/foudhat-lahlioui-filigrane-et-gravure.html ):

Bijoux ethniques en argent de Tunisie - Foudhat Lahlioui. – Ghabara (élément boitier pour contenir la poudre à joue) façonnée selon la technique du filigrane – Fait à la main - Création Ahmed Helioui (Hauteur: 9 cm, Diamètre: 7cm) Réf. ARTmédina-tounes – Musée virtuel  Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts.

**Le filigrane est une technique artisanale de bijouterie qui consiste à entrelacer de fins fils métalliques, souvent en or ou en argent, pour créer des motifs délicats et ajourés. Ces fils sont torsadés, soudés ou enroulés avec une grande précision, donnant vie à des formes géométriques, florales ou abstraites (définition selon le site vivalatina.fr).

 
Modèles de bijoux en filigrane fabriqués en Russie et en France.- Réf. Web.

La Mokhala, objet du présent article, est un flacon à Khol qui est la poudre à noircir les yeux. Faisant partie de Foudhat Lahlioui, c’est un bijou en argent du Knastrou Laroussa, panier de la mariée de Tunis.

Foudhat Lahlioui dénombre plusieurs modèles de Mokhalas créées par Ahmed Helioui dont le modèle n°5 en figure 01. De grandeur appréciable 12X4 cm et 50 g, ce modèle se distingue par la gravure au repoussé dite à la rose.

Une gravure faite à la main sur support de matière résistante et souple (Plomb) nécessitant beaucoup d’adresse suite à une formation longue et assidue. En manque cruel actuellement en Tunisie. Et également ailleurs dans le monde.

Cette gravure artisanale au repoussé (technique de bombage) faisant ressortir le dessin (rose, feuille..) de son métal ne se fait plus à la main mais à la machine. De pièce artisanale, on est passé à la pièce en série. Les artisans de luxe en France ou en Italie, comme ceux en Tunisie durant le 20è siècle, réputés par leur travail artistique d’Art à la main se trouvent aujourd’hui bousculés, voire écartés, faute de prix compétitifs de la machine. Il est vrai que le produit à la machine est de beauté appréciable mais jamais équivalent à celle de l’œuvre manuelle de l’artisan Artiste.

L’Inde s’est fait une spécialité de l’argenterie à la gravure au repoussé à la machine. Une sous branche économique dénichée parmi tant de rares branches encore compétitives pour l’exportation. Une spécialité organisée à l’échelle d’Etat permettant de conquérir un grand nombre de marchés de luxe à l’exportation, pour le bien économique d’une nation.

Un exemple à bien étudier en Tunisie pour dépasser l’agonie de plusieurs branches de notre artisanat. Ce n’est pas trop difficile, il suffit d’être à l’écoute des artisans. Ceux enracinés dans le métier depuis plusieurs générations dont la filiation jeune est de culture générale de niveau universitaire et s’étant formée aux nouvelles technologies.

A l’Etat de fournir la matière première et le nécessaire en matériels et appareillages techniques. Aux artisans de s’épanouir dans leur travail et à l’Etat d’exporter leurs œuvres en faisant le nécessaire des techniques de vente, marketing et autres en s’appuyant sur la jeunesse compétente locale (hors bureaucratie), comme pour l’exemple Indien pour l’argenterie ou l’exemple des parfums en France ou le Cuir en Italie.

De ces belles œuvres en argent gravé au repoussé importées d’Inde, on en trouve exposées dans de rares vitrines en Tunisie. Les belles œuvres trouvent toujours acquéreurs dans notre pays. Et les belles œuvres s’exportent partout, car partout la belle gente féminine en est friande.

Reste le constat désolant actuel pour notre pays (non une fatalité puisque absorbable comme susmentionné): les jeunes successeurs de nos braves ancêtres artisans d’Arts se sont malheureusement reconvertis en commerçants (tout comme nos industriels).

Figure 02 – Bijoux en argent de Tunisie – Mokhala en argent ciselé de 1ère génération - Flacon à Khol (poudre pour noircir les yeux) – Réf.Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts – ARTmedina-tounes.

Outre la technique au repoussé (technique de bombage du métal en argent) adoptée par Foudhat Lahlioui, technique hautement artistique aboutissant à un produit de luxe d’une beauté inégalable, la technique de gravure à la portée de l’ensemble des artisans est celle de la ciselure au burin sur métal.

Celui qui s’est distingué par la ciselure sur argent est notre compatriote Moshé Nemni (faussement rapporté Lemni) dont ARTmedina-tounes a bien voulu lui rendre hommage dans son premier cahier artistique n°01 intitulé : « La fibule berbère, la Melia et le vœu de la paix », Moncef Helioui, 2015 rév.2017, Amazon.  amazon.fr/fibule-berbère-Melia-voeu-paix/dp/1507820151/ref=tmm_pap_swatch_0?_encoding=UTF8&dib_tag=se&dib=eyJ2Ijoi

Monhel

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samedi 4 janvier 2025

Les Tabarquins et le corail rouge de Tunisie , 2è édition du 9.2.2023 chez Amazon.

 

Ci-après une partie de la note de description publiée chez Amazon:

"Le corail rouge spécifié dans les bijoux en argent des berbéro bédouines de Tunisie fait l’objet de ce deuxième numéro. Quant à la réflexion artistique, entremêlée de faits historiques, elle va à la rencontre des Tabarquins, cette communauté tunisienne d’origine génoise d’Italie qui a rejoint en 1542 le minuscule ilot de Tabarka pour exploiter le corail rouge, jadis assez prolifère au large des côtes nord de la Tunisie.

La saga prospère des Tabarquins en Tunisie s’étalera durant deux siècles avant de subir l’esclavage à deux reprises, en 1741 et en 1798. Une saga perpétuée à travers l’histoire émotionnelle de la jeune esclave Tabarquini, Francesca Rosso, dont la destinée la conduira en 1835 sur la plus haute marche du trône du Bey de Tunisie.
L’auteur fait ressurgir, en quelques lignes, des thèmes originaux du patrimoine multiethnique de Tunisie, comme la sauvegarde officielle de la langue «tuniso- génoise» de la minorité Tabarquine immigrée en Sardaigne ou la déperdition totale de la langue judéo-arabe des Tunes, les juifs de Tunisie immigrés pour la plupart en Israël...".

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lundi 27 mai 2024

Foudhat Lahlioui – Filigrane et gravure au repoussé (bombage)

 Pour l’imaginaire populaire dans le Souk de Tunis, Foufhat Lahlioui est associée aux bijoux en argent selon la technique du filigrane. 


Fig.01 – Bijoux ethniques en argent de Tunisie - Foudhat Lahlioui. – Ghabara (élément boitier pour contenir la poudre à joue) façonnée selon la technique du filigrane – Fait à la main - Création Ahmed Helioui (Hauteur: 9 cm, Diamètre: 7cm) - Réf. ARTmédina-tounes – Musée virtuel  Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts.

En réalités, Foudhat Lahlioui est le fruit de deux techniques aussi superbes sur le plan artistique : le filigrane, technique héritée du patrimoine punique (voir rares pièces au musée du Bardo) nécessitant assez d’adresse et de temps de soudure, et la gravure au repoussé (bombage) multiculturelle, appliquée par les Helioui aux motifs de la rose et ses feuilles, de bonheur et de glamour.

Fig.02 – Bijoux ethniques en argent de Tunisie - Foudhat Lahlioui. – Ghabara (élément boitier pour contenir la poudre à joue) façonnée selon la technique au repoussé de type bombage aux motifs floraux de la rose – Fait à la main - Création Ahmed Helioui (Hauteur: 11cm, Diamètre: 10cm) - Réf. ARTmédina-tounes – Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts.

Il est utile aussi de rappeler une autre technique de gravure ciselure sur argent aussi réputée que celle au repoussé  de Foudhat Helioui.

Au début du 20ème siècle plein d’évènements historiques sur la place artistique du Souk de Tunis, Foudhat Lahlioui à la gravure au repoussé de la rose sur argent s’est retrouvée en cohabitation avec la technique de gravure ciselure. Une gravure au trait sur argent dont l’imaginaire populaire l’associe à l’artisan tunisien juif Moshé Nemni* (Lemni pour la plupart) dont les motifs reproduisent l’étoile, le croissant, le poisson, la colombe et les feuilles et que Monhel*, dans son cahier artistique ARTmedina-tounes n°01*, l’interprète comme un appel à la paix éternelle entre les différentes communautés jusque-là s’entredéchirant.

Les produits innovants de Foudhat Lahlioui ont été induits du patrimoine identitaire tunisien. En effet, dans une période coloniale où les sentiments de nationalisme et d’indépendance se faisaient de plus en plus ressentir, les Helioui Ahmed et Mokhtar, ont choisi de se démarquer des concurrents européens en concevant une argenterie spécialisée dans le « trousseau de Laroussa »: le panier de la mariée citadine de Tunis.

Ainsi est née Foudhat Lahlioui, avec les Mrash (lance parfum), Mabkhara (encensoir), Ghabara (élément boitier pour contenir la poudre à joue), Mokhala (flacon à poudre noire des yeux), Anjassa (poire), Teffaha (pomme), Rommana (grenadine), Mraya (miroir), Taffala (tasse à shampooing d’argile»), Khallass (peigne)...

Les bijoux de Foudhat Lahlioui, au filigrane, pour les plus aisés, ou en métal d’argent gravé aux motifs de la rose selon la technique du repoussé (bombage), sont offerts par le futur époux à la mariée dans le Knastrou Laroussa (panier de la mariée).

Le tout accompagné par la Kanaouita, coffre en bois recouvert de feuille d’argent ciselée ou gravée au repoussé. Pour les plus riches, une Kanaouita, entièrement en argent, destinée à renfermer les bijoux en or et en pierres précieuses également identitaires confectionnés par Ahmed, le cadet des Helioui**, à l’exemple de la Yabnouza, bracelet conçu en bois noir décoré d’or et serti de diamants, émeraudes, rubis et saphirs pour faire le bonheur de ces princesses friandes des belles oeuvres.

*Cahier artistique ARTmedina-tounes n°01, intitulé : « La fibule berbère, la Melia et le vœu de Moshé Nemni », par Monhel, 2015 Rév.2017, Amazon. 

https://www.amazon.fr/fibule-berb%C3%A8re-cahiers-artistiques-dARTm%C3%A9dina-tounesd-ebook/dp/B06W2J7LX4/ref=sr_1_9?dib=eyJ2IjoiMSJ9.bJBVHX0

**Note sur Ahmed Helioui annexée au Cahier artistiqie ARTmedina-tounes n°04, intitulé : « Bijoux berbères en argent de Tunisie », par Monhel, 2024, Amazon. 

https://www.amazon.fr/Bijoux-berb%C3%A8res-en-argent-Tunisie-ebook/dp/B0BT4K622K/ref=sr_1_1?dib=eyJ2IjoiMSJ9.bJBVHX0QM7vbg940QvMn6O

Monhel

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dimanche 19 mai 2024

Bijoux ethniques de Tunisie - Le vœu de la paix de Moshé Nemni, toujours d’actualités.

 

En ces temps pénibles de calamités climatiques et d’extermination entre les cousins sémites d’orient, le vœu de la paix de Moshé Nemni* est plus que d’actualités.

Exposé pour la première fois par Monhel* en 2017, le vœu de la paix de Moshé Nemni est traduit par une œuvre d’art de gravure sur les bijoux ethniques en argent de Tunisie.


Figure 01 – Bijoux ethniques de Tunisie – Gravure en ciselé sur argent selon la technique de l’artisan tunisien juif Moshé Nemni – Gravure caractérisée par les motifs du croissant lunaire musulman, de l’étoile juive de David, des fleurs (terre), du poisson (mer) et du pigeon (ciel) - Réf. ARTmédina-tounes.

La «gravure de la paix de Nemni » est caractérisée par la présence simultanée des motifs significatifs du pigeon, du poisson, des fleurs, de l’étoile de David  et du croissant lunaire: «Ces cinq symboliques gravés sur un même bijou, traduisent le vœu de la paix pour que le ciel (le pigeon), la mer (le poisson) et la terre (les fleurs) soient un havre de paix pour les juifs (étoile de David) et les musulmans (croissant lunaire)». 

La gravure de type Nemni, de son véritable créateur Moshé Nemni*, artisan juif tunisien, est toujours vivace notamment à l’île de Djerba, grâce au transfert des techniques se relayant en harmonie entre les artisans tunisiens juifs et musulmans.

Mais hélas, dans les souks en Tunisie, on retrouve aujourd’hui des bijoux aux belles gravures de type Nemni mais qui ne reproduisent pas en totalité les cinq symboliques de la paix.


Figure 02 - Bijoux ethniques de Tunisie – Bracelet Hadida en argent gravé et ciselé selon la technique de l’artisan tunisien juif Moshé Nemni – Gravure caractérisée par les motifs des fleurs (terre), du poisson (mer) et autres symboliques- Réf. ARTmédina-tounes.

La paix de Nemni s’amenuise de plus en plus avec la montée en puissance des extrémistes de toutes parts. Extrémistes favorisés au nom d’une certaine démocratie comme celle qui a permis de mener le 3ème Reich à la commande ou de pénétrer de force dans le Capitole américain pour imposer la loi du plus fort.

A tous les artisans-artistes de raviver la flamme pour exaucer le vœu de paix de Moshé Nemni. Pour que demeure éternelle la paix entre toutes les communautés et d’interdire aux extrémistes de sévir et de ne plus reproduire d’Holocauste ou d’Apartheid.

*Note sur Moshé Nemni exposée en annexes du cahier artistique ARTmedina-tounes n°01 : « La fibule berbère, la Melia et le vœu de la paix », 2017, et du cahier n°04 : « Bijoux berbères en argent de Tunisie », 2023, distribués par Amazon.

 Monhel

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mardi 23 avril 2024

Bijoux berbères en argent de Tunisie – Amulette ronde de conception creuse et en plaque (28)

 Amulette ronde de conception creuse

Figure 01 – Bijoux berbères en argent de Tunisie -  Pendentif amulette de forme circulaire et de conception creuse permettant de renfermer le Herz protecteur (écriture) et autres objets censés apporter protection et plénitude - Réf. ARTmedina-tounes ; Musée Helioui Ahmed des arts et de l’argenterie-

Figure 02 – Bijoux berbères en argent de Tunisie – Pendentif amulette de forme ronde et de conception creuse. Cette amulette se distingue par ses pendentifs originaux qui semblent caractériser la croyance chrétienne de sa propriétaire. En effet, au lieu et place des mains de fatma et des croissants lunaires caractérisant la croyance musulmane (fig.01), figurent tout d’abord un pendentif à l’effigie de la vierge Marie et deux autres pendentifs de formes et gravures assez originales en formes de cœur ou de poire - Réf. ARTmedina-tounes ; Musée Helioui Ahmed des arts et de l’argenterie-

Amulette ronde en plaque gravée

Figure 03 – Bijoux berbères en argent de Tunisie –Amulette pendentif suspendue à la fibule ronde de la Melia, conçue en plaque ronde gravée par des signes et écritures censés apporter protection et plénitude - Réf. ARTmedina-tounes. Photo de berbère sur carte postale orientaliste. Œuvres tombées dans le domaine public.

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jeudi 25 mai 2023

Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Le Kholkhal (Bracelet du pied) creux

 


Figure 192 – Bijoux berbères en argent de Tunisie. Kholkhal (Bracelet du pied) creux de 2ème génération typique de Tunisie, conçu en système fermé, ciselé, de forme particulière remarquable par sa légèreté en opposition au Kholkhal massif de 1ère génération - Réf. Anonyme.

Reprise de la partie 12.2 du cahier artistique ARTmedina-tounes n°04 : «  Bijoux berbères en argent de Tunisie », Monhel, 2023, 212 pages, Amazon* https://www.amazon.fr/Bijoux-berb%C3%A8res-en-argent-. Publié également sur le site du musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts ** https://heliouiahmedmuseum.blogspot.com/2023/05/bijoux-ethniques-en-argent-de-tunisie.html

« …

12.2 - Kholkhal creux de 2ème génération de Tunisie

Le Khokhal de 1ère génération se distingue par son poids énorme en argent massif à tel point qu’en Tunisie, il a acquis la dénomination populaire de «Bouratline» signifiant «Deux demi kilo». Son évolution vers la 2ème génération s’est traduite par une conception en creux totalement différente. Une conception typiquement tunisienne non reproduite dans les autres régions maghrébines.


Figure 193 – Bijoux berbères en argent de Tunisie - Berbéro bédouine habillée en Melia et portant une paire de Kholkhal (Bracelet du pied) creux à-niveau des chevilles - Réf. ARTmedina-tounes - Oeuvre du peintre français Louis Aublet présenté en annexe A10 du cahier artistique n°01 d’ARTmedina-tounes : « La fibule berbère, la Melia et le vœux de la paix », Monhel, 2017 éd02,194p, Amazon*** - Annexe sur le copyright et les œuvres tombées dans le domaine public.

… »

***https://www.amazon.fr/fibule-berb%C3%A8re-cahiers-artistiques-dARTm%C3%A9dina-tounesd-

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jeudi 20 avril 2023

Bijoux berbères de Tunisie – De l’habit de la Melia des nomades aux Keswas des sédentaires

 Le présent article est tiré du chapitre Généralités – point 6 du cahier artistique n°04 : « Bijoux berbères en argent de Tunisie, Monhel, 2023, 244 pages, Amazon »*.  Publié également sur :https://heliouiahmedmuseum.blogspot.com/

… « 

Evolution des bijoux de la Melia des nomades en bijoux des Keswas des sédentaires

Comme susmentionné, la 1ère classe des bijoux en argent des berbères nomades se distingue par des œuvres en argent massif, le métal mystique et bienveillant des berbères. Parfois, avec simple apport de coquillages, de pierres en verre coloré et autres perles et coraux.

La deuxième classe de bijoux berbères fait suite notamment à l’évolution du statut social des berbères redevenus sédentaires, à l’évolution des techniques et à des contraintes socio-économiques et géopolitiques. Elle se distingue par des bijoux assez légers tout en reprenant les modèles antérieurs avec adjonction de design innovant, de sertissage de pierres semi-précieuses et de dorure, en rupture avec les traditions ancestrales et les tabous.

Fig.G06 -  Bijoux berbères en argent de 2ème génération.

Photo de gauche: Pendentif de forme rectangulaire conçu à base de feuille et fil d’argent mince, doré et émaillé, avec multitudes d’anneaux de connexion pour pendeloques et chainettes.

Photo de droite: Berbère sédentaire habillée en Keswa régionale, de conception et couleurs différentes de celles de l’habit de la Melia de la berbère nomade. Les bijoux de la Keswa ont nettement évolué par rapport à ceux de la Melia: La parure de poitrine (Chapitre 06) est désormais constituée de 2 fibules rondes reliées par un ensemble de pierres semi-précieuses et de coraux rouges, avec un élément central de forme rectangulaire en argent doré et émaillé. Bracelets de main en argent sertis de pierres totalement différents de la sobre Hadida en argent. Collier du cou en perles. Parure de tempe en tissu ornementé d’éléments rectangulaires en argent dorés et émaillés.

Réf. ARTmedina-tounes. Annexe sur le copyright et les œuvres tombées dans le domaine public. 

La 2ème génération des bijoux berbères est imprégnée des techniques en usage dans les villes où la conception des bijoux est fortement influencée par les civilisations colonisatrices de la Tunisie dont celle byzantine avec ses modèles de ronds, carrés et rectangulaires ; dorés, émaillés et striés.

Les circonstances géopolitiques du 17ème siècle, notamment l’expulsion en masse des mauresques et juifs d’Espagne, ont aussi contribué énormément à l’essor de la classe 2 des bijoux berbères en particulier et au développement de l’économie de la régence de Tunis en général. Tout en impulsant la croissance dans tous les domaines, de l’industrie à l’agriculture, jusqu’aux arts de la bijouterie et de l’argenterie. Des expulsés juifs généreusement accueillis par des Deys et Beys visionnaires, Othman Dey (1594-1610) et son successeur Youssef Dey (1610-1647), en les répartissant judicieusement à travers la régence, ce qui a permis la création de nouvelles cités florissantes à l’exemple de Testour au nord et de Soliman au Cap Bon.

Les habits de Keswas régionales

Liés au départ à l’habit de la Melia, les bijoux berbères en argent connaitront des évolutions régionales significatives avec l’évolution de l’habit de la Melia (jusque-là indémodable et fédératrice) en divers habits de Keswas régionales, plutôt séparatistes.

En évoluant, les premières Keswas régionales de la femme berbère sédentarisée ont gardé la conception de base de la Melia nouée avec des fibules Khlel avant de s’en débarrasser définitivement. L’évolution s’est fait ressentir surtout au niveau du choix des tissus, des couleurs et du design de bijoux dorénavant dorés, émaillés et sertis de pierres semi précieuses. A partir du 20ème siècle, la conception des Keswas régionales ne faisait plus appel à la fibule (Khlel), élément essentiel de la Melia ancestrale. Mais si la conception de l’habit a nettement évolué, celle des modèles antérieurs de bijoux berbères sont restés la plateforme de base pour l’évolution et l’innovation.


Fig.G07 - Bijoux en argent d’origine berbère de Tunisie de 2ème génération.

Photo de gauche : Pendentif en forme de poisson conçu à base de feuille et fil minces en argent ; doré et serti de pierre en verre coloré (Musée Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts)**.

Photo de droite: Keswa régionale de Mahdia brodée avec du fil d’argent doré (ou en or pour les plus fortunés) en nette évolution et innovation au 21ème siècle. Toutefois, les bijoux et accessoires, comme le pendentif en forme de poisson ou la parure de tempe en Sultani et Mahboub (Monnaies beylicales d’origine ottomane), gardent toujours le lien avec les modèles de bijoux antérieurs – Réf. ARTmedina-tounes. Anonyme. 

Les Keswas et leurs bijoux de la classe 2 sont aujourd’hui sauvegardés par de nombreuses «Familles tunisiennes», à saluer. Synonyme de fierté identitaire des régions et des villes, les Keswas et leurs bijoux sont fièrement apprêtés par ces familles, encore généreuses, à l’occasion des cérémonies de mariage et autres évènements festifs.

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Monhel

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