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mercredi 16 octobre 2024

Régence beylicale de Tunis de 1574 à 1891 - Les 3 types de monnaies en or

 Les trois types de monnaies beylicales en or frappées à Tunis durant la période 1574 à 1891 sont le Sultani, le Mahboub et le Ryal (or).

Sultani

Le Sultani et ses subdivisions: le ½ Sultani et le ¼ Sultani ont été émis suite à l’annexion ottomane en 1574 jusqu’à leur remplacement par le Mahboub plus léger à l’avènement de Mohamed 1 Rachid Bey *(1756-1759).

Sultani en or d’Ali 1 Bey (1735 - 1756) :

Grandeur réelle: diamètre de 23 mm

Figure 01 – Sultani en or d’Ali 1 Bey (1735 - 1756) frappé à Tunis en 1148 de l’Hégire (1736 JC), période du Sultan Mahmoud 1 Ibn Mustapha 2 (1730-1754), poids de 3.5 g et diamètre de 23 mm – Réf.web

Face = indications en arabe: « / Sultan / Mahmoud Ibn (fils) Mustapha / Khan, Izza Nasrou (honneur à sa victoire), Dhuriba Fi (Frappé à) / Tounes 1148 de l’Hégire (1736 JC) /».

Indication sur la face de la date 1148 de l’Hégire correspondant à 1736 JC.

Tunis: Indication sur la face du lieu de frappe.

Revers= « ……. »

Mahboub

Le Mahboub et ses subdivisions: le ½ Mahboub et le ¼ Mahboub, ont été émis sous les règnes de Mohamed 1 Rachid Bey* (1756 - 1759), Ali 2 Bey (1759 - 1782) et Mahmoud Bey (1782 - 1814).

*A.Fenina  affirme (1) avoir examiné un Mahboub en or de Mohamed 1 Rachid Bey (1756-1759), alors que d’autres sources documentaires, notamment celles d’Ibn Dhiaf (2) et de Farrugia De Candia (3), attribuent l’émission du Mahboub et ses subdivisions à Ali 2 Bey (1759-1782). (Réf. Cahier artistique 03 d’ARTmedina-tounes : «Système monétaire de la régence de Tunis 1574/1891- Répertoire des monnaies beylicales en images – Dénominations et valeurs monétaires, Monhel, 2020 ? Amazon).https://www.amazon.fr/Syst%C3%A8me-mon%C3%A9taire-r%C3%A9gence-Tunis-1574-1891/dp/B08GLQXMPD/ref

Mahboub en or d’Ali 2 Bey (1759 - 1882) frappé à Tunis en 1186 de l’Hégire (1773 JC):

Grandeur réelle: diamètre de 20 mm

Figure 02 – Mahboub en or d’Ali 2 Bey (1759 - 1882) frappé à Tunis en 1186 de l’Hégire (1773 JC), période du Sultan Mustapha 3 (1757 - 1774), poids de 2.5 g et diamètre de 20 mm - Réf. web

Face = indications en arabe en 4 lignes: « /Sultan Al Barrayn (Sultan des deux terres) / Wa Khagan Al Bahrayn (Khagan des deux mers) / Al Sultan Mustapha / Khan Izza Nasrou (honneur à sa victoire) /»

Revers = indications en 3 lignes: « /Dhuriba Fi (Frappé à) / Tounes / 1186 de l’Hégire (1773 JC) /», Tulipe et ses feuilles.


 
Indication au revers de la date 1186 de l’Hégire en chiffres arabes  correspondant à 1773 JC.

Ryal

N.B : Le système du Ryal est apparu d’abord en argent, créé en 1714  par le fondateur de la dynastie Husseinite Hussein 1er Bey (1705-1735). Le Ryal en or a fait son apparition un siècle plus tard sous Mohamed 2 Bey (1855-1859).

Les Ryals en or ont été émis sous les règnes de Mohamed 2 Bey (1855 - 1859), Mohamed 3 Sadok Bey (1859 - 1882) et Ali 3 Bey (1882 - 1902) jusqu’à leur mise à l’écart en 1891, date de l’émission du Franc en or.

Ryal en or de Mohamed 2 Bey (1855-1859) :


Figure 03 – Ryal en or de Mohamed 2 Bey (1855-1859) frappé à Tunis en 1273 de l’Hégire, période du Sultan ottoman Abdelmajid (1839-1861 JC), poids de 19.4 g - Réf. web.

Face = indications en arabe en 3 lignes: « /Sultan / Al Ghazi Abd / Al Majid Khan /»

Revers = indications en 3 lignes: «/Période Mohamed/ / Bi Tounes / Chiffre en arabe 100 (Ryals) / 1273 (année de l’Hégire) / ».

Monhel

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mercredi 11 septembre 2024

Monnaies beylicales de Tunisie - Connaissez-vous Mohamed Al Sirani ?

 

C’est le seul graveur tunisien de coins de frappe des monnaies beylicales tunisiennes. Il a exercé en 1886 à l’hôtel des monnaies Dar Essika au Bardo en remplaçant son mentor juif Mordakhai sous la période d’Ali 3 Bey (1882-1902). Un bref exercice de 5 années puisque la frappe des monnaies à Dar Essika sera arrêtée définitivement en 1891 par l’Autorité française et le système monétaire beylical du Ryal aboli et remplacé par le système monétaire du Franc.


Grandeur réelle: diamètre 18 mm

Figure 01 – Monnaies beylicales de Tunisie - Monnaie de 1/2 Ryal (1/2 Piastre) en argent frappée à Tunis en 1303 de l’Hégire (1886 JC) sous le règne du Bey Ali 3 (1882 - 1902) – Poids: 1.5g, diamètre: 18 mm – Réf. web.

Face= Ecriture en arabe en 3 lignes au centre d’une couronne de feuilles de laurier: « Ali / Période/ Bey ».

Revers = Ecriture en arabe en 5 lignes dans une couronne de feuilles de palmier: « Dhuriba (Frappé) / Fi (A) / Tunis / 1303 de l’Hégire (1886 JC) / Chiffre 8 en arabe correspondant à 8 Kharoubs*

* le Kharoub est l’unité de compte en cuivre.


Chiffre 8 en arabe indiqué au revers correspondant à la valeur de 8 Kharoubs.

Le maitre graveur juif Mordakhai était en place durant un demi-siècle depuis qu’il a été chargé par Hussein 2 Bey (1824-1835) d’exercer ce poste de gravure numismatique d’Art suite au décès du dernier membre de la famille juive Djaoui qui s’est succédé à ce poste depuis Ali 2 Bey (1759-1782).


Grandeur réelle: diamètre de 38,5 mm

Figure – Monnaies beylicales de Tunisie - Monnaie de 2 Ryals (éqv.2 Piastres) frappée à Tunis en 1244 de l’Hégire (1828 J.C) sous les règnes du sultan ottoman Mahmoud 2 (1808-1839) et du Bey de Tunis Hussein 2 (1824-1835) - Poids de 23g et diamètre de 38.5mm - Réf. web.

Face = En cercle extérieur, écriture en rond: «Sultan Al Barrayne Wa Khagan Al Bahrayne, Al Sultan Ibn Al Sultan» = (Sultan des deux terres et Khagan des deux mers, le Sultan fils de Sultan).

En cercle intérieur, écriture en 2 lignes: « Khan/ Izza Nasrou » = (Khan, Honneur à sa victoire) ; Khanfoussa  


 (signature en multi anneaux liée au sultan) située au milieu du mot Khan.

Revers = En cercle extérieur, écriture en rond: «Al Sultan Mahmoud Khan Ibn Al Sultan Abd Al Hamid Khan Dama Molko » = («Sultan Mahmoud Khan fils du Sultan Abdul Hamid Khan,  son règne est éternel»).

En cercle intérieur, écriture en 3 lignes: «Dhuriba Fi / Tounes / 1245 AH» = (Frappé à / Tunis / 1829 JC).

La gravure du coin est une tâche hautement artistique nécessitant de la doigté et du minutieux artistique dont le résultat est en étroite liaison avec la beauté de la monnaie. Cette tâche a été le panache de la famille tunisienne juive El Djaoui dont les membres se sont succédés de père en fils à l’hôtel des monnaies de Tunis et Dar Essika au Bardo jusqu’à la veille de sa fermeture en 1891. Le dernier de la famille El Djaoui, M.Mordakhai qui a hérité le poste de son père Ibraham sous Hussein 2 Bey (1824- 1835), a assuré la tâche de graveur durant plus d’un demi-siècle, avant qu’il ne soit remplacé en 1886 par Mohamed Al Sirani,  le premier et seul graveur tunisien musulman sous l’ère des Husseinites,  aidé dans sa tâche par…un autre juif tunisien.

Monhel

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mardi 16 juillet 2024

Monnaies ottomanes - Les différentes dénominations de la capitale Constantinople sous les ottomans : Costantinia, Islamboul et Dar Al Sultaniat Al Alia.

 

Le changement en arabe de la dénomination de la capitale Constantinople d’origine byzantine en Costantinia a été opéré par le Sultan Mehmet 2 (1444/1446, 1451/1481) dès son annexion victorieuse de la capitale byzantine en 1453.

Sous le règne du Sultan Ahmed 3 (1703- 1730), la dénomination de la capitale Costantinia change en Islamboul. Il faudra attendre le règne du Sultan Mahmoud 2 (1808- 1839) pour reprendre la dénomination Costantinia.

Une troisième dénomination « Dar Al Sultaniat Al Alia» a figuré sur les médailles émises depuis le règne de Mahmoud 1 (1730- 1754).

Exemple de monnaie ottomane indiquant la dénomination de la capitale Costantinia

Figure 01 - Monnaie ottomane - Kurus en argent frappé à Costantinia en (1187 + 8) de l’Hégire (1785 JC) sous le règne du Sultan Abdul Hamid 1er (1774- 1789) - Réf.web

Dénomination en arabe de la capitale Costantinia, sur le revers en bas.

Exemple de monnaie ottomane indiquant la dénomination de la capitale Islamboul

Sous le règne du Sultan Ahmed 3 (1703- 1730), la dénomination de la capitale ottomane Islamboul a remplacé celle de Costantinia. L’ensemble des monnaies ottomanes émises durant le 18ème siècle et jusqu’au début du 19ème  siècle sous le règne de Mustapha 4 (1807- 1808), portèrent la dénomination Islamboul. La dénomination Constantinia sera reprise à partir de Mahmoud 2 (1808- 1839).

Figure 02 - Médaille ottomane en or indiquant sur le revers la dénomination de la capitale Islamboul – Médaille émise en 1187 de l’Hégire correspondant à 1774 JC sous le règne du Sultan Abdul Hamid 1er (1774 – 1789) – Réf.web

Dénomination en arabe de la capitale Islamboul placée au-dessus de la date 1187 de l’Hégire en chiffres arabes correspondant à 1774 JC.

Exemple de monnaie ottomane indiquant la dénomination de la capitale «Dar Al Sultaniat Al Alia»

Une troisième dénomination de la capitale assez originale « Dar Al Sultaniat Al Alia» est apparue sur l’ensemble des médailles lancées depuis le sultan Mahmoud 1 (1730- 1754).

Figure 03 -  Médaille ottomane en or indiquant la dénomination de la capitale «Dar Al Sultaniat Al Alia» en lettres arabes, émise en 1187 de l’Hégire correspondant à 1773 JC sous le règne du Sultan Abdul Hamid 1er (1774 - 1789) - Réf.web

Dénomination en arabe de la capitale “Dar Al Sultaniat Al Alia”.

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lundi 1 juillet 2024

La plus belle des Parisii, damnée des experts

 

Monnaies Celtes – Monnaie Parisii de spécifications originales (13,7 g - 2,6 cm). S’agit-il d’un di-statère Parisi ? Réf : parution pour la première fois en 2007 sur le blog ARTnumismatique (aujourd’hui fermé) sous le titre : « La monnaie celte gauloise di statère équivalente au tétra drachme grec en or existe-t-elle ? »

Damnée des experts parce que personne ne veut la reconnaitre.

Personne ne veut reconnaitre le di-statère Parisi d’environ 14 g.

Hors norme. Hors catalogue. Citée nulle part.

Mais est-ce qu’un di-statère Parisi de 14g ne puisse pas exister ?

Le statère Parisi* de 8 g existe bien en équivalent du double de la Drachme grecque de 4 g. 

S’ils ont émis le statère Parisi, les Celtes auraient pu frapper le di-statère Parisi de 14g en équivalent de la tétra-drachme grecque.

Aux futurs thésards de s’y intéresser. La magnifique pièce est à leur disposition. Rien que pour contempler la plus merveilleuse des gravures celtes, jusque-là non reconnue par les experts numismates, mais adulée par les artistes.

* « Le statère d'or des Parisii est certainement l'une des plus belles monnaies gauloises ainsi qu'un rare témoignage de ce peuple qui vivait en Île de France au IIe siècle avant J.C. Il illustre tant l'influence économique et culturelle de la Grèce antique que l'originalité de la production monétaire des peuples celtes.10 mai 2017 ». (https://www.citeco.fr/le-statere-d-or-des-parisii..)

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samedi 22 juin 2024

Monnaies arabes - Le Millares chrétien, contrefaçon des Moumini et Nasri (Aspre) islamiques d'Andalousie

 

Figure 1 – Nasri en argent (de forme carrée) adopté par les Almohades Nasrides d’Andalousie (1147-1269). Son origine est le Moumini créé par les Almoravides (Al Mourabitounes) [1056- 1147JC] au Maghreb pour remplacer le Dirham en argent (de forme ronde) du système monétaire arabo islamique.

Face : écriture arabe en style Naskh en 3 lignes : /La Ilah Illa Allah (Il n’y a pas d'autre divinité que Dieu) / Al Amrou Kollouhou Lillah (Il n'y a pas de commandement qui ne soit de Dieu) / La Qouwata Illa Billah (Il n'y a pas de pouvoir sinon venant de Dieu)

Revers : écriture arabe en style Naskh en 3 lignes : /Allah Rabouna (Dieu est notre maître) / Mohamed Rassoulouna (Mohamed est notre prophète) / Al Mahdi Imamena (Le Mahdi est notre imam)

Le Nasri (Aspre) en argent, de forme carrée, a été l’unité de compte monétaire secondaire de la régence beylicale de Tunis, la première unité étant la Piastre espagnole avant d’évoluer en Ryal tunisien. Hérité des Hafsides dès le 13ème siècle et maintenu par les ottomans depuis leur conquête de la Tunisie en 1574. Sa dénomination remonte aux Almohades Nasrides (1147-1269 JC) qui ont repris le pouvoir aux Almoravides (1056- 1147JC) en Andalousie espagnole  et qui lui ont attribué une dénomination liée à leur émir « En Nasser ».

Son origine remonte au calife Almoravide Abdel Moumen (1130-1163) qui, pour se démarquer du Dirham arabe rond (2 cm, 3.5g), a créé cette emblématique monnaie de forme carrée désignée par Moumini (1.6cm, 1.5g) en référence à son créateur Abdel Moumen. Ce dernier a également fait baisser le poids du Dinar en or de 4.1g à 2.5g, tout en créant le « double dinar » de poids de 4.5g.

De ce fait, Abdel Moumen a bouleversé le système monétaire arabo islamique, exemplaire durant plus de 4 siècles en pureté (Titre de 900 pour mille et plus) et en clarté (indications d’identification), pour le rendre difficile à identifier par le non indication du gouvernant, du lieu et la date des monnaies, sauf rare exception.

Les monnaies des Almoravides, puis des Almohades Nasrides, n’indiquaient plus sur leurs faces et revers que des inscriptions religieuses caractérisées notamment par les inscriptions : « La Ilaha Illa Allah : Point de Dieu que Dieu», « La Ghaliba Illa Allah : Point de vainqueur que Dieu», « Mohamed Rassoul Allah : Mohamed messager de Dieu » ou « Al Mahdi Imamena : Le Mahdi est notre Imam ».

Le Moumini Almoravide, puis le Nasri Almohade des Nasrides, de titre appréciable en argent de 900 pour mille, frappés en très grand nombre, ont eu beaucoup de succès à tel point qu’ils ont été imités par les divers pouvoirs chrétiens aux alentours pour profiter de leurs succès économiques. Des imitations non réussis, en plus de la baisse du titre en argent et de l'allongement des cotes, ce qui fait du Millares une monnaie plus grande et moins épaisse que le Nasri.

En 1262, le Nasri carré est imité à Montpellier par Jacques 1er d’Aragon en le faisant appeler Millares, avec un titre inférieur de 750 pour mille, un poids de 1.3g et des cotes allongées, ce qui confère au Millares une épaisseur plus mince et des dimensions distinguables du Mimouni et du Nasri plus épais et plus petits.

Les inscriptions religieuses islamiques reprises sur le Millares ont fait émouvoir en 1266 le pape Clément 6, ce qui a poussé le roi d’Aragon à cesser leur production.

Il est à noter qu’en 1250, le pape est intervenu pour interdire la production du dinar en or reproduit avec ses inscriptions islamiques par les pouvoirs chrétiens

Toutefois, résultat de leur succès, leur frappe s’est poursuivie à Pise ou à Gênes. Le bémol pour les numismates, c’est que, mal frappées, ces Millares sont indéchiffrables. Il en existe même des exemplaires dont les inscriptions sont des cafouillis loin de l’écriture arabe.

Figure 2 – Millares en argent de forme carrée, imitation du Nasri des Nasrides (1147-1269) – Le Millares a été émis à Montpellier en 1262 par Jacques 1er d’Aragon et dans plusieurs pays chrétiens, Pise ou Gênes – La particularité de ce Millares est son cafouillis d’écriture n’ayant rien à voir avec l’écriture arabe.

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mercredi 29 mai 2024

Monnaies beylicales de Tunisie - Monnaies en cuivre d’Ali 3 Bey (1882-1902)

 

Diamètre réel : 25 mm

Figure 01 – Monnaie de 5 Centimes d’Ali 3  Bey (1882-1902) émise en 1892.

Métal : alliage de Cuivre (950), Etain (40) et Zinc (10) de teint rouge.

Diamètre: 25 mm; Poids: 5 g. Tranche lisse.

Face = indications en arabe en 6 lignes : / Ali / Muddat (Période) / Bey / Tunis / 5 Centimes / Sanet (année) 1309 de l’Hégire (1892 JC) /. Indications entourées d’une palme et d’une branche d’olivier.

Revers = indications en français en 5 lignes : / Tunisie / 5 / Centimes / 1892 / A/. Indications centrées, entourées d’un décor composé d’un motif original en relief répétitif sous forme de poire (ou figue) assez remarquable.

Emise de 1891 à 1893.

4.300.000 exemplaires en 1891 (Rareté R1 : courante). 1.191.757 exemplaires en 1892 (Rareté R1 : courante). 1.008.243 exemplaires en 1893  (Rareté R1 : courante).

Les monnaies de cuivre d’Ali 3 Bey (1882-1902) émises à partir de 1891- date annonçant le nouveau système monétaire du Protectorat français basé sur les unités de compte du Franc et du Centime- sont celles qui ont remplacé les monnaies cuivrées du Kharoub de la régence de Tunis sous les ottomans  dont l’émission a été déjà suspendue de 1882 à 1891 à l’avènement du Protectorat français. Seules les monnaies en or et en argent ont été émises durant cette dernière période.

Ces monnaies assez particulières se caractérisent  par leur alliage innovant : Cuivre (950), Etain (40) et Zinc (10) se distinguant par un teint rouge assez prononcé par rapport aux monnaies en alliage de cuivre de teint plutôt jaunâtre (Bronze : alliage Cuivre-Zinc).

Pour la première fois, les inscriptions du revers ont été totalement écrites en Français. La première tentative tentée en 1887 par l’indication des inscriptions 15 F sur les monnaies beylicales a été perçue par la population locale comme un blasphème entrainant des protestations. La face indiquant le nom du Bey en arabe est demeurée en place jusqu’à l’indépendance en 1956.

L’iconographie du revers présente un double grènetis également innovant dont les « points » répétitifs sont de conception assez grosse et de forme en poire.

L’iconographie de ces monnaies a été reprise pour les beys successifs Mohamed 4 Hédi Bey (1902-1906), Mohamed 5 Ennaceur Bey (1906-1922) et Mohamed 6 Habib Bey (1922-1929), avant mise à l’écart à partir du règne d’Ahmed 2 Bey (1929-1942).

Monnaies beylicales de Tunisie – Revers de la monnaie de 5 centimes de Mohamed 4 Bey (1902-1906) émise en 1903 indiquant le double grènetis innovant en forme de poire – ARTmedina-tounes.

 Les monnaies de cuivre d’Ali 3 Bey (1882-1902)ont été émises en 4 valeurs monétaires sur la base du système monétaire français de l’unité de compte secondaire du Centime.

10  Centime

30mm, 10g, tranche lisse, émise de 1891 à 1893

5 Centimes

25mm, 5g, tranche lisse, émise de 1891 à 1893

2 Centimes

20mm, 2g, tranche lisse, émise en 1891

1 Centime

15mm, 1g, tranche lisse, émise en 1891

Malgré leur émission en grand nombre (Rareté courante R1), l’ensemble de ces monnaies se font de plus en plus rares à trouver sur le marché, ce qui se répercute sur leur valeur.

Ci-après leur cotation Monhel* :

Cotations limites selon la rareté et l’état de conservation de «Beau» à «Splendide»: 50 DT à 240 DT*

*Livret numismatique ARTmedina-tounes n°04, intitulé : « Monnaies de Tunisie - Répertoire et Cotation Monhel - Mohamed 4 Hédi Bey (1902-1906) - Ali 3 Bey (1882-1902) », 2024, Amazon.

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lundi 13 mai 2024

Numismatique antique – Hannibal ressuscité

 

Figure 01 – Monnayage punique – Shekel en argent ; 213-210 av. JC ; 6,1 g – Face : portrait dont l’attribution est plausible à Hannibal alors que la plupart des références* numismatiques l’attribuent à la divinité phénicienne Melqart. – Revers : éléphant évoquant la traversée des Alpes par Hannibal et la défaite des romains à Cannes en 2016 av. JC ; lettre punique.

L’honorable maison «Numismatica Genevensis SA» a mis aux enchères le 28.11.2012 à Genève un superbe shekel punique en argent de 6.1 grammes dont on ne connait que quelques rares exemplaires.

Une magnifique monnaie reflétant la prouesse artistique de la gravure : une œuvre d’art d’importance historique par son évocation de la bataille de Cannes et la défaite des romains contre les carthaginois.

La lettre punique au revers à l’exergue de l’éléphant, renforce l’attribution carthaginoise de la monnaie. Le poids en argent confirme qu’il s’agit d’un shekel punique daté aux alentours de 213-210 avant J.C. C’est-à-dire après la traversée des Alpes par les éléphants d’Hannibal et son éclatante victoire sur les romains.

Néanmoins, l’interrogation demeure toujours posée pour l’attribution du portrait de la monnaie. Les experts l’ont de tout temps attribué à une divinité, en l’occurrence Melquart, le dieu Phénicien des puniques.

A propos de cette attribution, voilà ce qu’en pense la maison « Numismatica Genevensis SA» dans sa présentation de la monnaie:

« Le portait lauré de l’avers est traditionnellement décrit comme celui de Triptolème ou d’Hercule-Melqart*, la divinité importée de Tyr par les colons phéniciens fondateurs de Carthage. Les traits réalistes et la présence de favoris font cependant penser que l’on est ici en présence du portrait d’un des membres de la famille d’Hamilcar Barca. Si l’absence de représentation contemporaine ne permet pas une attribution certaine, le choix d’Hannibal comme modèle est parfaitement plausible, ce qui ferait de cette monnaie le seul véritable portrait du célèbre général ».

L’attribution de divinités sur la face des monnaies antiques a perduré jusqu’à environ deux siècles avant J.C.

Ce sera Alexandre le grand et son lieutenant Ptolémée 1er qui vont oser les premiers défier les dieux et faire figurer leurs portraits sur les monnaies grecques.

Ils ont été suivis par les chefs Numides tels que Syphax ou Massinissa.

Figure 02 – Monnayage numide – Face : portrait de Syfax, chef de la tribu Massyle ; période 210 av. JC – Revers : cavalier galopant à gauche, inscription de Syfax - Réf. Collection Bouchereau (Vente Drouot 2014). [Obs : rare monnaie en cuivre de diamètre environ 25 mm et de poids 8g]

Pour les romains, il fallait attendre l’avènement de César et de Pompée pour voir apparaitre leurs portraits sur des monnaies romaines, c’est-à-dire une cinquantaine d’années avant J.C.

En Afrique du nord, la Numidie, voisine de Carthage mais « proche alliée» de la Grèce, émettait déjà le portrait du roi Syfax, chef de la tribu Massyle, sur son monnayage de la période 210 avant J.C.

Que dire alors des chefs carthaginois qui ont défrayé la chronique des guerres puniques, à commencer par Hamilcar, Hasdrubal ou Hannibal ?

La littérature numismatique actuelle ne veut toujours pas reconnaitre leurs portraits sur le monnayage punique.

En réalité, les romains, hégémoniques, grands vainqueurs des Grecs puis des Puniques, ont appliqué la politique de gommage de l’histoire de l’ensemble de leurs adversaires. A commencer par la destruction de leurs bibliothèques et/ou la falsification de preuves historiques pour qu’il ne reste que peu de traces de ces grandes civilisations adverses.

Le constat actuel est que les experts en numismatique ont admis tout ce que les romains ont voulu leur laisser. Les portraits sur le monnayage de la Numidie alliée de Rome ont été attribués aux chefs numides Syfax ou Massinissa pour perpétuer leur Histoire. Par contre, les portraits sur le monnayage de Carthage, éternelle rivale de Rome, ont été attribués aux divinités locales plutôt qu’à leurs chefs pour les faire oublier, gommer leur Histoire.

L’essentiel de cette politique de gommage romaine est de mettre aux oubliettes les grands chefs adverses tels qu’Hannibal. Si cela se comprend pour les rapporteurs romains de l’antiquité, cela ne se comprend pas pour les experts numismates contemporains qui continuent à reprendre les mêmes attributions erronées pour des considérations politiques aux dépens de la nécessité historique.

C’est dans ce cadre que la maison «Numismatica Genevensis SA» est à saluer pour son initiative de revisiter l’attribution de cette très belle monnaie carthaginoise dont le portrait pourrait être attribué au Grand Hannibal et non pas à la divinité punique Melquart comme relaté dans la plupart des références*.

Il est fort curieux de constater l’absence totale dans les livres et catalogues numismatiques de portraits attribués à Hannibal et d’autres grands chefs puniques et libyques contemporains de Syfax ou de Massinissa. C’est comme si les experts numismates se sont accordés à poursuivre le déni des romains et des grecs à l’encontre des Carthaginois et des Libyques.

Mise à prix à 50 000 CHF, cette superbe monnaie punique à la gravure d’art a été acquise en 2012 (lot 298) pour la somme record de 65 000 CHF.

A travers cette monnaie historique mémorable et plausible d’Hannibal, il y a lieu de revisiter l’ensemble des monnaies des peuples Puniques, Libyques et Numides de l’Afrique du nord dont les attributions* ont été réalisées à la va vite. Avec le préjugé antique des grecs et des romains pour qui, ces peuples, notamment les Libyques (Gétules, Nasamons, Garamantes …), sont des tribus sauvages désignées «Barbares» par Hérodote, incapables de gestion étatique et de frappe monétaire.

* Müller III, 34, 43 (Jugurtha); Mazard 73 (Jugurtha); Robinson Essays Mattingly p. 43, Serie 8 et pl. III, 8 a; Villaronga Tanger Hoard 91-95; Burnett Enna, 114-115.

Monhel

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jeudi 9 mai 2024

Monnaies beylicales de Tunisie – L’Akce, la monnaie en argent d’origine ottomane frappée à Tunis

 

Grandeur réelle : 10mm

Figure 1 - Monnaie en argent Akce frappée à Tunis en 986 de l’Hégire (1581 JC) durant la période du sultan ottoman Mourad 3 (1574-1595 JC) et du Pacha* de Tunis Mustapha (1581-1585 JC).

L’identification de cette monnaie, dont les indications sont à moitié lisibles, a été faite sur la base de l’année et le lieu de frappe Tunis lisibles sur le revers. C’est l’année de frappe 986 AD (1581 JC) qui permet de déduire la période du sultan ottoman Mourad 3 (1574-1595 JC) dont le nom n’est pas visible sur la face et celle du Pacha Mustapha de Tunis* (1581-1585).

*Sinan Pacha, commandant de l’armée ottomane qui a expulsé définitivement l’Espagne de Tunis en 1574, a procédé à l’installation du pouvoir ottoman dans la nouvelle province de Tunis et ce, conformément aux pratiques du pouvoir et aux protocoles ottomans :

-installation du Pacha, le gouverneur et représentant du Sultan ottoman dans la province pour une durée renouvelable de trois ans.

-installation du Diwan, le Conseil des officiers supérieurs des janissaires (corps de l’armée turque), présidé par le Dey, membre élu par le Conseil.

-installation du Bey qui, à la tête d’un corps mobile, «Mahalla», est chargé de la collecte des impôts sur tout le territoire.

Le règne des Pachas nommés par le sultan ottoman pour une période renouvelable de 3 ans n’a duré que de 1574 à 1590, date à laquelle le Diwan des Deys a pris le plein pouvoir en ne laissant au Pacha que son titre honorifique et en respectant son statut de représentant du Sultan ottoman dans la régence.

Le début du 17ème siècle a vu la prédominance du règne des Deys à Tunis avant de laisser le pouvoir aux Beys Mouradites durant la 2ème moitié du 17ème siècle et définitivement aux Beys Husseinites dès le début du 18ème siècle.

L’Akce, la petite monnaie en argent d’origine ottomane de poids inférieur à 1g et de diamètre d’environ 10 mm, est l’unité de compte indivisible du système monétaire ottoman depuis le 14ème siècle avant l’avènement du Para sous le sultan Mourad 4 (1623 - 1640) et du Kurus sous le sultan Soulaymane 2 (1687 - 1691) -[Voir Annexe 9 du Cahier ARTmedina-tounes n°03 « Monnaies beylicales de Tunis 1574-1891 », Monhel, 2020, Amazon] -.

L’ « Akce tunisienne », monnaie assez rare du Patrimoine de Tunisie ci-dessus présentée en figure 01, a été frappée à Tunis en 986 de l’Hégire (1581 JC) et montre qu’au début de l’annexion de 1574, «l’Akce tunisienne» avait bien circulé dans la régence de Tunis.

Il existe également d’autres «Akces tunisiennes» qui ont été frappées lors des annexions de Kairouan ou de Djerba avant 1574. Mais il semble bien qu’à partir du 17ème siècle, l’Akce n’a plus été frappée à Tunis et a laissé la place à la monnaie Nasri (Aspre) en argent, de forme carrée, son équivalente tunisienne d’origine Hafside qui a prévalu dans la régence de Tunis ottomane jusqu’à sa mise à l’écart deux siècles plus tard sous le règne du Bey de Tunis Hussein 2 (1824-1835 JC).

Grandeur réelle : 10X10mm

Figure 2 – Monnaie Nasri en argent difficile à identifier en l’absence de la date et du lieu de frappe -  (Réf – ARTmedina-tounes L3).

L’ensemble des monnaies en argent Nasri (Aspre) d’origine Hafside sont difficilement identifiables à cause de l’absence de la date et du lieu de frappe. Monhel, dans son cahier ARTmedina-tounes n°03 - « Monnaies beylicales de Tunis 1574-1891 JC », 2020, Amazon -, s’est orienté sur une méthode qualitative d’attribution des Nasris sur la base de la longueur de leur cote. En effet, depuis leur création au 12è siècle sous les Almohades, leur cote de départ de  16mm n’a pas cessé de diminuer jusqu’à atteindre la cote de 10mm à la veille de leur mise à l’écart définitive sous la période du Bey de Tunis Hussein 2 (1824-1835).

Ainsi, sur la base de ses dimensions de 10X10mm, la période d’émission du Nasri en figure 02, non identifiable suite à l’absence de date, de lieu et du nom du gouvernant, pourrait correspondre à la fin du 18ème siècle ou au début du 19ème siècle. Il correspondrait alors à une émission de Hamouda 2 Pacha Bey (1882-1814) ou de Mahmoud Bey (1814-1824).

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mardi 7 mai 2024

Théodose et l’interdiction des jeux olympiques durant 17 siècles

Monnaies romaines – Monnaie en bronze à attribuer soit à Théodose 1er (379-395 JC) ou à Théodose 2 (408-450 JC). Pb182 lt 11.

Rappelez-vous que c'est l’empereur romain Théodose 1er (379-395 JC) qui fût à l'origine de l'interdiction du paganisme dans l'empire romain.

Par son édit d'interdiction* des cultes non monothéistes (paganisme) et d'instauration du catholicisme comme religion d'état de l'empire romain, Théodose 1er a cimenté en 380 JC la relation ETAT-RELIGION pour une longue période calamiteuse pour l'humanité.

Déjà, sous l'influence de l'évêque Ambroise de Milan, il supprima les dernières manifestations officieles du paganisme dans l'empire en interdisant les jeux Olympiques accusés de diffuser les religions païennes.Il publia également une loi interdisant l'homosexualité et punissant de mort les homosexuels.

Il aura fallu 17 siècles d'endurance pour que le monde civilisé puisse enfin séparer un tout petit peu l'ETAT de l'EGLISE. Avec beaucoup de mal et de sang. Les Français arrivent les premiers en 1789 à la déclaration universelle des droits de l'homme. Des droits bafoués pendant des siècles non pas par les concepts de la religion monothéiste mais par les "religieux politiques" qui se sont donné le droit de les appliquer en s'impliquant dans la gouvernance. Pendant des siècles, l'homme n'avait plus le Droit de penser, innover, créer, s'épanouir, construire...en dehors des commandements du créateur.

D'Hypathie la mathématicienne directrice de la bibliothèque d’Alexandrie, exécutée par ordre de l'église de Théodose, jusqu'à Galilée qui a osé affirmer que la terre tourne, que de calamités et d'endurance pour l'esprit humain provoqués par l'ingérence du religieux dans le pouvoir temporel. Alors que le créateur recommande dans ses trois livres saints de penser, d'innover, de créer, de s'épanouir, de construire...librement, sans aliénation.

Il aura fallu un autre Français, Pierre de Coubertin, deux siècles après la déclaration universelle des droits de l'homme, pour rétablir les jeux Olympiques dans leurs droits. Depuis, la flamme olympique ne cesse d’illuminer et d’unir « sportivement » l’ensemble des humains, sans discrimination de races ou de religions. Quoi que, soyons toujours vigilants, car les démons Théodosiens ne ratent aucune occasion pour assombrir la flamme.

*Le Code de Théodose ou Code théodosien (en latin : Codex Theodosianus) est un recueil de décisions impériales romain promulgué en 438 par Théodose 2 (408-450 JC). Il renferme en son sein, l’édit de Thessalonique de 380 JC prononcé par l’empereur Théodose 1er imposant le Catholicisme comme religion d’Etat de l’empire romain.

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lundi 6 mai 2024

Monnaies romaines - L’an 238 JC de Thysdrus la rebelle

 

Fig. 01 – Patrimoine de Tunisie - Théâtre romain deThysdrus, l’actuelle El Jem – Réf.ARTmedina-tounes.

En se rebellant au début de l’an 238 après J.C contre la hausse des impôts sous le règne de l’empereur romain Maximinus le Thrace, les habitants de Thysdrus, - l’actuelle El Jem de Tunisie, réputée pour son magnifique théâtre rivalisant toujours avec celui de la Rome impériale -, ne savaient pas encore qu’ils entamaient la propulsion sur le trône de Rome de pas moins de cinq empereurs en seulement quelques six mois.

Fig. 02 - Monnaies de l’empire romain – Sesterce en bronze de Maximinus  le Thrace 235-238 JC (plc.34- 2a, 30mm).

Trois d’entre eux étaient issus de la famille des Gordiens dont le premier assurait déjà le proconsulat de la province Africa (Carthage Tunis) et qui, suite à la révolte de Thysdrus, allait être proclamé empereur par les révoltés, proclamation très vite avalisée par le sénat de Rome en profitant de l’absence prolongée loin de la capitale de l’empereur Maximinus, le mal aimé et pas en bon terme avec les sénateurs.

Fig. 03 - Monnaies de l’empire romain – Sesterce en bronze de 
Gordianus 1er.(début de l’année 238 JC).

Octagénaire, Gordianus 1er ne pouvait pas refuser la décision des sénateurs de Rome. Malgré tout, il arrive à exiger le soutien de son fils Gordien 2 et obtient sa nomination en tant que coempereur.

Fig. 04 -  Monnaies de l’empire romain – Sesterce en bronze de 

Gordianus 2.(début de l’année 238 JC)

Les deux premiers Gordiens, père et fils, ne feront pas long feu sur le trône de Rome, car ils périront tout juste un mois après leur nomination au début de l’an 238 J.C suite à l’intervention foudroyante de la célèbre légion « Auguste III » stationnée en Africa et restée fidèle à l’empereur Maximinus le Thrace.


Fig. 05 - Monnaies de l’empire romain – Denier en argent frappé en l’honneur de la légion 3 installée en Africa..

Revanchard, l’empereur Maximinus le Thrace marcha sur Rome pour imposer son pouvoir et se venger des sénateurs traitres. En cours de route, il trouvera tragiquement la mort après le soulèvement de ses propres soldats à cause de ses excès de brutalité, diront certains.


Fig. 06 - Monnaies de l’empire romain – Monnaie en argent de l’empereur Balbinus..(février-mai 238 JC) (plc208. 3 - 1a ).

Le sénat, débarrassé de justesse de Maximinus le Thrace, nommera les deux vieux et sages sénateurs Balbinus et Pupienus à la place des deux défunts Gordiens. Les deux nouveaux coempereurs ne feront pas également long règne et seront décapités par la garde prétorienne en Juillet de 238 J.C.


Fig. 07 - Monnaies de l’empire romain – Sesterce en alliage de Pupienus..(février-mai 238 JC)(plc.74- 4a).

Après tant de bouleversements qui ont secoué les rênes de l’empire en si peu de temps, la carte gagnante pour le trône de Rome sourira au neveu des Gordiens, à peine adolescent, proclamé par la ferveur du peuple de Rome.

Fig. 08 - Monnaies de l’empire romain – Sesterce en bronze de Gordianus 3 (238-244 JC) (plc61, 30mm).

Fig. 09 - Monnaies de l’empire romain – Monnaie en argent de Gordien 3 (238-244 JC) (208. 2 - 2a).

Gordien 3 demeurera seul au pouvoir durant six ans, de juillet 238 à février 244 après JC, avant de trouver la mort à l’âge de 19 ans en laissant la place à son préfet de prétoire Philippe l’arabe, soupçonné de son meurtre et à qui est revenu l’honneur de fêter le millénaire de Rome en 248 après J.C.

Fig. 10 - Monnaies de l’empire romain – Monnaie en argent de Philippus (244-249 JC) (208.  7- 2a)

Les numismates passionnés de cette période de la révolte de Thysdrus ont remarqué surement la rareté des monnaies des quatre premiers empereurs : Gordien 1 et son fils Gordien 2, Pupiénus et Balbinus dont les règnes successifs se résument à quelques mois et dont les monnaies sont par conséquent assez rares et très recherchées par les collectionneurs.

Fig. 11 - Monnaies de l’empire romain – Sesterces en bronze – Portraits de face  de Gordianus 1er et de son fils Gordianus 2 portant la même titulature – Pour la distinction entre le père et le fils, les experts ont trouvé la parade en se fiant à … leur chevelure : le moins dégarni est plutôt le fils

La difficulté est de distinguer entre les monnaies des Gordiens 1 et 2, du fait qu’elles portent les mêmes titulatures. Pour les distinguer, les experts numismates ont trouvé la parade en faisant appel aux chevelures distinctes des deux empereurs père et fils, gravées assez nettement sur leur monnayage. Le plus drôle, c’est que la chevelure presque chauve a été attribuée plutôt au fils. Sur quel critère ? Surtout, ne me le demandez pas.

Ainsi donc, l’histoire des peuples et de leurs gouvernants, aussi mince la durée de leur règne, nous est racontée grâce à leurs monnaies. Grâce à la numérisation et aux travaux minutieux des musées et aux catalogues de numismatique qui se respectent, il devient plus facile aujourd’hui de s’informer sur les monnaies, de les visualiser admirablement et de les étudier. Certes, il est de plus en plus difficile d’être collectionneur numismate. mais grâce au Web, il est beaucoup plus facile de devenir numismate « virtuel» et d’apprendre sur l’histoire des civilisations grâce à leurs monnaies. Une question d’éducation dès le jeune âge, de formation dès l’école et du vouloir de chacun. Pourquoi cette dernière réflexion ? Pour ne pas dire qu’on ne peut pas être numismate parce qu’on n’arrive pas à s’approprier les monnaies. J’incite donc mes compatriotes, fervents et attachés au patrimoine, à s’intéresser aux monnaies et devenir numismate virtuel. La numismatique est un outil formidable pour se familiariser avec l’ensemble des civilisations. Une numismatique dont ils sont séparés à cause d’absence de stratégie pour sa promotion dès l’école en Tunisie.

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