La question qui importune le consommateur averti, non
idiot, est liée à l’image du fruit sur l’emballage: Le fruit est-il réellement
présent dans le yaourt?
La réponse est négative pour les Yaourts 1, 2, 3 et 4 de
cet article. Les intéressés se reconnaîtront.
Le goût du fruit dans ces Yaourts provient de l’arôme
dont la mention de «saveur» (Noukha) est toujours indiquée tout près de
l’image. De tous les fabricants tunisiens dont certains emballages sont
présentés dans cet article, aucun ne précise la présence réelle de fruits ou la
nature exacte de l’arôme: naturel ou synthétique. En ce qui concerne l’arôme,
la norme d’étiquetage le permet. En général, si l’arôme est mentionné sans
précision, c’est qu’il est synthétique. Pour l’information, l’arôme synthétique
est beaucoup moins cher que l’arôme naturel et cela ne veut pas dire que
l’arôme synthétique est dangereux pour la santé (Tout de même, il faudrait
vérifier son solvant).
En fait, la question que le consommateur averti, non
idiot, pose aux fabricants est la suivante: En indiquant sur l’emballage une belle
photo de fruit qui n’est pas ajouté au yaourt, est ce qu’on n’induise pas en
erreur l’enfant ou l’adulte?
En abordant le sujet de l’étiquetage du Yaourt en Tunisie,
dont les normes et les règlements sont établis, je ne doute pas de l’honnêteté
du leader tunisien en produits laitiers, ni d’ailleurs de son partenaire
français et de sa marque réputée à l’international. Ceci, au moins, pour
réconforter le consommateur, notamment pour le chapitre le plus important,
celui de la sécurité alimentaire.
Néanmoins, induire le consommateur en erreur, est-ce de
l’honnêteté?
Le bémol, ce sont les magnifiques images des fruits qui
ne sont pas présents dans le Yaourt et qui font le clin d’œil au client. De la
fraise à la framboise, en passant par la gousse de vanille. Des fruits
inexistants dans le Yaourt, virtuels. Le bémol, c’est la mention de saveur
d’arôme tout près de l’image du fruit, lequel est inexistant à l’intérieur de
l’emballage. Le bémol, c’est la mention d’arôme sans préciser s’il est naturel
ou synthétique. Le bémol, c’est que tout ceci induit le consommateur en erreur.
En statuant sur des dossiers similaires, voilà pas
longtemps, la cour de justice européenne a prononcé son arrêt Teekanne jugeant
qu’ «une liste d'ingrédients, même exacte
et exhaustive, ne suffit pas à corriger l'impression erronée ou équivoque qui
résulte de l'étiquetage ».
D’autre part, «La
réglementation européenne sur l'information du consommateur (INCO) et le Code
de la consommation interdisent à un fabricant de faire apparaître, sur un emballage,
un ingrédient qui n'entrerait pas dans la composition du produit». En
plus, «L’étiquetage d'une denrée
alimentaire ne doit pas suggérer la présence d'un ingrédient qui est en réalité
absent du produit»
Les règles de l’étiquetage et de conservation des produits
sont adoptées en Tunisie équivalentes pour l’essentiel aux normes
internationales. Ainsi que les listes des ingrédients, des additifs et autres
colorants et conservateurs. Leurs strictes vérifications par l’autorité
compétente est une responsabilité et un devoir administratif pour sécuriser le
marché des produits alimentaires locaux et importés. Sans complaisances et
interventionnismes. Il y va de notre santé et celle de nos enfants.
Monhel
*OBSQUAL est le bulletin d’Aptec-tounes,
société privée créée en 2012 à Tunis, pour promouvoir la recherche et
développement dans les secteurs liés aux sciences et aux arts.
Il s'agit d'un bulletin d’informations sur la
qualité des produits et des services dans les pays en développement. Son
objectif est d’orienter vers la qualité par la sensibilisation des opérateurs
chargés de l’infrastructure qualité : les fabricants et les entrepreneurs;
les consommateurs; l’autorité gouvernementale du contrôle; les laboratoires
d’essais et les accréditeurs
(Partage de la page https://obsqual.blogspot.com/2019/01/etiquetage-du-yaourt-fruits-virtuels.html)
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