vendredi 20 novembre 2015

Horlogerie suisse – Fritz Moeri (1860-1935), précurseur de la mécanisation des montres.


M1. Montre MOERIS d’époque ( Réf.ARTmédina-tounes CL08.09A; Diamètre : 5 cm ; Epaisseur : 1 cm).

Ce sont, en fin de compte, quelques suisses doués qui se sont succédés, à partir du 17ème siècle jusqu’au début du 20ème siècle, pour créer l’horlogerie suisse et faire sa réputation.
M2. Montre MOERIS et chainette de 37 cm en argent avec éléments décoratifs émaillés d’époque ( Réf.ARTmédina-tounes CL08.09E; Diamètre : 5 cm ; Epaisseur : 1 cm).

Parmi eux, un certain Moeri Fritz, né en 1860 à Lyss et décédé en 1935 à Genève, un peu anodin mais qui figure parmi les précurseurs de la mécanisation de l’industrie horlogère suisse.
M3. Montre MOERIS d’époque ( Réf.ARTmédina-tounes CL08.09A1; Diamètre : 5 cm ; Epaisseur : 1 cm).

Artisan horloger à ses débuts comme les grands suisses qui se respectent, il fonde, en 1892, avec son beau frère Albert Jeanneret, de famille horlogère bien entendu, la fabrique d’horlogerie Moeri et Jeanneret. Cette dernière devient, à la disparition de son associé, la fabrique des montres Moeri SA.
M4. Montre MOERIS d’époque ( Réf.ARTmédina-tounes CL08.09B; Diamètre : 5 cm ; Epaisseur : 1 cm).

Seul à bord, il se passionne pour les procédés mécaniques, à une période où l’industrialisation de pièces en séries bat son plein. Son mérite est d’arriver à produire des pièces de précision parfaitement interchangeables ce qui va déclencher un bouleversement dans la fabrication des montres.
M5. Montre MOERIS d’époque ( Réf.ARTmédina-tounes CL08.09C; Diamètre : 5 cm ; Epaisseur : 1 cm).

Par ses procédés, et notamment l'usinage de l'ébauche et de terminaison du mouvement, il sera parmi les premiers à concevoir et à réaliser la fabrication mécanique de la montre suisse.
M6. Montre MOERIS d’époque ( Réf.ARTmédina-tounes CL08.09A2; Diamètre : 5 cm ; Epaisseur : 1 cm).

Sa grande usine de rêve, il la fait construire en 1901 et sa fameuse marque Moeris verra le jour en 1918 suite à la nouvelle dénomination de sa fabrique : Montres Moeris F. Moeri SA.
M7. Montre MOERIS et chainette de 37 cm en argent avec éléments décoratifs émaillés d’époque ( Réf.ARTmédina-tounes CL08.09F; Diamètre : 5 cm ; Epaisseur : 1 cm).

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dimanche 15 novembre 2015

Bijoux ethniques de Tunisie - Collier en argent en éléments coniques et boules dorés

 Bijoux ethniques de Tunisie - Collier en argent avec: coraux rouges, éléments coniques et boules dorés, chaîne en anneaux mécanique et fermoir en huit à pression - Réf. ARTmédina-tounes CL156. 01A.

Selon la classification de Monhel, ce collier fait partie de la classe 2 des bijoux berbéro bédouins de Tunisie qui correspond à la période de migration des andalous en afrique du nord. Si la 1 ère classe des bijoux berbères en argent, de loin la plus ancienne, renferme les bijoux en argent massif sans adjonction de pierres, la 2 ème classe se distingue par l'innovation apportée par la venue des morisques et notamment les artisans juifs, en faisant appel aux nouvelles techniques comme la dorure, le sertissage de pierres ou l'emploi de la chaîne mécanique, plus économique et qui va supplanter la fameuse chaîne berbère millénaire fabriquée en anneaux soudés à la perpendiculaire ( A ce sujet, il y a lieu de consulter le livre de Monhel intitulé: " La fibule berbère, la Melia et le vœu de la paix", paru en mai 2015 et disponible sur la plateforme d'Amazon*).

 Réf. ARTmédina-tounes CL156. 01B
Réf. ARTmédina-tounes CL156. 01C

ARTmédina-tounes
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mercredi 30 septembre 2015

VACHERON ET CONSTANTIN – Le logo des premiers pas à Genève


 Logo d’époque de la maison VACHERON ET CONSTANTIN
(Réf.ARTmédina-tounes - CL08 .01A ; 2X3 cm)

C’est une vieille montre entassée parmi d’autres dans le tiroir…Toutes ont été dénudées de leurs bracelets et le temps leur a fait subir tant de chocs dans leurs « carrosseries » et tant d’émotions à leurs maîtres.

Bloc de montre d’époque de VACHERON et CONSTANTIN.
(Réf.ARTmédina-tounes - CL08 .01B ; 2X3 cm)

Un vulgaire bloc de montre emblématique par son logo de VACHERON ET CONSTANTIN. Il est rectangulaire (2 X 3 cm) et le revers de sa « carrosserie » est de la beauté du jaune d’or. Sans conteste et en son temps, il s’agit d’un bijou de haute classe. Aujourd’hui, il s’agit d’un objet du patrimoine horloger suisse.

Bloc de montre d’époque de VACHERON et CONSTANTIN.
(Réf.ARTmédina-tounes - CL08 .01C ; 2X3 cm)

Ce petit bloc rectangulaire d’apparence « réformée », est une pièce de musée car, en son sein, regorge tant  d’informations technologiques et de savoir faire d’époque de l’horlogerie suisse.
Des informations épatantes sautent aux yeux des amateurs avertis. Le logo de la fameuse maison VACHERON ET CONSTANTIN, tel qu’il a été conçu par ses premiers maîtres, n’est plus le même.

Logo actuel de la maison VACHERON CONSTANTIN.

Le logo d’aujourd’hui a fait introduire la croix de Malte. En plus, l’élimination du « et » du logo d’époque fait croire que VACHERON CONSTANTIN est une seule personne, alors que le logo originel fait mention aux deux associés : VACHERON ET CONSTANTIN.

 Logo d’époque de la maison VACHERON ET CONSTANTIN

(Réf.ARTmédina-tounes - CL08 .01A1)

L’autre information intéressante est liée aux divers matériaux utilisés et à la débrouillardise des horlogers suisse  à une époque sans techniques de machinerie. D’abord, le fond de la face de la montre est en feuille métallique à base d’argent, avec de belles ciselures tout en lignes. Quant au logo, il est simplement reproduit à l’encre de chine, apparemment. Le plus remarquable pour le logo, c’est son contour rectiligne réalisé au martelage, la plaque d’argent s’y apprêtant fort bien.

La montre “casserole” en argent de DATI.
(Réf.ARTmédina-tounes - CL08 04A ; Diam.2.5 cm ; ép.0.8 cm)

L’emploi de techniques manuelles simples telles que la reproduction de lettres et de chiffres à l’encre de chine ou l’emploi de plaques d’argent pour la « carrosserie » s’avère être à la base du savoir faire technique de l’horlogerie à ses débuts. La meilleure preuve en est la montre en argent de logo DATI en figure et que j’appellerai « La casserole », à admirer chez ARTmédina-tounes.

Revers de la montre “casserole” en argent de DATI.
(Réf.ARTmédina-tounes - CL08 04B ; Diam.2.5 cm ; ép.0.8 cm)


Monhel
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samedi 4 juillet 2015

Alexandre Roubtzoff – Un legs inestimable pour le patrimoine multiculturel de Tunisie.

Fig.01 – Tableau d'Alexandre Roubtzoff = Bédouine de Tunisie en train de préparer les légumes pour le couscous - La Melia de la bédouine, de couleur "bleue indigo" (la couleur originale de la Melia berbère de Tunisie) est nouée avec deux fibules triangulaires en argent - ( Réf. ARTmédina-tounes).
Ébloui par le charme arabesque orientaliste et par la lumière vive ensorcelante de la Tunisie,  Alexandre Roubtzoff décide d’y séjourner en se faisant naturaliser en 1924, tout comme son compère et ami, le photographe Rudolph Lehnert. Tout les deux ont choisi de ne plus quitter leur Tunisie de cœur, pour y mourir et y être enterrés.
Fig.02 – Alexandre Roubtzoff - Tableau peint en1923 à Tunis:

La bédouine est habillée en Melia berbère, parée de ses bijoux en argent (parure aux fibules rondes pour nouer la Melia au niveau de la poitrine; collier au raz du cou avec chaînettes; parure de tête avec boucles pendantes au niveau des oreilles; bracelets de main). Elle est en train de préparer le couscous à l’aide de ses ustensiles en poterie écologique  = 
- Le Kanoun (01)à trois piliers (feu au Fham à base de bois d’olivier) sert à chauffer la Marmite (02) remplie avec la sauce du couscous (à moitié pleine de légumes et de viande); 
- Le Keskes (03), contenant la semoule humidifiée, est placé au dessus de la marmite. Son fond, troué de multitudes de petits trous, laisse passer la vapeur d’eau responsable de la cuisson de la semoule. Pour une deuxième évaporation, la semoule est prélevée du Keskes puis humidifiée par de l’eau de la Charbia (04) (Carafe) avant sa remise de nouveau dans le Keskes - ( Réf. ARTmédina-tounes).

         Alexandre Roubtzoff a étalé sa peinture entre portraits et scènes tout en étant captivé par les bijoux berbères en argent portés par les berbéro bédouines de Tunisie, qu’il ne cessa d’admirer et de croquer sur ses superbes toiles.
Les œuvres d’Alexandre Roubtzoff constituent un héritage artistique d’importance identitaire pour le patrimoine multiculturel de la Tunisie. Rien que pour les bijoux ou le savoir faire quotidien des bédouines et leurs ustensiles ancestraux en poteries écologiques, les merveilleuses toiles d’Alexandre Roubtzoff dégagent une identité historique inestimable pour le patrimoine de Tunisie.
Comme pour le photographe orientaliste R.Lehnert, certains regards critiques émanant du sud de la méditerranée surtaxent A.Roubtzoff comme peintre d’Harem de femmes nues: une critique jugeant les scènes de nus arabes offensantes à l’identité arabo-musulmane.


Fig.03 – Alexandre Roubtzoff, Tunis, 1939 – Dessin de femmes nues - ( Réf. ARTmédina-tounes). 

A. Roubtzoff, me semble t-il, n’est pas un «peintre de nus». Sensible à toutes les expressions d’Art, sa peinture dégage un baume de chaleur et de lumière qu’il n’a pu ressentir que dans sa Tunisie de cœur. Il a peint avec amour et émerveillement les paysages, les oasis, les portraits, les scènes, les rues et bien entendu, de rares jolis nus.
Ses bédouines de Tunisie, portant fièrement leurs magnifiques bijoux berbères en argent constituent certainement le summum de son œuvre.
Sur le marché de l’Art, le monde redécouvre aujourd’hui en Alexandre Roubtzoff, le spécialiste de portraits des bédouines typiques de la Tunisie. Ses tableaux sont dorénavant cotés à des milliers d’euros. Le tableau «Bédouine de Tunisie»* , fait à Tunis en 1935  et présenté à la vente à Paris le 08 Juin 2010 par l’honorable maison ARTCURIAL, a battu le record de vente aux enchères pour l’artiste en réalisant la somme de 434300 euros.

 Fig.04 – Tableau d’Alexandre Roubtzoff peint à Tunis en 1935 et présenté par la maison ARTCURIAL, dans son catalogue à la vente à Paris le 8 Juin 2010, sous la dénomination «Bédouine de Tunisie»*- ( Réf. ARTmédina-tounes).

*Le tableau sus mentionné en figure 04 a été présenté à tort sous la dénomination «Bédouine de Tunisie», puisque celle-ci, telle que peinte par A.Roubtzoff, ne porte pas les habits des bédouines et notamment la Melia, comme pour la bédouine en figure 03. Il s’agit plutôt d’une citadine tunisienne de la médina en 1935, portant les habits de la ville qui ont perduré jusqu’à la moitié du 20ème siècle et qui sont essentiellement: la Fouta (bleue rayée en blanc) qui est une large étoffe, en laine ou en coton, enveloppant la moitié du corps allant des hanches jusqu’aux chevilles, et la Blouza (bleue turquoise) mettant en relief la poitrine, portée sur une chemisette (ocre brun). La calotte, légèrement pointue, semble indiquer qu’il s’agit d’une tunisienne juive. Les carreaux céramiques du mur sont assez typiques des demeures anciennes de la Médina de Tunis.


Fig.05 – Alexandre Roubtzoff
  dans son atelier de peinture, pris en photographie probablement par son ami et complice Rudolph Lehnert.

Alexandre Roubtzoff est né le 24 Janvier 1884 à Saint Petersbourg en Russie.
A l’académie des beaux arts de Saint Petersburg, il décroche plusieurs prix avant de rejoindre Tunis en Avril 1914.
Il décède le 26 Novembre 1949 à Tunis où il est inhumé au cimetière du Borgel, dans sa terre de prédilection qu’il a aimée de tout cœur.

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mardi 30 juin 2015

Patrimoine de Tunisie - Pratiques ethniques - Le Harkous, le Wshem et le Henné.

Ci-après, la mise à jour d’un article publié sur mon blog en 2009, puis retiré en 2013.

Le peintre orientaliste russe Alexandre Roubtzoff, tunisien d’âme et de cœur, a légué au patrimoine multiethnique de Tunisie de magnifiques portraits de bédouines, si riches en informations culturelles, de portée identitaire.
Son portrait de la bédouine en train de recevoir le Harkous sur son visage regorge de maintes informations sur les pratiques de beauté des bédouines de Tunisie. Le bras étant magistralement tatoué par le Wshem(tatouage bédouin), ainsi qu'une partie du visage.

Fig.01- Partie d’une « Toile » d’Alexandre Roubtzoff * – Bédouines deTunisie en début du 20ème siècle – Pratique du Harkous sur le visage de la bédouine – Le produit Harkous de couleur noire, différent du Wshem de couleur verte, est étalé sur un ustensile en poterie, tenu par la main gauche de la praticienne de beauté – Le bras de la bédouine étant déjà tatoué par le Wshem – (Réf. ARTmédina-tounes .doc).

Si le Harkous est appliqué comme un produit adhérant à la peau à l'aide d'une «tige pinceau», le Wshem est appliqué dans la peau à l'aide d'une aiguille. Le Harkous de couleur noire partira au bout d'un certain temps, alors que le Wshem laissera son empreinte verte pâle éternellement.

Fig.02 – Partie d’une photo d'Ernest Gustave Gobert** - Application du Henné sur la main de la mariée - Scène se déroulant dans le patio d’une demeure tunisienne de la médina en début du 20ème siècle – La praticienne de beauté, de dos, est en train d’appliquer le Henné sur la main droite de la jeune citadine, reconnaissable de part ses habits « évolués » en design par rapport aux habits de la femme rurale et de la bédouine nomade de la même époque. Les deux femmes étant assisses sur un tapis de part le sol. En face, on aperçoit l’ustensile en poterie contenant le Henné, préparé auparavant par la praticienne selon sa propre formulation, héritée depuis de belles générations, comme c’est le cas pour le Harkous(teinture) et pour le Wshem (tatouage) – (Réf. ARTmédina-tounes .doc).
  
D'un groupe ethnique à l'autre, de la berbéro bédouine nomade à la citadine, en passant par la rurale sédentarisée, les pratiques de beauté se succèdent en s'innovant. Une fois sédentarisée, la bédouine rurale de Tunisie gardera la pratique du Harkous mais n'appliquera plus le Wshem qui dénote dorénavant une pratique de groupe rétrograde. Le Henné supplantera le Wshem selon la loi implacable de l'évolution des "groupes". Une loi variable à la sinusoïdale, puisque un siècle plus tard, le Wshem (tatouage) refait son apparition, cette fois ci, à la mode mondialiste.

Fig.03 – Partie d’une photo d'Ernest Gustave Gobert** - Henné et Harkous appliqués sur une main – (Réf. ARTmédina-tounes .doc).

La cérémonie du Henné se pratique dorénavant dans le Woust Dar (patio) à l'intérieur de la maison, en présence des membres du "groupe" qui ne ratent jamais une occasion pour festoyer et danser au son de la Darbouka.
Pour que le Henné adhère parfaitement à la peau, la main de la mariée est introduite dans une "poche à Henné". Bien enveloppé à une température stable, le Henné donnera à la main un éclat rayonnant. Les plus chanceuses des mariées, plutôt les plus fortunées, auront à leur disposition des poches à Henné tissées à la soie et brodées au fils d'argent.
Avant l'avènement des produits de beauté de synthèse chimique, les produits de beauté des groupes ethniques de Tunisie (de la bédouine nomade, à la femme rurale sédentarisée jusqu'à la citadine de la Médina) étaient des produits à base d'ingrédients naturels. Le Khol, poudre noircissante des yeux ; le Harkous, teinture de beauté noire ; le Henné, teinture rougeâtre de l'amour ; le Tfal, poudre de roche nettoyante des cheveux,... les parfums de rose, de jasmin... Chaque région se vantait de ses produits naturels. De multitudes de labels régionaux se sont ainsi imposés dans les souks, bien avant les appellations d'origine. Le Henné le plus réputé de Tunisie est cultivé dans la région de Gabès, aux portes du désert. Sa préparation répondant à un savoir faire transmis d'une génération à l'autre, permet d'aboutir à la couleur de « l'amour au naturel », une couleur vive, rouge brunâtre.

Monhel
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*Lire l'article sur Alexandre Roubtzoff, publié sur ARTmédina-tounes:
http://art-tounes.blogspot.com/

lundi 8 juin 2015

Timbres poste de Tunisie – Création et évolution - 1ère partie:1888 – 1926.

Le «one penny black»:1er timbre postal.

Le premier timbre postal date de 1840 et a été mis en service en Angleterre. Il a été inventé par Sir Rowland Hill, grand visionnaire, afin de faciliter les besoins de communication entre les pays à l’aube de la révolution industrielle. Il porte le profil de la jeune reine Victoria et restera célèbre par sa dénomination de «one penny black».

A la même époque, sous le règne du jeune et grand réformateur Ahmed 1er Bey, la Tunisie beylicale entamera la construction de la ligne télégraphique et verra en 1847 la première distribution postale, suite à l’ouverture à Tunis d’un bureau consulaire français faisant la liaison avec celui de la ville d’Annaba en Algérie française.

Le premier timbre postal tunisien sera symbolique de part sa gravure des armoiries du bey. Il sera émis suite à la création de «l’office tunisien des postes et des télégraphes» en 1888, c'est-à-dire, sept années après l’instauration du protectorat français en Tunisie.



Timbres de Tunisie - Gravure aux armoiries du bey (première émission en 1888) - (Réf. ARTmédina-tounes).

Il sera émis suite à la création de «l’office tunisien des postes et des télégraphes» en 1888, c'est-à-dire, sept années après l’instauration du protectorat français en Tunisie.
Dessiné par M. Casse, il ne comportera que des mentions en français, celles de «Régence de Tunis», de «Postes» et de la valeur monétique chiffrée. La première série du timbre aux armoiries sera émise le 1 juillet 1888 et correspond à huit valeurs monétaires de 1, 2, 5, 15, 25, 40, et 75 centimes, la dernière valeur étant de 5 francs. Les valeurs en centimes seront indiquées seulement en chiffres alors que la valeur en franc sera indiquée par le chiffre suivi de la lettre «F».
La deuxième gravure postale tunisienne sera émise en 1901 pour un timbre «taxe», en une série de huit valeurs monétaires. Auparavant, le timbre aux armoiries beylicales servait de taxe par oblitération avec des petits trous en forme de «T».
Timbres de Tunisie - Timbre «taxe» (première émission en 1901) - (Réf. ARTmédina-tounes).

Il faudra attendre l’année 1906 pour voir apparaître cinq nouvelles gravures postales, inspirées du patrimoine tunisien. Sur les quatre premières (la mosquée de Kairouan, les laboureurs, l’aqueduc romain de Zaghouan et la galère punique de Carthage) apparaîtront pour la première fois des mentions en arabe, les indicatifs RF de la république française ainsi que le croissant lunaire et son étoile:


Timbres de Tunisie - La mosquée de Kairouan (Réf. ARTmédina-tounes) 




Timbres de Tunisie - Les laboureurs 
(Réf. ARTmédina-tounes) 
Timbres de Tunisie - L’aqueduc romain de Zaghouan (Réf. ARTmédina-tounes) 
Timbres de Tunisie - La galère punique de Carthage (Réf. ARTmédina-tounes)
Sur ces timbres, la mention «Régence de Tunis» indiquée auparavant sur le premier timbre aux armoiries est remplacée par «Tunisie Postes», transcrite en français et en arabe. La traduction de «Tunisie postes» sera faite selon «Al Bousta Attounisia» 

.
Le terme «Postes» a été traduit par «Al Bousta» qui est un terme d’origine dialectal tunisien alors que le juste terme en arabe «Al Barid» ne sera mentionné pour la première fois qu’en 1947:


Il est à noter que la gravure des laboureurs fait mention à l’étoile à six branches:

alors que sur les autres gravures figure l’étoile à cinq branches, symbolique du croissant lunaire des musulmans:




La cinquième et dernière gravure de 1906, dénommée "Le cavalier", introduira pour la première fois les termes de «Colis postaux»:
Timbres de Tunisie - Le cavalier arabe (Réf. Office de la poste tunisienne).

Il faudra attendre 1922 pour voir apparaître la 7ème nouvelle gravure postale relative aux «Ruines du capitole de Dougga», avec les mentions «Tunisie postes» en français et en arabe, le sigle RF et le croissant lunaire:

Timbres de Tunisie - Les ruines de Dougga (Réf. ARTmédina-tounes).

L’année 1923 verra l’émission de la 8ème gravure postale tunisienne, celle de « La statue de Carthage », correspondant au deuxième timbre taxe après celui apparu en 1901 (indiqué ci-dessus):
Timbres de Tunisie - La statue de Carthage (Réf. Office de la poste tunisienne) 

En 1926 apparaîtront cinq autres nouvelles gravures.

-La porteuse d’eau (Réf. Office de la poste tunisienne):

-La grande mosquée de Tunis (Réf. ARTmédina-tounes):


-La mosquée de Halfaouine (Réf. ARTmédina-tounes):





-L’amphithéâtre d’El Jem (Réf. Office de la poste tunisienne):

-La cueillette des dattes (Réf. Office de la poste tunisienne):

Monhel
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