mercredi 19 avril 2017

Patrimoine de Tunisie – De quelques legs des photographes orientalistes

 Berbéro bédouine de Tunisie parée de l’ensemble de ses bijoux et portant la Melia nouée avec deux fibules rondes - (Réf. ARTmédina-tounes; Cahier 01; Carte postale de Joseph Garrigues)


A l’occasion du mois du patrimoine en Tunisie (18 Avril - 18 Mai 2017), Monhel reproduit ci-après, l’annexe A04 relative au photographe orientaliste Joseph Garrigues et publiée dans le cahier artistique n° 01 d’ARTmedina-tounes, intitulé : «La fibule berbère, la melia et le vœu de la paix»1 .
 

Bijoux berbères en argent de Tunisie – Fibule de forme triangulaire typique de la région de Tunisie, caractérisée par son design en triangle [longueur: 16 cm, base du triangle: 7cm, poids: 54g] (Réf. ARTmédina-tounes; Cahier 01)

Les photographies de Joseph Garrigues et consorts, notamment celles des berbéro bédouines habillées en melia avec ses merveilleux bijoux en argent, constituent sans conteste un immense legs identitaire enrichissant du patrimoine de Tunisie.
Néanmoins, dans le cahier artistique suscité, Monhel met en relief le concept de la photographie orientaliste identitaire, celle qui transmet une identité historique dès l’instant de la prise photographique, et à son opposé, la photographie de mise en scène à effet commercial ou de propagande colonialiste, comme pour les photos des bédouines dénudées. Et ils étaient fort nombreux les photographes et peintres orientalistes à se spécialiser dans les « nus ». Un débouché commercial fort rémunérant, mais qui a causé en même temps une atteinte à la dignité du peuple colonisé, atteint à travers la cible du groupe ethnique le plus pauvre qu’on pouvait facilement acheter et dénuder.
Berbéro bédouines dénudées – Carte postale de Joseph Garrigues – (Réf. ARTmedina-tounes).

Ci-après, l’annexe A04:


"Joseph Garrigues fait partie du groupe restreint des premiers photographes ayant opéré en Tunisie depuis la grande découverte des techniques photographiques et ses débuts pratiques à partir de 1850.
Curieusement, on ne connait pas ses origines natales, contrairement à ses concurrents contemporains comme Jean Geiser (1848-1923), Issac Levy (1833-1913) ou les frères Neurdein, dont la fameuse marque ND, l’une des plus anciennes marques photographiques, date des années 1880.
Avec ses collègues de la deuxième vague des photographes orientalistes, comme Rudolphe Lehnert (1878-1948) ou les frères Pavia et Désiré, il fait partie de la dizaine de photographes qui ont légué à la Tunisie multiethnique un riche patrimoine photographique s’étalant sur plus d’un siècle.
Portraitiste, Joseph Garrigues était le photographe officiel de Sadok Bey (1859-1882) et de son successeur Ali 3 Bey (1882-1902). Il s’est distingué par son intérêt particulier à photographier la communauté juive de Tunisie qui représentait environ le cinquième de la population tunisienne de l’époque.
Joseph Garrigues était également éditeur de ses cartes postales. A son grand actif, les cartes postales n° 99 et n°179 - décrites par Monhel dans le cahier artistique n°01 d’ARTmédina-tounes - reproduisant deux remarquables photos de berbéro bédouines tunisiennes en train d’allaiter. L’une, juive, identifiable par sa symbolique de l’étoile de David et sa calotte pointue, l’autre, musulmane, portant toutes les deux la magnifique Melia berbère de Tunisie, trait d’union entre deux communautés millénaires du désert Maghrébin.
Durant la deuxième moitié du 19ème siècle, Joseph Garrigues depuis Tunis, Jean Geiser depuis Alger, François Soler depuis Oran (puis Tunis) et Neurdein et Levy depuis Paris, figurent parmi les premiers grands photographes et éditeurs de l’Afrique du nord. Rejoints en début du 20ème siècle par d’autres techniquement plus performants, comme Rudolphe Lehnert. En plus des scènes de types, des paysages et des portraits, ils ont été à l’origine du lancement de la mode de la nudité* sur les cartes postales par le biais des bédouines indigènes. Etaient-ce pour des raisons commerciales pour rivaliser avec les peintres orientalistes qui se faisaient déjà du succès avec les nus ? Ou, étaient-ce pour des visées colonialistes avec comme premier objectif l’acculturation par la dégradation identitaire des peuples colonisés ?
*NB: Apparemment, dans une Europe du 19ème siècle encore conservatrice, on ne pouvait pas montrer facilement des européennes, chrétiennes, nues sur des cartes postales. Avec la colonisation et un esprit dominateur rampant et hautain, on pouvait se le permettre avec les indigènes qui se sont même retrouvés exposés derrière des grilles au même titre que les animaux, dans les expositions coloniales en France. Pour amuser la galerie, sûrement. Pour se faire de l’argent facile, certainement. Pour la propagande de la colonisation dominante des peuples indigènes, surtout. En portant un coup énorme à l’honneur et à la fierté des groupes ethniques les plus pauvres et les plus faibles qui, un siècle plus tard, méritent les excuses officielles des responsables colonisateurs.
Fig.116 – Berbéro bédouine dénudée - Carte postale du photographe orientaliste Joseph Garrigues – (Réf. ARTmédina-tounes)

Grand photographe de renom de la fin du 19ème siècle, Joseph Garrigues a été récompensé par plusieurs médailles dont celle de l’exposition universelle de Paris en 1889 ou celles de Tunis et de Toulouse en 1898.
 A Tunis, son premier studio était situé à la rue de la Commission avant d’aménager à l’avenue de France, la première avenue commerçante du centre-ville, en face d’un autre grand photographe orientaliste: François Soler. Son studio sera repris en début du 20ème siècle par Rudolphe Lehnert et celui de François Soler par les frères Pavia et Désiré.
Si son studio a été repris par Rudolphe Lehnert, sa succession commerciale est aussi obscure que ses origines et semble être assurée dès 1908 par le photographe Marichal, déjà installé à la rue Al Djazira et connu pour ses clichés depuis 1882.
Devant le manque d’informations et le silence complet entourant les origines de Joseph Garrigues, Monhel, en comparant les œuvres de ce dernier avec celles de Jean Geiser, est tenté de croire que ces deux photographes, portant les mêmes initiales J.G, ne font qu’un seul: celui dont les origines sont connues, celles de Jean Geiser. Tous les deux sont reconnus pour avoir opéré durant la deuxième moitié du 19ème siècle, l’un à Tunis et l’autre à Alger et tous les deux, reconnus pour avoir photographié la communauté juive et les officiels des deux pays.
Il semblerait que l’usage de la double identité s’appliquerait également à Rudolphe Lehnert depuis Tunis et Rudolphe Neuer depuis Tanger. Une supposition déjà avancée par les spécialistes de Rudolphe Lehnert."

ARTmedina-tounes
Copyright

1 Cahier artistique n° 01 d’ARTmedina-tounes, intitulé : « La fibule berbère, la melia et le vœu de la paix » ; Monhel; édition n°2 de janvier 2017 ; édité chez Amazon sous formes papier et ebook Kindle (https://www.amazon.fr/fibule-berb%C3%A8re-Melia-voeu-paix/dp/1507820151)

Table des matières:

Avant- propos
Note relative à la deuxième édition

Chapitre 1 - Bijoux ethniques de Tunisie - La fibule berbère, partie intégrante de la parure de la Melia
Chapitre 2 - Fibules et bijoux berbères de Tunisie - Introduction sur l’origine et l’évolution.
Chapitre 3 - La Melia, trait d’union entre communautés juives et musulmanes de Tunisie.
Chapitre 4 - La fibule en croissant et la «gravure de la paix» - Les argenteries «Nakshet Nemni» et «Foudhat Lahlioui»
Chapitre 5 - Le Vœu de la paix de Nemni - Entre réalités et fictions.
Chapitre 6 - La sauvegarde du patrimoine - Cas des fibules de Tunisie.

ANNEXES

A 01 - Monhel
A 02 - Les libyques
A.03 – Le peintre orientaliste Alexandre Roubtzoff
A 04 – Le photographe orientaliste Joseph Garrigues
A 05 – Le Professeur ethnologue Gabriel Camps
A 06 – L’orfèvre graveur Moshé Nemni
A 07 – Le corsaire Dargouth Pacha allias Dragut
A 08 – Le Docteur ethnologue Ernest Gustave Gobert
A.09 – L’orfèvre bijoutier Ahmed Helioui
A 10 – Le peintre Albert Louis Aublet
A 11 – Le photographe orientaliste Jean Geiser
A 12 - Liste des cahiers artistiques d’ARTmédina-tounes
A 13 - Droits d’auteur et Copyright
A 14 – Terminologie
A 15 - Autres fibules de la collection privée d’ARTmédina-tounes


lundi 10 avril 2017

Peuples de la mer en Suède- Compassion et paix


ARTmédina-tounes présente ses sincères condoléances aux familles des victimes tombées à Stockholm.

Cette fois-ci, ce sont des Suédois, Belges et Britanniques qui sont fauchés à l’aveuglette par un égaré mental et/ou endoctriné.En plus des Français, Arabes, Danois, Israéliens, Allemands, Russes, pour n’en citer que quelques-uns, qui ont été victimes à Paris, à Nice, au Danemark, en Israël ou à Berlin et j’en passe.
De la folie meurtrière qui va en s’accentuant au début de ce 21ème siècle. A cause de plus en plus de conflits et d’injustice de par le monde.

Des conflits de religion. De l’injustice des Forts envers les Faibles.

Aux victimes, compassion et salut de la paix.

Que la tolérance et la justice gagnent tous les peuples, sans distinction de races et de religions.

Par la Culture de la tolérance. La culture de la justice.

Monhel

*Dans un prochain post, Monhel  présentera, pour les curieux d’entre vous, la photo ci-dessus du Cheikh de la paix, prise à partir d’une statuette en ivoire de la collection ARTmedina-tounes.

Une magnifique gravure ne dépassant pas les dix centimètres que Monhel attribue au Cheikh de la paix, l’imam Sahnoun (776-854 après J.C), juriste Malékite de l"école de Kairouan, qui a prêché la tolérance et la justice et appelé à la cohabitation harmonieuse entre les diverses religions. 

samedi 8 avril 2017

L'Obs-qualité 01/17: Douille en plastique non conforme aux normes

Note: Cet article a été partagé à partir de la page OBSQUAL.blogspot.com* 
(https://obsqual.blogspot.com/2017/04/obs-qualite-0117-douille-en-plastique.html)


La non-conformité de cette douille réside dans les spécifications techniques de son matériau plastique qui ne résiste pas à la chaleur dégagée par effet Joule lorsqu’elle est allumée.
Je ne pense pas qu’un fabriquant de bonne foi puisse être content en voyant un tel résultat de son produit. Que dire alors du consommateur ?
La solution pour ce fabricant est simple : il suffit de maîtriser (connaître) les spécifications techniques du plastique à utiliser conformément à la norme adéquate et de passer commande à son fournisseur en faisant référence à ces spécifications. Ce n’est pas tout. Avant de passer à la fabrication, il y a nécessité de contrôler le lot du plastique livré par le fournisseur, en procédant à son échantillonnage et analyse.
Pourquoi de telles anomalies se rencontrent souvent dans les pays du Sud ?
A cause de l’ignorance technique de certains fabricants de bonne foi. A cause de la cupidité d’autres fabricants voulant gagner plus en achetant la matière plastique la moins chère et non conforme. A cause du manque du contrôle manifeste et / ou de la corruption de l’Autorité du contrôle du marché.
Ces anomalies ne doivent pas exister pour de tels produits ayant une incidence grave sur la sécurité. Aux fabricants de maîtriser le processus technique de fabrication de leurs produits et à l’autorité du contrôle d’éliminer du marché les produits non conformes.
Il y a lieu de rappeler qu’en Tunisie et dans le cadre de la mise à niveau engendrée suite à l’ouverture du marché avec l’Union européenne, des milliards de dons et en argent du contribuable ont été consentis par l’Etat, en primes et en formations, au profit des fabricants et des cadres de l’autorité du contrôle.

Après deux décennies de mise à niveau en Tunisie, on ne devrait pas voir sur le marché de telles douilles, fabriquées localement ou importées, ne résistant pas à la chaleur dégagée par effet de Joule et pouvant induire, en conséquence, un incendie.

Monhel


*OBSQUAL est le bulletin d’Aptec-tounes, société privée créée en 2012 à Tunis, pour promouvoir la recherche et développement dans les secteurs liés aux sciences et aux arts.
Il s'agit d'un bulletin d’informations sur la qualité des produits et des services dans les pays en développement. Son objectif est d’orienter vers la qualité par la sensibilisation des opérateurs chargés de l’infrastructure qualité : les fabricants et les entrepreneurs; les consommateurs; l’autorité gouvernementale du contrôle; les laboratoires d’essais et les accréditeurs