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vendredi 3 mai 2024

Bijoux berbères en argent de Tunisie – Mains de Fatma et de Shaba en feuille mince

 

Bijoux berbères en argent - Pendeloque de main de Shaba à 7 doigts (identitaire de la communauté juive de Tunisie, découvert et dénommé de la sorte par Mohnel*) élaborée par découpage de feuille mince en argent. L’anneau, élaboré par un fil rond d’épaisseur consistante est fixé par le procédé de soudage. Poinçon règlementaire sur la face (poinçon de « tête de nègre » dénommé de la sorte par l’autorité du Protectorat français en Tunisie) - Réf. ARTmedina-tounes. Musée Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts.

Ci-après, la reprise du paragraphe 8.1.2 du *Cahier artistique n°04 d’ARTmedina-tounes, intitulé : «Bijoux berbères en argent de Tunisie », par Monhel, 2023, Amazon.

(Obs. : Le paragraphe 8.1.1 étant réservé aux mains en argent massif)

« …

8.1.2 Mains en feuille mince élaborées par découpage

Les mains de Fatma en feuille mince sont élaborées par simple découpage d’une plaque fine en argent. Contrairement aux deux catégories de mains de Fatma ajourées avec anneau soudé en perpendiculaire et anneau sur le même plan du bijou, elles se répartissent en une seule catégorie présentant un anneau soudé en perpendiculaire au plan du bijou. L’anneau n’est pas en fil rond mais à base d’une tige plate dont un bout est soudé à l’extrémité de la face et l’autre bout soudé le long du revers pour plus de consolidation du bijou en feuille notamment pour les grandes œuvres.

Le concepteur des mains en feuille mince a élaboré aussi bien la main à 5 doigts, dénommée main de Fatma admise par la communauté musulmane, et la main à 7 doigts, dénommée par Monhel « main de Shaba », admise par la communauté berbère juive de Tunisie.

Main de Fatma à 5 doigts en feuille mince

….

Figure 76 - Bijoux berbères en argent - Pendeloque de main de Fatma à 5 doigts élaborée par découpage d’une feuille mince d’argent. L’anneau, élaboré à partir d’une tige plate, est fixé par le procédé du soudage. Poinçon règlementaire sur la face (poinçon de « tête de nègre » dénommée de la sorte par l’autorité du protectorat français) - Réf. ARTmedina-tounes. Musée Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts.

Main de Shaba à 7 doigts en feuille mince

Figure 77 : Voir ci-haut

Figure 78 :

Bijoux berbères en argent - Pendentif de main de Shaba à 7 doigts élaborée par découpage d’une feuille mince d’argent ciselée de face. L’anneau, élaboré à partir d’une tige plate, est fixé au bijou non pas par soudure mais par la technique antérieure du cloutage - Réf. ARTmedina-tounes - Musée Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts.

… ».

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mardi 30 avril 2024

Patrimoine beylical de Tunisie - L' ordre du Nichan Eddam offert au Duc de Montpensier

 

Figure 01 - Arrivée au port de La Goulette à Tunis en Juin 1846 du Duc de Montpensier, fils du dernier roi de France Louis Philippe (1830-1848),– Accueil solennel devant le palais beylical Essrarfia en face de la citadelle de La Goulette – Palais malheureusement démoli après l’indépendance, ainsi que le Faubourg de la « Petite Sicile » le juxtaposant, par un despote éclairé qui a laissé tomber en ruine durant un règne sans partage de plus de 25 ans l’ensemble du patrimoine beylical de Tunisie – Réf. ARTmedina-tounes.

Lors de sa visite à Tunis en juin 1846, le Duc de Montpensier reçut du Bey Ahmed 1er la décoration du Nichan Eddam, la plus haute distinction du Beylicat de Tunis, entièrement serti de diamants et pierres précieuses.

Figure 02 - Décoration du Nichan Eddam beylical serti de diamants et pierres précieuses – C’est Ahmed 1er Bey (1837-1855) qui, en plus de la réorganisation de l’ordre du Nichan El Iftikhar créé par son père Mustapha Bey (1835-1837), créa un deuxième ordre d’une seule classe: le Nichan Eddam attribué uniquement aux princes de la famille beylicale et aux personnalités royales étrangères – Réf. ARTmedina-tounes.

L’ordre de Nishan Eddam, ou ordre du Sang, a été fondé en 1839 par Ahmed Ier Bey pour distinguer les princes de la famille beylicale qui avaient vocation au pouvoir. Il ne fut conféré à titre étranger qu’à de très hautes personnalités comme le duc de Montpensier (offert par le Bey Ahmed 1er) ou, beaucoup plus tard, au général de Gaulle (offert par le « Protectorat français » en Tunisie).

Figure 03 - Portrait du Duc de Montpensier réalisé en 1846 par le peintre Franz Xaver Winterhalter (1805-1873) montrant  la décoration beylicale tunisienne de l’ordre de Nichan Eddam - Huile sur toile: 80 cm X 52,5 cm - Commandé en double et offerts, en souvenir de la visite du duc de Montpensier en Tunisie en juin 1846, par le roi Louis-Philippe au Bey Ahmed 1er et à Mahmoud Ben Ayed, ministre du Bey et ami intime du Duc - Le portrait offert au Bey devrait être conservé dans les collections nationales tunisiennes. Celui de Mahmoud Ben Ayed, propriété privée, a été vendu aux enchères. On ignore le nouveau propriétaire – Réf. ARTmedina-tounes.

Au retour à Paris du Duc de Montpensier et en guise d’estime et de reconnaissance au Bey, Louis Philippe commanda deux portraits de son fils arborant le Nichan Eddam qu’il offra au Bey Ahmed 1er et à son bras droit Mahmoud Ben Ayed, ami intime du Duc et initiateur de sa visite à Tunis en juin 1846 pour préparer celle du Bey à Paris qui eut lieu en novembre 1846. Une visite mémorable en France d’un souverain arabo-musulman, la première en son genre sans l’aval de la porte sublime ottomane, déterminante pour l’avenir des relations entre Orient et Occident, entre la France et la Tunisie.

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mardi 23 avril 2024

Bijoux berbères en argent de Tunisie – Amulette ronde de conception creuse et en plaque (28)

 Amulette ronde de conception creuse

Figure 01 – Bijoux berbères en argent de Tunisie -  Pendentif amulette de forme circulaire et de conception creuse permettant de renfermer le Herz protecteur (écriture) et autres objets censés apporter protection et plénitude - Réf. ARTmedina-tounes ; Musée Helioui Ahmed des arts et de l’argenterie-

Figure 02 – Bijoux berbères en argent de Tunisie – Pendentif amulette de forme ronde et de conception creuse. Cette amulette se distingue par ses pendentifs originaux qui semblent caractériser la croyance chrétienne de sa propriétaire. En effet, au lieu et place des mains de fatma et des croissants lunaires caractérisant la croyance musulmane (fig.01), figurent tout d’abord un pendentif à l’effigie de la vierge Marie et deux autres pendentifs de formes et gravures assez originales en formes de cœur ou de poire - Réf. ARTmedina-tounes ; Musée Helioui Ahmed des arts et de l’argenterie-

Amulette ronde en plaque gravée

Figure 03 – Bijoux berbères en argent de Tunisie –Amulette pendentif suspendue à la fibule ronde de la Melia, conçue en plaque ronde gravée par des signes et écritures censés apporter protection et plénitude - Réf. ARTmedina-tounes. Photo de berbère sur carte postale orientaliste. Œuvres tombées dans le domaine public.

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dimanche 3 octobre 2021

Bijoux ethniques en argent de Tunisie- La parure de poitrine d’Alia, la bédouine d’Alexandre Roubtzoff.


Figure 01 – Dessin d’Alexandre Roubtzoff: «Alia la bédouine », 1923, Tunis – Réf.ARTmedina-tounes-

Alexandre Roubtzoff, le plus tunisien des orientalistes russes, figure parmi les rares peintres orientalistes, voire l’unique, qui a reproduit sur ses toiles l’ensemble des bijoux berbères en argent liés à l’habit de la Melia adopté par les berbères et les bédouines de Tunisie.

Ils sont superbes ses tableaux peints sous le reflet flamboyant et tendre des oasis. Alexandre Roubtzoff en connait l’effet chaleureux et mystique bienfaisant sur son être imbibé de ce rayonnement. Séduit, il a éternisé des scènes magnifiques sur ses toiles, de valeurs artistiques, aujourd’hui identitaires.

Figure 02 - Dessin d’«Alia la bédouine» d’Alexandre Roubtzoff, 1923, Tunis – Parure de poitrine constituée de 2 chaines en parallèle reliées à 2 fibules rondes et présentant des pendentifs en ronds lunaires fermés tel que le rond lunaire figurant à droite, propriété du Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts – Réf.ARTmedina-tounes-

La mélancolique Alia exhibait avec fierté sa parure de poitrine de la Melia dont les deux extrémités sont reliées à deux fibules rondes permettant de nouer l’habit de la Melia. Une parure originale car doublée de 2 chaines en parallèle et ne présentant que des pendentifs en ronds lunaires fermés tels que le rond lunaire situé à droite de la figure 02, propriété du Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts.

Sur le même dessin, Alexandre Roubtzoff ne résista pas à dessiner dans les petits coins une parure également originale constituée de triple chaines en parallèle dont la médiane porte la main de Fatma en plaque ciselée (fig.03), une fibule berbère à extrémité triangulaire (fig.04) et un dessin que je n’arrive pas à lire.

Figure 03 – Parure originale de poitrine de la Melia constituée de 3 chaines en parallèle dont la médiane porte un pendentif de main de Fatma en plaque ciselée tel que celui figurant à droite, propriété du Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts - Réf.ARTmedina-tounes- Dessin d’Alexandre Roubtzoff: «Alia la bédouine », 1923, Tunis –

Sur un même Dessin, le sensuel Roubtzoff a reproduit deux parures originales de poitrine de la Melia à chaines rangées en parallèle tout en présentant les fibules berbères ronde et à extrémité triangulaire, la main de Fatma en plaque ciselée et les ronds lunaires fermés contribuant ainsi à la sauvegarde du patrimoine multiculturel de Tunisie.

Figure 04 – Tableau de peinture d’«Alia la bédouine » d’Alexandre Roubtzoff, 1923, Tunis – Sur un des coins du tableau est dessinée une fibule bédouine à extrémité triangulaire telle que la fibule de droite de la collection du musée Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts - Réf.ARTmedina-tounes-

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Article reproduit de https://heliouiahmedmuseum.blogspot.com/

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samedi 4 septembre 2021

Patrimoine de Tunisie - La première mosquée funéraire de la régence beylicale de Tunis

 Mise à jour du 9.10.2023

Est ce Ahmed, fils d'Othman Dey (1593-1610) et père d'Aziza Othmana, aurait bien occupé le poste de Dey de 1640 à 1647 ? Auquel cas, il serait confondu  avec Ahmed Khodja Dey dont le propre mausolée est situé en face de Dar El Bey à la Kasbah, tout près de la mosquée de Youssef Dey. Nous avons bien voulu le croire dans la première version du 5.9.2021. Avec le recul et en l'absence de sources d'archives officielles permettant de confondre Ahmed Ibn Othman Dey avec Ahmed Khodja Dey, le présent texte est mis à jour en conséquence.

Figure 01 - Mosquée Youssef Dey (1610 à 1637), La Kasbah, Tunis – Photo orientaliste du début du 20ème siècle montrant le minaret octogonal, le mausolée, les arcades en face de la salle de prière et les magasins échoppes érigés le long du mur extérieur de la mosquée - Pour la première fois un minaret de forme octogonale de type ottoman a été bâti à Tunis par Youssef Dey – Ce dernier comptait ériger en plus son propre Mausolée pour en faire la première mosquée funéraire de la régence beylicale de Tunis - Sa mort en 1637 l’en a empêché – Son vœu si cher sera exaucé en 1639 par Ahmed, fils de Othman Dey (1593-1610) et père d’Aziza Othmana -  Réf.ARTmedina-tounes - Photos orientalistes tombées dans le domaine public-

La première mosquée à minaret de forme octogonale de type ottoman a fait son apparition en Tunisie avec la volonté innovante de Youssef Dey (1610-1637), un bâtisseur de la Tunisie du 17ème siècle. Un homme de confiance choisi par Othman Dey (1593-1610) pour lui succéder en 1610, le préférant à son propre fils Ahmed, le père de la fameuse Aziza Othmana.

En effet, outre les quatre souks majeurs de la médina de Tunis: souk El Berka (Souk des esclaves), souk At Trouk (Souk des objets turcs), souk d’Al Bashamkhiyya (Souk des chaussures en cuir) et souk des Djerbiens (Souk construit après la reconquête de l’île de Djerba), Youssef Dey (1610-1637) a entrepris en 1614 la construction de la première mosquée de rite Hanafite en Tunisie avec un minaret de forme octogonale en délaissant la forme carrée qui a prévalu en Ifriquiya depuis le 9ème siècle avec le modèle de la mosquée de Kairouan de rite Malikite.

La mosquée de rite Hanafite de tradition ottomane se distingue par son Minbar (Perchoir pour la prêche), non plus en bois, mais maçonné au mur à droite du Mihrab (Arcade pour guider la prière). Et un Mihfal (Chaise en bois carrée) situé en salle de prière, pour la formation et la récitation coranique.

Youssef Dey, tout le long de son règne achevé en 1637, n’a pu ériger son mausolée. Ce sera l’œuvre d’Ahmed Ibn Othman Dey, resté fidèle à la mémoire de son père Othman et de son fidèle successeur Youssef Dey. C’est en 1639 qu’il lui érigera un mausolée de forme pyramidale juste à côté du minaret. La première mosquée funéraire beylicale de Tunisie vient de voir le jour.


Figure 02 - Mausolée d’Ahmed Khodjà Dey (1640-1647) érigé à la Kasbah tout près de la mosquée de Youssef Dey (1610-1637) - – Réf.ARTmedina-tounes -- Photos orientalistes tombées dans le domaine public-

La deuxième mosquée funéraire à Tunis sera l'œuvre du puissant Hamouda Pacha Bey (1631-1666), marié à Latifa Bint (fille) Ahmed Ibn (fils) Othman Dey, plus connue par Aziza Othmana. Hamouda Pacha Bey prendra le temps et les moyens nécessaires pour bâtir sa propre mosquée de rite Hanafite avec son minaret octogonal et son mausolée, non loin de la mosquée Hanafite de Youssef Dey et tout près de la mosquée Malakite de la Zitouna. Que de mosquées à la médina de Tunis, de divers rites, en harmonie.

Figure 03 – Carte postale du début du 20ème siècle montrant la  Mosquée funéraire de Hamouda Pacha Bey le Mouradi (1637-1666) avec son minaret octogonal et son mausolée de forme pyramidale – Hamouda Pacha Bey a permis à sa pieuse femme Aziza Othmana de bâtir son propre mausolée, le seul mausolée bâti par une personnalité beylicale de la régence de Tunis, situé sur le flanc sud de sa propre mosquée - Réf.ARTmedina-tounes - Photos orientalistes tombées dans le domaine public-

Bien plus tard,  Mohamed Bey (1675/76, 1688/95), fils de Hamouda Pacha Bey  (1637-1666), bâtira la première et l’unique mosquée de la régence beylicale de Tunis selon l’innovante architecture ottomane aux dômes conçue pour la grande mosquée d’Istanboul du sultan Mehmet 2 le conquérant de Constantinople. Une architecture en référence à celle des dômes de l’église byzantine Sainte Sophie qui a permis de se débarrasser des nombreuses colonnes, piliers encombrants à l’intérieur des églises et mosquées.

Figure 04 – Carte postale du début du 20ème siècle montrant la  Mosquée de Mohamed Bey le Mouradi (1675/76, 1688/95) à la Medina de Tunis, Bab Souika – L’unique mosquée beylicale construite selon le nouveau modèle architectural ottoman aux dômes caractérisé par un toit de la salle des prières bâti avec un dôme central reposant sur des demi-dômes et petits dômes l’entourant – Un modèle d’architecture innovant permettant de se débarrasser des nombreuses colonnes encombrantes de la salle des prières imposées comme piliers par l’ancienne architecture - Réf.ARTmedina-tounes - Photos orientalistes tombées dans le domaine public-

La mosquée de Mohamed Bey le Mouradi juxtaposant la Zaouia de Sidi Mehrez de Bab Souika à la Medina de Tunis est plus connue actuellement par mosquée de Sidi Mehrez, force de la méconnaissance populaire

Les mosquées funéraires à Tunis continueront à être bâties par les premiers Beys Husseinites Hussein 1er Bey (1705-1735) et Ali 1er Bey (1735-1756), avant que la Tourbet (Mausolée) de l’ensemble des Beys Husseinites et leurs proches soit bâtie au centre de la Medina de Tunis par Ali 2 Bey (1759-1882).

Figure 05 - La Tourbet El Bey (Mausolée des Beys de Tunis) bâtie par Ali 2 Bey (1759-1882) au centre de la Medina de Tunis tout près de la mosquée funéraire de son père le fondateur de la dynastie Husseinite, Hussein 1er Bey (1705-1735) – Elle abrite les dépouilles de l’ensemble des Beys Husseinites, mis à part celles de Hussein 1er Bey et Ali 1er Bey ensevelies dans leurs propres mausolées, celle de Mohamed 1er Rachid Bey (1756-1759) ensevelie dans le mausolée de son père Hussein 1er Bey, celle de Mohamed 7 Moncef Bey, le Bey du peuple, ensevelie au cimetière du Djellaz selon son propre vœu et celle du dernier Bey Husseinite, Mohamed 8 Lamine Bey (1943-1956/57), ensevelie au cimetière de la Marsa selon la volonté d’un despote éclairé mais rancunier, pour ne pas dire psychopathe – Réf.ARTmedina-tounes - Photos orientalistes tombées dans le domaine public-

Monhel

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dimanche 15 août 2021

Patrimoine beylical de Tunisie: Palais Essrarfia et Al Ahmedia

 Voici d’abord la présentation du palais Essrarfia telle que publiée en figure 118 du cahier artistique ARTmedina-tounes n°03 intitulé : « Système monétaire de la régence de Tunis 1574-1891 », édité en 2020 et distribué par Amazon.

En fait, cette photo sur carte postale du Palais Essrarfia, tombée dans le domaine public, mémorise l’arrivée solennelle en présence de troupes en Juin 1846, sur invitation d’Ahmed 1er Bey (Règne: 1837-1855), du Duc de Montpensier, fils de Louis Philippe 1, Roi des Français (Règne : 1831-1848)-

Si je parle de ces deux palais beylicaux c’est, d’abord, parce que la photo du palais Essrarfia n’apparaissait pas dans l’intéressant article de Mohamed El Aziz Ben Achour publié chez Leaders le 24.7.2021, intitulé : « Tunisie - La villégiature au temps des Beys » .

Ensuite, parce que la dénomination du palais Mohammedia, telle que citée dans l’article ci-dessus, est à mon sens une dénomination erronée, voire usurpée depuis Mhammad Bey (1855-1859), puisqu’il s’agit en fait du palais bâti par Ahmed 1er Bey (1837-1855) et qu’il devrait être dénommé plutôt Al Ahmedia. Je profite de cette occasion pour lancer un appel aux historiens et aux responsables concernés pour corriger cette « usurpation » historique qui dure depuis plus d’un siècle et demi.

Revenons à notre historien Mohamed El Aziz Ben Achour et à son article attrayant par ses multiples photos de belles demeures beylicales, dont voici la référence « https://www.leaders.com.tn/article/32191-tunisie-la-villegiature-au-temps-des-beys » et à qui j'adresse ci-après de saines remarques non désobligeantes, car loin de la polémique.

De par ma formation scientifique, je ne peux qu’assimiler les propos de notre éminent historien universitaire M. Ben Achour. Toutefois, il est toujours utile de débattre de vues différentes, d’autant plus que l’Histoire n’est pas une science exacte.

M. Ben Achour, vous semblez toujours irrité par le point de vue qui dit que le palais d’Ahmed 1 Bey (1837/1855) à Al Ahmedia (non Al Mohammadia et ceci est un autre point de vue) est d’inspiration architecturelle européenne à la Versailles : «  la chronologie est là pour démentir une soi-disant volonté d’Ahmed Bey d’imiter le Roi-Soleil. La Mohammedia a été achevée et 1842, c’est-à-dire quatre ans avant le voyage du prince tunisien en France »

L’argument de la chronologie de la date d’édification du palais en 1842 précédant le voyage d’Ahmed 1 Bey en France en 1846 ne tient pas debout. Pour la simple raison qu’il n’est pas nécessaire de visiter Versailles pour s’en inspirer.

Versailles a été édifié deux siècles auparavant et ses merveilleuses fontaines émerveillaient les grandes monarchies du monde. Ses plans architecturaux et la technologie de ses fontaines s’étudiaient déjà dans les grandes écoles.

Ahmed 1er Bey, dit le Bey Sarde, n’avait pas besoin d’y aller sur place pour pouvoir édifier son palais à la  « Versailles ». Il a fait appel à l’ingénieur Charles Benoit recruté en 1837 pour se charger de son édification (1) et de l’ensemble des réalisations industrielles tout près des sources d’El Medjerda qui ont duré jusqu’à 1854, date du décès de Charles Benoit, une année avant celle d’Ahmed 1er Bey.

A la mort de ce dernier, le cousin successeur Mohamed 2 Bey (1855-1859), dit Mhammad Bey, rancunier et débauché, déjà jaloux de la capacité d’entreprendre du Bey réformateur dit le Bey Sarde, a entrepris une autre politique de « destruction » des acquis du plus grand réformateur des beys de Tunisie et de son bras droit Mahmoud Ben Ayed, le bâtisseur de la vallée industrielle d’El Battan sous la supervision technique de l’ingénieur Charles Benoit (1, 2).

D’ailleurs vous confirmez indirectement en disant « à la mort du pacha, son successeur et cousin Mhammad fit transporter le mobilier et démonter l’essentiel des éléments d’architecture et de décor pour le palais de La Marsa. Ce qui subsista ne tarda pas à tomber en ruine ».

Mhammad Bey n’a pas uniquement dévalisé le palais d’Al Ahmedia, mais également les biens de la famille Mahmoud Ben Ayed dont le palais de son père Mohamed Ben Ayed situé à Gammarth et que vous avez cité en tant que propriété du fils Mahmoud. Le palais de ce dernier est la résidence actuelle de l’ambassadeur d’Angleterre. Un superbe palais et jardin confisqués par Mhammed Bey et offert à l’Angleterre de la reine Victoria, gratis.

Sur ce point, il est bon de rappeler aux lecteurs que Mahmoud Ben Ayed [dont je me demande s’il était escroc, victime ou les deux à la fois (2) (3) ] était assez aisé avant sa nomination par Ahmed 1er Bey, grâce à la fortune colossale de son père Mohamed, grand corsaire au service des Beys successifs Mahmoud (1814-1824), Hussein 2 Bey (1824-1835) et Mustapha Bey (1835-1837). Hussein 2 Bey n’a pas hésité à nommer Mohamed Ben Ayed, corsaire mais lettré, ambassadeur à Paris suite à l’arrêt imposé de la Course après 1927.

Ahmed 1er Bey est connu pour son admiration de la civilisation européenne, sans pour cela nier la grandeur de l’héritage arabo islamique que ce soit en science, en philosophie ou en architecture. Les merveilleux palais andalous aussi majestueux que le palais de Versailles en témoignent.

En fin de compte, sans faire appel à l’argument de la chronologie, il suffisait de s’adresser à un architecte d’Art pour confirmer la conception architecturale, arabe ou européenne, du palais d’Al Ahmedia.

Laissons à côté cet aspect formel sur l’architecture, car ce qui importe le plus est l’aspect lié à la sauvegarde de notre patrimoine. Vous l’avez bien dit en conclusion : « "----Au plan du patrimoine national, cette époque nous a légué de superbes témoignages d’architecture de plaisance, ainsi que de l’art des jardins. A nous de les conserver et de les exploiter à bon escient. ».

A ce propos, permettez-moi quelques observations :

-Vous avez eu l’opportunité d’agir vigoureusement pour la « conservation » et « l’exploitation » de ce patrimoine lorsque les occasions se sont présentées à vous en tant que haut cadre de Bourguiba et surtout de Ben Ali qui voulait valoriser les Beys par pique à Bourguiba.

En fait, même en tant que Ministre chargé de la Culture durant plus de 4 ans, nous n’avons vu ni exploitation, ni restauration des demeures beylicales restées en ruine à ce jour. Ni conservation, ni liste transparente publiée des objets des Beys (Tableaux, Bijoux, Mobilier,…), même ceux dont vous parlez dans un article précédent (Référence : «https://www.leaders.com.tn/article/31079-mohamed-el-aziz-ben-achour-un-palais-emblematique-du-despotisme-oriental-al-qasr-al-said   ») et que vous avez sortis de dépôts lugubres et de garages à l’abandon pour les restaurer et les emmagasiner à Ksar Said.

Permettez-moi de dire que votre restauration du carrosse du Bey est une calamité de mauvais goût et d’un manque de savoir-faire artistique. Un carrosse peint au blanc avec apparemment de la peinture usuelle, sans dorure, n'est pas digne du prestige beylical et ne peut servir qu’à transporter les touristes de plage.

A travers vos propos, vous avez parlé de négligence et d’un laisser tomber en ruine des demeures beylicales….et à aucun moment vous n’avez éclairé les lecteurs sur les responsables historiques de la destruction de ces palais et du vol de leurs mobiliers. En l’occurrence, la politique rancunière vis à vis des Beys de la part du despote éclairé Habib Bourguiba qui, nous le reconnaissons, a fait beaucoup mieux en politiques de santé, d’éducation, de planning familial et de libération de la femme.

-Vous avez présenté un ensemble bien vaste de palais des Beys et demeures de villégiature, mais vous avez omis, dommage, de parler du Palais ou Dar Ben Achour de Marsa Ville, héritage de votre ancêtre maternel Bouatour dont vous portez le prénom Mohamed Aziz grâce, sans doute, à votre père Abdelmalek, frère de notre illustre Uléma Mohamed Fadhel Ben Achour.

Ministre de la plume de Sadok Bey (1859-1882) de 1864 à 1882, puis Grand Vizir de 4 Beys successifs de 1882 à 1907, Mohamed Aziz Bouatour a battu les records de longévité à la gouvernance beylicale grâce sans doute à ses compétences et… selon les langues fourchues, à sa soumission au Résident Général de France.

Votre ancêtre maternel est né dans la maison familiale des Bouatour de la rue du Pacha à Tunis, l'actuelle bibliothèque Dar Ben Achour et il est décédé à la Marsa au palais rebaptisé Dar Ben Achour, propriété initiale du médecin italien de Sadok Bey et qu’il a racheté lorsque le Bey Ali 3 (1982-1902) s’est installé à la Marsa.

Terminons avec le palais Al Ahmedia avec une photo sur carte postale prise en 1878, tombée dans le domaine public, dont voici la présentation en figure 119 du cahier artistique ARTmedina-tounes n°03 ci-dessus mentionné (3):

(1)          Anne Marie Planel, 2004, « Les ingénieurs des beys de Tunis : experts des réformes du 19ème siècle ? http:// books.openedition.org/irmc/1575 #ftn30 p.143-152

(2)          Observation : La source du grand historien Ibn Dhiaf contemporain des Beys Mohamed 2 et Mohamed 3 ne peut pas être une source fiable en ce qui concerne le conflit de ces Beys avec leurs prédécesseurs Ahmed 1er Bey et Mahmoud Ben Ayed

(3)       Cahier artistique ARTmedina-tounes n°03 intitulé : « Système monétaire de la régence de Tunis 1574-1891 », Monhel, édité en 2020 et distribué par Amazon.

N.B : Une coquille s’est glissée dans l’article à propos de la date de fin de règne d’Hussein 1er Bey: 1735 au lieu de 1740.

Monhel

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mercredi 11 août 2021

Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Fibules rondes et à extrémités triangulaires

 Ci-après, reprise de l'article 9 du musée Helioui Ahmed de l'argenterie et des arts:

"

Dans le cadre de la promotion et de la sauvegarde du patrimoine multiculturel de Tunisie, ARTmedina-tounes entreprend le visionnage de la collection des bijoux ethniques en argent relevant du Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts.

Figure 01 – Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Fibule berbère à extrémité triangulaire de première génération (Classe1 de Monhel*) – Triangle à losange pyramidale en argent massif au centre – Réf. ARTmedina-tounes (Dimension: 6 X 3.5 cm; diamètre de la tige: 0,2 cm; Cah. 01 CL11 881a) - Musée Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts-

Figure 02 – Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Fibule bédouine à extrémité triangulaire avec intrusion dans la conception de symbolique arabo-musulmane représentée par le croissant lunaire – Fibule classée par Monhel* dans la catégorie 1 des bijoux berbères malgré l’évolution dans leur conception, la Classe 2 étant plus nuancée par la légèreté, par l’intrusion de pierres semi-précieuses et par les techniques innovantes telles que la dorure – Réf. ARTmedina-tounes - Musée Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts-

Figure 03 – Bijoux ethniques – Fibule à extrémité triangulaire de Classe 2 selon Monhel* caractérisée par l’intrusion de pierres semi-précieuses – Fibule d’origines d’Algérie et du Maroc caractérisée par la conception de forme en escalier ou circulaire différente de celle de Tunisie et de Lybie caractérisée par une ligne plus linéaire du triangle ou légèrement courbée - Réf. ARTmedina-tounes (Anonyme)–

Figure 04 – Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Fibule berbère ronde de première génération (Classe1 de Monhel*) – Réf. ARTmedina-tounes – Musée Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts-

Figure 05 – Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Fibule berbère ronde de type torsadé de première génération (Classe1 de Monhel*) – Réf. ARTmedina-tounes – Musée Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts-

*Voir articles précédents tel que l’article 8 du présent blog: https://heliouiahmedmuseum.blogspot.com/search?updated-max=2021-08-11T12:52:00-07:00&max-results=1

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lundi 12 avril 2021

Bijoux ethniques en argent de Tunisie: La Mokhala, le Khol et le Meroued

 NB: Mise à jour de l’article publié le 01.07.2008 sur le blog de l’auteur

Figure 01 – Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Flacon à Khol (Poudre à noircir les yeux), fermoir à vis, poids: 40g – Réf. ARTmedina-tounes (réf.76) / Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts –

La Mokhala (ou Kahala) est un flacon servant à contenir le Khol qui est la poudre à noircir les yeux des femmes en Tunisie. La Mokhala en argent ciselé a connu ses heures de gloire durant une bonne partie du 20ème siècle et a fait la renommée de nombreux artisans argentiers des souks.

Figure 02 – Bijoux ethniques de Tunisie – Foudhat Lahlioui (Argenterie Helioui) - Flacons à Khol (Poudre à noircir les yeux) – Création Helioui Ahmed / moitié du 20ème siècle / Mokhala (Modèle n°2, 40g) ciselée au motif de la rose – Réf. ARTmedina-tounes (réf28) / Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts –

La poudre à noircir les yeux (Khol) se préparait au naturel à base du sulfure de Plomb (Minerai de Galène) et chaque Dar (chaque Famille) avait sa propre recette de fabrication, jalousement sauvegardée comme tant d'autres recettes de produits d'embellissement et de bien-être au naturel.

Le bouchon de la Mokhala sert en plus en tant que Meroued, une tige dont la pointe fine sert à étaler la poudre noire sur le pourtour des yeux.

Figure 03 – Bijoux ethniques de Tunisie – Foudhat Lahlioui (Argenterie Helioui) – Meroued (Tige à pointe fine) pour flacon à Khol (Poudre à noircir les yeux) – Création Helioui Ahmed / moitié du 20ème siècle / Meroued (Modèle n°1, 10g) à tête d’oiseau – Réf. ARTmedina-tounes (réf387) / Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argentrie et des arts –


Figure 04 - Foudhat Lahlioui (Argenterie Helioui) - Mokhala à Khol (Poudre à noircir les yeux) en argent, poids: 50g, dimensions: 11 X 5cm – Création Helioui Ahmed / moitié du 20ème siècle / Mokhala (Modèle n°3) à tronc lisse avec gravure en lignes – Réf. ARTmedina-tounes (CL127.4) / Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts –

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mercredi 30 septembre 2020

Bijoux ethniques en argent de Tunisie (5) – Foudhat Lahlioui - Stouch en dentelle d’argent

 

Dans le cadre de la promotion et de la sauvegarde du patrimoine multiculturel de Tunisie, ARTmedina-tounes entreprend le visionnage de la collection des bijoux ethniques en argent relevant du Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts. 

Figure 01 - Patrimoine de Tunisie – Livre d’or de la régence de Tunis faisant référence aux frères Ahmed et Mokhtar Helioui - 2ème édition élaborée à Tunis par le  biographe Albert Abraham Arrous, 1942, 106 pages – Stouch (Sac à main) en dentelle d’argent créé par le bijoutier-joaillier Ahmed Helioui (1904- 1991), médaillé en or en 1925 à Paris pour la création de cette dentelle et son utilisation en bijouterie – Réf. ARTmedina-tounes -

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mercredi 23 septembre 2020

Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Main de Fatma associée au rond lunaire

 

Dans le cadre de la promotion et de la sauvegarde du patrimoine multiculturel de Tunisie, ARTmedina-tounes entreprend le visionnage de la collection des bijoux ethniques en argent relevant du Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts. 

Figure 01 - Musée Helioui Ahmed des arts de l’argenterie – Bijoux berbéro-bédouins en argent de Tunisie – Pendentif de conception originale constitué de l’association des motifs de la main de Fatma et du rond lunaire (Croissant) – Bijoux classés de type 1 par Monhel dans son cahier artistique ARTmedina-tounes n° 01 intitulé: « La fibule berbère, la Melia et le vœu de la paix » édité par Amazon en 2017 – Les bijoux de classe de type 1 en argent massif assez lourds ont évolué à partir de la deuxième moitié du 19ème siècle pour constituer la classe 2 des bijoux berbéro bédouins plus légers et plus économiques -  Bijoux de plus en plus rare à dénicher suite à la fusion de l’ensemble des bijoux berbéro-bédouins tombés en démode durant la 2ème moitié du 20ème siècle - Réf. ARTmedina-tounes –

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mardi 22 septembre 2020

Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Parure de poitrine de la Melia

 Mise à jour du 08.06.2023

Monhel  a réservé tout un chapitre à la parure de poitrine de la Melia dans son cahier artistique ARTmedina-tounes n°04 intitulé: " Bijoux berbères en argent de Tunisie", édité en 2023 chez Amazon https://www.amazon.fr/Bijoux-berb%C3%A8res-en-argent-Tunisie/dp/B0BSWY5XH1/ref=tmm_pap_swatch_0?_encoding=UTF8&qid=1686191921&sr=1-3

Dans le cadre de la promotion et de la sauvegarde du patrimoine multiculturel de Tunisie, ARTmedina-tounes entreprend le visionnage de la collection des bijoux ethniques en argent relevant du Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts.


 







Figure 01 – Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Parure de poitrine de la Melia (habit unique de la berbère nomade de Tunisie adoptée par la bédouine au Maghreb) – Parure composée de la chaine berbère emblématique Selsela classée de type 01 selon Monhel dans son cahier artistique ARTmedina-tounes n° 01, intitulé: «La fibule berbère, la Melia et le vœu de la paix », élaboré en 2015, révisé en 2017 et édité par Amazon – Monhel distingue 4 types de chaines berbères en argent – La chaine de type 01 en argent massif, assez lourde et la plus ancienne, est constituée d’un ensemble de doubles anneaux soudés en perpendiculaire, en forme de huit – La présente parure est composée de 4 segments de chaines Selsela en triple rangées reliées par 5 anneaux intercalaires dont 3 sont réservés aux pendentifs (Mains de Fatma et rond lunaire à symboliques musulmanes). Les 2 derniers sont réservés aux fibules qui vont attacher les 4 bouts du tissu de la Melia au-dessus de la poitrine – Réf. ARTmedina-tounes –

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lundi 21 septembre 2020

Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Elément de pendentif

 

Dans le cadre de la promotion et de la sauvegarde du patrimoine multiculturel de Tunisie, ARTmedina-tounes entreprend le visionnage de la collection des bijoux ethniques en argent relevant du Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts. 

Figure 01 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Elément de pendentif rectangulaire avec 3 anneaux pour chainettes et pendeloques – Anneaux en fil demi rond en argent massif soudés sur la face et le revers - Réf. ARTmedina-tounes –

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Bijoux ethniques de Tunisie - Amulette à chainettes en argent massif

Mise à jour du 23 novembre 2020

Dans le cadre de la promotion et de la sauvegarde du patrimoine multiculturel de Tunisie, ARTmedina-tounes entreprend le visionnage de la collection des bijoux ethniques en argent relevant du Musée virtuel Helioui Ahmed  de l’argenterie et des arts .

Figure 01 – Bijoux ethniques en argent massif de Tunisie – Amulette à 5 chainettes et 5 pendeloques constitués de 3 mains de Fatma et 2 ronds lunaires fermés – Le poinçon « tête type africain » (Dénommé « tête de nègre » durant la colonisation) est visible sur la main de Fatma à gauche – Réf. ARTmedina-tounes –

Figure 02 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Double anneaux en argent massif soudés en perpendiculaire en forme de huit inversé, constituant l’élément de base de la chaine berbère en argent massif de Tunisie classée de type 1 selon Monhel* – Réf. ARTmedina-tounes –

* Voir le cahier artistique ARTmedina-tounes n° 01, intitulé: « La fibule berbère, la Melia et le vœu de la paix » édité par Amazon en 2017

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jeudi 6 février 2020

Rudolf Lehnert – Berbéro-bédouines dénudées: Contre l’oubli


Photographe orientaliste de renommée mondiale, Rudolf Lehnert est né en 1878 en Autriche. Mort en 1948 en Tunisie, son pays de cœur.
Figure 01 – Rudolf Lehnert (1878- 1948) et son appareil photographique de haute technologie de l’époque - (Réf. ARTmédina-tounes; Cahier 01).
Sa technicité remarquable, il la détient grâce à sa formation dans la première école de photographie au monde créée en 1888 à Vienne en Autriche.
Il s’installe en 1904 à Tunis avec son associé Allemand Ernest Landrock chargé de la gestion commerciale de leur entreprise photographique. Entre 1904 et 1914, il photographie la Tunisie, l’Algérie et la Lybie.
A la veille de la première guerre mondiale (1914-1918), il est arrêté pour espionnage, emprisonné et ses œuvres confisquées, avant de se retrouver réfugié en suisse durant la guerre.
En 1924, il s’installe avec son associé au Caire pour photographier l’Egypte et la Palestine. Sa nostalgie et sa passion pour la Tunisie l’incita à s’y réinstaller en 1930 pour ne plus la quitter jusqu’à sa mort en 1948 où il est enterré au côté de son épouse au cimetière de Carthage.
Ses œuvres photographiques couvrent la ville arabe, les rues, les souks, les oasis, les portraits et les métiers sous toutes ses formes dont le plus vieux au monde.
Monhel les classe en deux catégories: les «photos orientalistes identitaires» et les «photos orientalistes de mise en scènes».
Les photos orientalistes identitaires constituent un legs culturel et une référence historique de grande valeur pour le patrimoine multiethnique de Tunisie. Une empreinte identitaire depuis la deuxième moitié du 19ème siècle, coïncidant avec la naissance de la photographie, jusqu’à la fin de la première moitié du 20ème siècle. Des photos permettant de retrouver durant cette période les habits originaux des différents groupes ethniques, leurs bijoux, les métiers, les ustensiles de cuisine, l’architecture…
Figure 02 - Rudolf Lehnert – Bédouine sur carte postale portant l’habit de la Melia de Tunisie, parée de ses bijoux typiques en argent:
- deux fibules rondes en argent liées par une chaine à trois pendentifs, deux mains de Fatma et un rond lunaire, et un talisman
- Collier du raz du cou à trois chaines avec pendeloques à chainettes
- Double foulards retenus avec une chaine au-dessus de la tête dont les extrémités portent deux grandes boucles pendantes en face des oreilles
- Deux bracelets de main, de petite et moyenne largeur
La bédouine est assise sur un banc à coude couvert par une couverture en laine, à côté d’une Charbia (gargoulette) à eau - Carte postale 867 de la marque LL: Lehnert et Landrock - (Réf. ARTmédina-tounes; Cahier 01).
Pour les photos orientalistes de «mise en scène», non identitaires selon la distinction de Monhel, R.Lehnert s’est avéré un scénariste hors pair en produisant une photographie érotique au décor et aux personnages orientalistes.
Les photos de nus de R.Lehnert ont circulé sur cartes postales dans le monde entier et se sont révélé un grand succès commercial. On dit qu’elles ont été mises en scène avec des modèles professionnels issus de maisons closes de Tunis, Alger ou Tanger. Toujours est-il qu’elles ont été produites à but lucratif encouragées par la propagande colonialiste.
Rudolph Lehnert a été parmi les talentueux photographes orientalistes, à côté de Joseph Geiser, Léon et Levy…, qui mettront en scène des berbéro-bédouines dénudées, femmes et enfants, dont les photos à but lucratif serviront à garnir les cartes postales de la France colonialiste. Une France qui a laissé faire lorsqu’il s’est agi de groupes ethniques, musulmans et juifs, indigènes comme ils disent, berbéro bédouines, filles et garçons. Une France qui ne l’a pas permis pour les français chrétiens, filles et garçons… puritains.
Figure 03 - Rudolf Lehnert – Photo d’enfants complètement dénudés – (ARTmedina-tounes)
La question la plus embarrassante a trait à la mise en scène d’enfants nus. Beaucoup de critiques trouvent ces photos et ces cartes postales osées, provocantesde haute qualité technique, mais aussi, offensantes à l’identité arabo-musulmane.
Figure 04 - Rudolf Lehnert – Chef d’œuvre photographique en noir et blanc mettant en relief l’ombre d’une bédouine nue au centre de son Sefsari à voile, à l’entrée du Ouist Ed Dar (Centre à ciel ouvert de maison typique arabe) – Réf. ARTmedina-tounes -
Sans nul doute, Rudolf Lehnert est l’un des plus brillants photographes orientalistes qui ont exercé en Tunisie et qui, par ses œuvres notamment identitaires, a gravé une empreinte artistique multiethnique et inestimable pour le patrimoine de la Tunisie lors de sa période orientaliste.
Figure 05 - Rudolf Lehnert – Photo d’enfant de bédouine dénudée montrant la moitié du sein, parée de deux bracelets en argent à la main et de Khors (Boucles d’oreilles) à tête de serpent aux oreilles fleuries – (ARTmédina-tounes).
Ses cartes postales sont reconnues par la marque L.L, initiales de Lehnert et son associé Landrock, à ne pas confondre avec la célèbre marque plus ancienne L.L de Léon et Levy installés en France.
Figure 06. - Rudolf Lehnert – Photo de type identitaire, selon la classification de Monhel, montrant un tunisien en habit traditionnel et accessoires typiques:
- Djebba de couleur ocre en tissu Stakrouda (Lin), brodée de motifs Naouaras (double motifs de fleur ronde placés en position de poitrine) en fil de coton vert olive, au-dessus d’une chemise blanche et couverte à moitié par un Burnous (Cape) en laine blanche porté sur les épaules
- Chechia rouge sur la tête enroulée par une Kechta (multitude de fils tressés en laine blanche) –
-Fleur Kronfol rouge et un Mechmoum en Jasmin blanc retenus par la Chechia au-dessus des oreilles - 
Réf.Carte postale LL 530 de Lehnert et Landrock (ARTmédina-tounes).
Aujourd’hui, la cote artistique de R.Lehnert est sans cesse croissante. Ses photos traduisent la haute qualité technique du photographe et du metteur en scène. Outre l’aspect technique des photos de R.Lehnert, leur contemplation apporte pour beaucoup, de la passion et du rêve bienfaisant, nostalgique. 
Loin des polémiques causées par l’utilisation des photographies de nus entreprises à une époque donnée, faisant partie de l’Histoire, les œuvres orientalistes, photos et peintures, pourraient constituer une formidable plateforme de communication artistique et culturelle entre les deux rives de la méditerranée, de retombées culturelles et économiques rentables pour la Tunisie diverse et multiculturelle.
Figure 07 – Photo de tunisienne juive aux seins nus, portant la coiffe triangulaire de symbolique juive au-dessus de la tête - Réf. Carte postale orientaliste anonyme (ARTmedina-tounes).
Ceci est pour l’aspect technique et de promotion du patrimoine.
L’aspect négatif, à classer, mais à ne point oublier, est le mal causé aux groupes ethniques des berbéro bédouins, musulmans et juifs, dits indigènes, vulnérables par la pauvreté économique subie et favorisée par la France colonialiste.


Figure 08 – Rudolph Lehnert – Photo d’enfant berbéro-bédouine, complètement nue, parée uniquement de ses bijoux typiques en argent:
-Collier en argent de poitrine avec un rond massif ouvert à chainettes et pendeloques
- Collier en agent du raz du cou à chainettes et pendeloques à moitié caché par un autre collier à perles
– Bracelets de moyenne largeur aux mains
– Khors (Boucle d’oreilles) retenu sur les cheveux –
La musicienne brandit entre ses deux mains le Tar (outil de musique arabe constitué de la peau de chameau étirée et retenue par un rond cylindrique en bois fin d’épaisseur environ 10 cm, troué 5 fois en positions hexagonales; chaque trou retenant 2 à 3 ronds en cuivre, permettant de provoquer au moindre mouvement le son caractéristique du Tar – Réf. Carte postale de R.Lehnert - (ARTmedina-tounes).
Le reproche à ces talentueux photographes et peintres orientalistes est d’avoir profité de la misère des gens pour les dénuder à but commercial et de prostitution, surtout lorsqu’il s’est agi d’enfants, en contradiction avec les concepts de leur culture et en bafouant leur dignité, leur respectabilité. Aidés en cela par l’effet pervers du colonialisme et sa propagande.
Les dénuder pour vendre leur chaire sur les cartes postales partout dans le monde, en leur incrustant en même temps une image de marque irrémédiable de miséreux, au su et vu des autorités coloniales qui laissaient faire lorsqu’il s’est agi « d’indigènes ». Des actes de nudité et de prostitution plus que condamnable lorsqu’il s’agit d’enfants.

Figure 09 - Rudolf Lehnert – Photo d’enfant à moitié dénudé - (ARTmédina-tounes).
Justement, c’est contre l’oubli, pour que cela ne se reproduise plus, qu’il faudrait constamment remémorer ces actes bafouant la dignité et la respectabilité d’autres groupes ethniques, petits ou grands, qui, à un moment donné de l’Histoire, malgré leur passé glorieux, se sont retrouvés vulnérables.
Ce qui s’est passé avec les enfants des berbéro bédouins dénudés sur les cartes postales, tout comme les groupes ethniques africains montrés dans des cages à zoo à Vincennes sous les autorités coloniales françaises, est de la même ampleur intentionnelle de ce qui s’est passé avec le groupe ethnique juif qui a subi la même indignité et, circonstances aidant, le plus pire jusqu’à l’extrême horreur de l’holocauste.
Figure 10 – Photo de femmes et enfants dénudés et exposés sur la Revue Voila du 16 Janvier 1932, avec comme slogan révélateur« Comme il vous plaira - Vierges noires de Djibouti » - (ARTmedina-tounes)
Dans ses cahiers artistiques ARTmedina-tounes n°01 et n°02, intitulés: «La fibule berbère, la Melia et le vœu de la paix» et «Les Tabarquins et le corail rouge de Tunisie», publiés en 2015 et en 2017 et distribués sur Amazon.fr, l’auteur demande* aux autorités françaises  qu’il est temps de présenter des excuses officielles aux groupes ethniques colonisés, femmes et enfants, pour le mal causé par la France colonialiste en laissant publier leurs photos nus sur les cartes postales françaises.
Car, sans excuses, nul pardon.
«Contre l’oubli, pour le pardon» est le slogan affiché dans les cahiers artistiques suscités de l’auteur qui renouvelle par la présente sa demande* à qui de droit pour que la France, le pays de la déclaration des droits de l’Homme, fasse le geste noble de s’excuser pour les torts subis par les berbéro bédouins et les dits indigènes, maltraités et offensés dans leur dignité.
Le « Contre l’oubli » sera toujours dans nos mémoires et le doigt toujours pointé sur l’Hexagone colonialiste pour que l’infâme indignité ne se reproduise plus.
Nous avons parlé de la manipulation malsaine à travers les cartes postales française de nus des berbéro-bédouins, femmes, hommes et enfants.
Nous n’avons pas encore parlé des objets d’Arts détournés par la France colonialiste et toujours exposés dans ses musées, sans honte et sans dignité.
Monhel
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*Lors de la visite d'Emmanuel Macron à Tunis en 2018, et toujours dans sa démarche de «Contre l’oubli, pour le pardon», l’auteur a renouvelé sa demande par mail au cabinet présidentiel de l’Elysée et à l’Ambassade de France à Tunis, restée toujours sans réponse.