Pour l’imaginaire populaire dans le Souk de Tunis, Foufhat Lahlioui est associée aux bijoux en argent selon la technique du filigrane.
Fig.01 – Bijoux ethniques en argent de Tunisie - Foudhat Lahlioui. – Ghabara (pouponnière pour contenir la poudre à joue) façonnée selon la technique du filigrane – Fait à la main - Création Ahmed Helioui (Hauteur: 9 cm, Diamètre: 7cm) - Réf. ARTmédina-tounes – Musée Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts.
En réalités, Foudhat Lahlioui est le fruit de deux techniques aussi superbes sur le plan artistique : le filigrane, technique héritée du patrimoine punique (voir rares pièces au musée du Bardo) nécessitant assez d’adresse et de temps de soudure, et la gravure au repoussé (bombage) multiculturelle, appliquée par les Helioui aux motifs de la rose et ses feuilles, de bonheur et de glamour.
Fig.02 – Bijoux ethniques en argent de Tunisie - Foudhat Lahlioui. – Ghabara (pouponnière pour contenir la poudre à joue) façonnée selon la technique au repoussé de type bombage aux motifs floraux de la rose – Fait à la main - Création Ahmed Helioui (Hauteur: 11cm, Diamètre: 10cm) - Réf. ARTmédina-tounes – Musée Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts.
Il est utile aussi de
rappeler une autre technique de gravure sur argent aussi réputée que celle de
Foudhat Helioui.
En effet, au début de ce 20ème
siècle plein d’évènements historiques, sur la place artistique du Souk de Tunis,
Foudhat Lahlioui à la gravure au repoussé de la rose sur argent s’est retrouvée
en association avec la technique de ciselure, une gravure au trait sur
argent dont l’imaginaire populaire l’associe à l’artisan tunisien juif Moshé
Nemni* (Lemni pour la plupart) dont les motifs reproduisent l’étoile, le
croissant, le poisson, la colombe et les feuilles ; et que Monhel*, dans
son cahier artistique ARTmedina-tounes n°01*, l’interprète comme un appel à la
paix éternelle entre les différentes communautés jusque-là s’entredéchirant.
Les produits innovants de
Foudhat Lahlioui ont été induits du patrimoine identitaire. En effet, dans une
période coloniale où les sentiments de nationalisme et d’indépendance se
faisaient de plus en plus ressentir, les Helioui Ahmed et Mokhtar, ont choisi
de se démarquer des concurrents européens en concevant une argenterie
spécialisée dans le « trousseau de Laroussa »: le panier de la mariée
citadine de Tunis.
Ainsi est née Foudhat Lahlioui, avec les Mrash (lance parfum), Mabkhara
(encensoir), Ghabara (pouponnière), Mokhala (flacon à poudre noire des yeux),
Anjassa (poire), Teffaha (pomme), Rommana (grenadine), Mraya (miroir), Taffala
(tasse à shampooing d’argile»), Khallass (peigne)...
Les bijoux de Foudhat
Lahlioui, au filigrane, pour les plus aisés, ou en métal d’argent gravé aux
motifs de la rose selon la technique du repoussé (bombage), sont offerts par le
futur époux à la mariée dans le Knastrou Laroussa (panier de la mariée).
Le tout accompagné par la
Kanaouita, coffre en bois recouvert de feuille d’argent ciselée ou gravée au
repoussé. Pour les plus riches, une Kanaouita, entièrement en argent, destinée
à renfermer les bijoux en or et en pierres précieuses également identitaires
confectionnés par Ahmed, le cadet des Helioui**, à l’exemple de la Yabnouza,
bracelet conçu en bois noir décoré d’or et serti de diamants, émeraudes, rubis
et saphirs.
*Cahier artistique
ARTmedina-tounes n°01, intitulé : « La fibule berbère, la Melia et le
vœu de Moshé Nemni », par Monhel, 2015 Rév.2017, Amazon.
**Note sur Ahmed Helioui annexée
au Cahier artistiqie ARTmedina-tounes n°04, intitulé : « Bijoux
berbères en argent de Tunisie », par Monhel, 2024, Amazon.
Monhel
ARTmedina-tounes
Musée Helioui Ahmed de l’argenterie
et des arts
Copyright
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