Fig.01 – Patrimoine
de Tunisie – Médaille amulette juive élaborée en or pour la protection contre
le mauvais œil. Conçue au 19ème siècle sous la période de Mohamed 3
Sadok Bey (1859-1882) et consacrée par le Rabbin pour les juifs Lili fille de
Torfi dont les noms figurent sur la médaille - Réf. Maison numismatique MDC,
lot 1223, auction 9 - https://mdc.bidinside.com/fr/cat/450/0/tunisie/2/.
Les juifs Touansa enracinés en Tunisie depuis déjà plus de 2000 ans, à
l’inverse des juifs Grana immigrés
d’Europe, d’Espagne ou d’Italie, notamment depuis le 17è siècle, ont partagé
multitudes de spécificités et coutumes ancestrales avec leurs cousins sémites
tunisiens.
Surtout, la croyance au mauvais œil.
Pour s’y opposer, ils ont
imaginé multitudes de symboles-objets protecteurs dont le plus connu est
la main adoptée aussi bien par les juifs, les chrétiens ou les musulmans.
Au-delà des symboles-objets,
ils ont imaginé des écrits protecteurs consacrés religieusement par le
Rabbin. Plusieurs supports ont été utilisés pour ces écrits, de la feuille
papier, au cuir ou aux médailles comme celle présentée en figure 01.
Leurs cousins sémites tunisiens
musulmans prêtent le nom de Herz à
ces écrits protecteurs. Toutes sortes de supports ont été également adoptés
notamment par les femmes berbères et bédouines qui les ont inclus parmi leurs
bijoux en argent de la Melia, l’habit millénaire qui a vêtu l’ensemble des maghrébines, juive, chrétienne et musulmane*.
*Réf.
1. « La fibule berbère, la Melia et le voeu de la paix », cahier 01
ARTmedina-tounes, Monhel, 2017, Amazon.
2.
« Les bijoux berbères en argent de Tunisie », cahier 04
ARTmedina-tounes, Monhel, 2023, Amazon.
Juifs et musulmans ont cohabité en harmonie durant des siècles en Tunisie. Et ce, malgré le statut particulier de Dhimmi qui a « collé » aux juifs depuis le 3è calife Omar en terre arabo-musulmane. Le statut de Dhimmi n’a été aboli en Tunisie que tardivement au 19è siècle. Ce sera un évènement premier dans le monde arabe traduit par la législation de Ahd Al Amane beylicale liée aux deux frères Mohamed 2 Bey (1855-1859) et Mohamed 3 Sadok Bey (1859-1882). Influencés en cela diplomatiquement, voire obligés, par les ambassadeurs des puissances coloniales montantes de l’époque, la France et l’Angleterre.
Bijoux berbéro
bédouins en argent de Tunisie – Pendentif amulette constitué d’un cylindre
ouvrant et chainettes pendantes connectées à de petites mains et ronds
lunaires. Le cylindre permet d’y inclure le Herz protecteur (écrit sur papier ou
autre) contre le mauvais œil. Réf. ARTmedina-tounes.
Monhel
ARTmedina-tounes
Copyright
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