jeudi 9 mars 2023

La Melia, l’habit unique de la berbère nomade

 Le présent article est une reprise du paragraphe n°02 des « Généralités » du cahier artistique ARTmedina-tounes intitulé : « Bijoux berbères en argent de Tunisie » publié par Monhel le 24.01.2023 chez Amazon. Publié également sur le blog Musée Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts.

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Fig.G01 - Patrimoine de Tunisie.  Femmes berbères habillées de la Melia originale de couleur bleu indigo et parées d’un ensemble de bijoux dont la Hadida, bracelet de main en argent, brillant en contraste avec le ton bronzé d’une peau tabassée par le soleil – Réf. ART medina-tounes. Photo de carte postale orientaliste. Annexe sur le copyright et les œuvres tombées dans le domaine public.

La Melia est l’habit porté durant des siècles de façon unique et indémodable par la femme berbère nomade d’origine Libyque, judaïsée ou christianisée, ainsi que par la bédouine arabe musulmane intégrée au Maghreb après son arrivée d’Arabie au 8ème siècle.

Les preuves identitaires matérialisées de la Melia et de ses bijoux nous sont parvenues assez tard notamment depuis la naissance de la photographie à partir de 1850 et de la période des peintres orientalistes. Durant cette période, multitudes de photos et de tableaux identitaires montrent la femme berbère et la bédouine arabe intégrée au Maghreb habillées en Melia.

Au départ, les bijoux en argent de la nomade berbère sont conçus en étroite liaison avec l’habit de la Melia et se distinguent par leur poids impressionnant. Un investissement garanti dans le métal mystique des berbères nomades alors que l’or était l’attraction des citadins des villes. Fibules, chaînes et pendentifs étaient à l’origine conçus en argent massif. Plus les bijoux en argent de la Melia étaient lourds et plus le sentiment de bien-être s’emparait du corps de la femme berbère active et battante pour la survie de la communauté. Une activité rythmée à chaque démarche dorlotée par le soleil en plein désert et dans les oasis. Depuis les deux bouts des seins écrasés par les Khlel (Fibules), au fin fond du corps et de l’esprit. Synchronisée par la grâce de ce mystique métal en argent dont la blancheur éclatante se marie à merveille avec la peau brunâtre tabassée par le soleil de la belle des oasis.

Avant leur intégration au Maghreb, les bédouins arabes arrivés au 8ème siècle en Afrique du nord avaient leurs propres habits, bijoux et coutumes spécifiques à la région d’Arabie. (Les bédouines d’Arabie s’habillaient en Djellabia ne nécessitant pas l’emploi de fibule, l’indispensable outil de la Melia). Ils avaient pour langue l’arabe et pour religion l’Islam. Ils se sont confrontés aux Libyco berbères originaires de l’Afrique du nord qui leur étaient différents par la langue (Berbère descendant du Libyque qui a évolué actuellement en langue Tamazighte écrite en Tifinagh), la religion (Croyances solaire et animale, judaïsme et christianisme) et les coutumes (Habits dont la Melia et ses bijoux en argent).

Pour se distinguer, ces communautés diverses ont introduit à leurs bijoux en argent d’origine berbère des symboliques propres à leur croyance religieuse telles que la croix de David à 8 branches ou la main de Shaba à 7 doigts pour les femmes juives (main inédite rapportée et dénommée par Monhel), la croix de Jésus pour les chrétiennes, la main de Fatma à 5 doigts ou les ronds lunaires avec ou sans croissant pour les bédouines arabes musulmanes (Voir en chapitre 08-05).

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Monhel

ARTmedina-tounes

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