Obs.
Les Akchés (ou Akce) en figures ci-après sont redevables au brillant article de
G. Dorange paru en 2009 chez
Almanumis à remercier: (http://www.almanumis.com/mag/une-monnaie-ottomane-meconnue-lakche-477.html).
Deux pièces de légendes,
socles de deux empires phénoménaux qui ont marqué l’Histoire sur environ 4
siècles chacun. L’Akché ottomane reproduisant 10 siècles plus tard la ligne
expansionniste du denier impérial romain de l’Antiquité.
C’est Orhan (1324 – 1362 AD),
- fils d’Osman 1er (1280 –
1324 AD) l’instigateur du Beylicat à l’origine de l’empire ottoman) -, qui,
le premier se donna le titre de Sultan en 1324 AD après la conquête de la ville
Bursa en Anatolie*.
Un Sultanat en herbe distingué
par la frappe de sa première monnaie : l’Akché en argent de titre appréciable de 900 pour mille, de diamètre
et de poids respectifs d’environs 20 mm et 2 g à ses débuts.
Monnaie de compte de l’Empire ottoman à partir de 1325 AD, indivisible à l’image du dieu unique, elle le restera pendant plus de quatre siècles. Après de loyaux services et de plus en plus dévaluée, Murad 4: (1623-1640 AD) créera un nouveau système du Para en argent, cette fois ci multiple, qui va se substituer à l’Akché indivisible sans toutefois l’écarter.
A la fin du 18ème
siècle, l’Akché pèsera moins qu’un carat (0.2g) à l’état de billon. En 1818,
elle est retirée de la circulation.
En règle générale, l’avers de
l’Akché portera le nom du Sultan
régnant et de sa filiation. Plus tard, à partir de l’émir Soulayman (1402-1411 AD)
et Murad II (1446-451-AD), elle se distinguera par la Tughra, le sceau du
Sultan, un assemblage calligraphique stylisé et symbolique*.
*
G.Dorange, 2009, http://www.almanumis.com/mag/une-monnaie-ottomane-meconnue-lakche-477.html).
C’est après 38 ans de
l’émission de l’Akché qu’on verra l’émission de la monnaie en cuivre ottomane (Manguir). La monnaie en or Sultani ne fera son apparition que sous
le grand. Mehmet 2 (1444-1446 ,1451-1481) après la prise de la
capitale Constantinople de l’empire Byzantin en 1453 et changement de sa
dénomination en Costantinia.
Contrairement au denier, l’Akché,
indivisible à l’image du dieu unique, ne reproduira jamais le portrait du
sultan comme c’est le cas pour le denier impérial romain.
Denier et Akché ont été
conçus au départ en argent de bon aloi. L’ainée romaine pesant deux fois plus,
aux environs de 4 g pour le denier et 2 g pour l’Akché. Leur sort au bout de 4
siècles, poids léger à l’extrême et mauvais aloi (billon), annoncera la fin
inéluctable de deux grands empires.
Deux monnaies emblématiques
qui serviront fidèlement à payer les soldats, les fonctionnaires et tout ce qui
s’ensuit pour assurer la prospérité expansionniste et la continuité de
l’autorité impériale sur l’ensemble des territoires acquis.
Toutefois, certaines
provinces ottomanes acquises comme les Beylicats du Maghreb ou d’Orient ne verront
pas la frappe de l’Akché. Une seule Akché répertoriée à Tunis. Aucune en
Algérie, ni en Egypte.
Au contraire des romains
pour qui le denier romain régnait seul en maître, les ottomans préféraient ne
pas changer le système monétaire en place déjà populaire. Ils se suffisaient à
frapper le nom du Sultan ottoman sur la monnaie locale équivalente ou laisser libre
cours à la monnaie locale comme pour le Nasri (Aspre) en argent Hafside de
Tunisie.
Monhel
ARTmedina-tounes
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