jeudi 12 juin 2025

2025, où va le monde ? Alerte rouge.


« La fibule berbère, la Melia et le vœu de la paix » : Cahier artistique ARTmedina-tounes n°01, 2015 révisé en 2017, Moncef Helioui, Amazon.

En ces jours de juin 2025, période d’extrême tension, les querelles virent à l’atomique.

La catastrophe nucléaire montre son nez russe pour mettre à genoux l’Ukraine. L’objectif étant la capitulation. Avec la bénédiction de Trumph.

En contrepartie, feu vert de Poutine pour anéantir l’arsenal atomique de l’Iran. Un Poutine chrétien qui vendrait sa mère pour son propre intérêt. Que dire alors du respect de ses mémorandums d’accords.

Israël profitera gratis de la force de frappe américaine pour se débarrasser de la dernière menace islamique sérieuse. La frappe est imminente au vu du retrait des bases et missions diplomatiques américaines de la région. L’objectif est double pour les deux alliés. Netanyahou se consacrera à la réalisation du grand Eretz, vœu assez cher de son pieu pater, son guide spirituel. Trumph trouverait son compte loin du spiritualisme pour réaliser son récent rêve immobilier de l’eldorado proche oriental.

L’autre géant chinois se frotte les mains en regardant le degré d’armement de ses deux grands rivaux s’amenuiser. Tout en bien préparant l’invasion imminente de Taiwan. Avec également la bénédiction deTrumph qui, comme avec Poutine, aurait conclu l’accord avec Xi lui permettant de continuer les échanges commerciaux avec Taiwan annexée. Sans inquiétudes américaines pour les terres rares et autres secteurs stratégiques. Pour Xi, outre l’accord qui vient d’être conclu pour les droits de douane, il ne serait plus emmerdé pour les droits de l’Homme, ni pour le génocide des musulmans Ouighours.

Le nouvel ordre serait ainsi tripartite. Chacun dominera sa sphère régionale sans immiscions dans les affaires de l’autre.

Les puissances économiques européennes et autres, du Japon à l’Australie, dont l’arsenal guerrier a somnolé, elles s’aligneront selon leurs intérêts.

Si en face de l’atomique, l’Ukraine capitulera à coup sûr comme se fût le Japon en face de l’Amérique, le point encore obscur est la capacité de riposte des iraniens. Une possible catastrophe nucléaire qui pourrait entrainer dans le gouffre tout le proche orient. Les Américains ont surement mesuré la probabilité pour que cela ne se reproduise pas… Tout de même, en faisant éloigner leurs résidents de la région.

Dans « La fibule berbère, la Melia et le vœu de paix de Nemni»*, cahier artistique, loin de l’alignement politique, j’ai attiré l’attention en 2015, puis en 2017, sur l’escalade dangereuse au proche orient emmenée par les courants extrémistes. En 2025, les extrémistes en débordé la sphère orientale et sont déjà au commande de la plupart des démocraties occidentales virant ainsi en des démocraties dictatoriales.

J’aurai aimé que le vœu de paix de Nemni soit réalisé en premier lieu. Pour le bien de l’humanité. Pas celui de dictateurs.

* « La fibule berbère, la Melia et le vœu de la paix de Nemni » : Cahier artistique ARTmedina-tounes n°01, 2015 révisé en 2017, Moncef Helioui, Amazon.

Monhel

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lundi 9 juin 2025

Patrimoine de Tunisie – Amulettes protectrices : mêmes croyances pour les juifs et leurs cousins sémites tunisiens

 

Fig.01 – Patrimoine de Tunisie – Médaille amulette juive élaborée en or pour la protection contre le mauvais œil. Conçue au 19ème siècle sous la période de Mohamed 3 Sadok Bey (1859-1882) et consacrée par le Rabbin pour les juifs Lili fille de Torfi dont les noms figurent sur la médaille - Réf. Maison numismatique MDC, lot 1223, auction 9 - https://mdc.bidinside.com/fr/cat/450/0/tunisie/2/.

Les juifs Touansa enracinés en Tunisie depuis déjà plus de 2000 ans, à l’inverse des juifs Grana immigrés d’Europe, d’Espagne ou d’Italie, notamment depuis le 17è siècle, ont partagé multitudes de spécificités et coutumes ancestrales avec leurs cousins sémites tunisiens.

Surtout, la croyance au mauvais œil.

Pour s’y opposer, ils ont imaginé multitudes de symboles-objets protecteurs dont le plus connu est la main adoptée aussi bien par les juifs, les chrétiens ou les musulmans.

Au-delà des symboles-objets, ils ont imaginé des écrits protecteurs consacrés religieusement par le Rabbin. Plusieurs supports ont été utilisés pour ces écrits, de la feuille papier, au cuir ou aux médailles comme celle présentée en figure 01.

Leurs cousins sémites tunisiens musulmans prêtent le nom de Herz à ces écrits protecteurs. Toutes sortes de supports ont été également adoptés notamment par les femmes berbères et bédouines qui les ont inclus parmi leurs bijoux en argent de la Melia, l’habit millénaire qui a vêtu l’ensemble des maghrébines, juive, chrétienne et musulmane*.

*Réf. 1. « La fibule berbère, la Melia et le voeu de la paix », cahier 01 ARTmedina-tounes, Monhel, 2017, Amazon.

2. « Les bijoux berbères en argent de Tunisie », cahier 04 ARTmedina-tounes, Monhel, 2023, Amazon.

Patrimoine de Tunisie – Bédouine de Tunisie vêtue de la Melia parée de ses multitudes de bijoux dont le médaillon protecteur contre le mauvais œil. Réf. ARTmedina-tounes.

Juifs et musulmans ont cohabité en harmonie durant des siècles en Tunisie. Et ce, malgré le statut particulier de Dhimmi qui a « collé » aux juifs depuis le 3è calife Omar en terre arabo-musulmane. Le statut de Dhimmi n’a été aboli en Tunisie que tardivement au 19è siècle. Ce sera un évènement premier dans le monde arabe traduit par la législation de Ahd Al Amane beylicale liée aux deux frères  Mohamed 2 Bey (1855-1859) et Mohamed 3 Sadok Bey (1859-1882). Influencés en cela diplomatiquement, voire obligés, par les ambassadeurs des puissances coloniales montantes de l’époque, la France et l’Angleterre.

Bijoux berbéro bédouins en argent de Tunisie – Pendentif amulette constitué d’un cylindre ouvrant et chainettes pendantes connectées à  de petites mains et ronds lunaires. Le cylindre permet d’y inclure le Herz protecteur (écrit sur papier ou autre) contre le mauvais œil. Réf. ARTmedina-tounes.

Monhel

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jeudi 5 juin 2025

Patrimoine de Tunisie – Dar Essika, l’hôtel des monnaies chéri d’Ahmed 1er Bey (1837-1855)

Patrimoine de Tunisie – Porte d’entrée de la caserne militaire du Bardo qui a abrité en 1847 les nouveaux locaux de l’hôtel des monnaies de la régence de Tunis. Armoiries beylicales au-dessus de la porte, placées entre deux canons à boulets. Dénommé Dar Essika, l’hôtel des monnaies du Bardo fermera ses portes définitivement en 1891, date à laquelle la frappe des monnaies sera entreprise en France. Même après l’indépendance, les monnaies de Tunisie continuent à être émises à l’étranger – Réf.ARTmedina-tounes.

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Mise à jour du 10.6.2025: ajout des paragraphes 4 à 6 présentant les nouvelles monnaies de la réforme monétaire de 1847 d'Ahmed 1er Bey (1837-1855), créateur de Dar Essika

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    A l’entrée des ottomans à Tunis en 1574, la frappe des monnaies de la régence beylicale a été maintenue à l’hôtel des monnaies de Tunis, situé à la Kasbah depuis l’époque Hafside (1228- 1574). Il ne changera de place que deux fois durant la longue période ottomane qui s’est étalée sur plus de quatre siècles de 1574 à 1882.

Ce sera Ali 1er Bey (1735-1756) qui le déplacera une première fois à El Hafsia, pas loin de son emplacement initial de la Kasbah de Tunis, avant qu’Ahmed 1er Bey (1837-1855) l’installe en 1847 au Bardo, juxtaposant son palais, à l’emplacement de l’actuelle caserne militaire du Bardo.

Après sa visite solennelle de 1846 en France sur invitation directe du Roi Louis Philippe, une première dans les relations diplomatiques de l’époque car sans l’aval de la porte sublime, Ahmed 1er Bey (1837-1855) fortement ébloui par le développement technologique de la puissance coloniale déjà installée en Algérie, est rentré à Tunis avec plein de projets de développement pour sa petite Tunisie. Il confiera la mise à niveau de l’Hôtel des monnaies de Tunis à son compère et ami de jeunesse, le bouillonnant entrepreneur Mahmoud Ben Ayed qui mènera le projet à bon port grâce à son fidèle ingénieur français Charles Benoit. Avec l’apport de nouvelles machines importées de France, Ahmed Bey optera pour leur installation dans un nouveau local. Ce sera au Bardo, la banlieue résidentielle beylicale de Tunis.

Dar Essika, le nouvel hôtel des monnaies de Tunis frappera pour la première fois les nouvelles monnaies conçues par la réforme monétaire de 1847 basée sur un système bimétallique : argent et cuivre. Les anciennes monnaies en argent dont le titre a dégringolé à 200 pour 1000 ont été écartées et remplacées par les nouvelles monnaies de 5 et 2 Ryals avec un titre rehaussé à 900 pour 1000.

Quant au système monétaire en cuivre du Fals - hérité du système monétaire arabo-islamique du 7è siècle et battant tous les records de longévité -, il a été définitivement écarté et remplacé par le nouveau système du Nasry** en cuivre avec la création de trois monnaies : 1 Nasry, 2 Nasrys et 3 Nasrys.

**A ne pas confondre avec le Nasri en argent, l’emblématique monnaie Hafside de forme carrée. Réf. « Système monétaire de la régence de Tunis 1574-1891 : Répertoire des monnaies beylicales en images, Moncef Helioui, 21 février 2025, Amazon. https://www.amazon.fr/Livres-Moncef-Helioui/s?rh=n%3A301061%2Cp_27%3AMoncef%2BHelioui

Les monnaies en argent et en cuivre d’Ahmed 1er Bey (1837- 1855) ont été frappées avec une nouvelle iconographie basée sur les feuilles de palmier, d’olivier et de laurier, s’écartant des anciennes symboliques ottomanes. Le fait saillant de cette iconographie a été la suppression du titre honorifique «Izza Nasrou (Honneur au victorieux) » du Sultan ottoman. Un fait qui indique déjà en 1847 la volonté d’Ahmed 1er Bey, dit le Bey Sarde, d’affirmer son indépendance de la vassalité ottomane. 

L’hôtel des monnaies de Tunis, dorénavant connu sous le nom de Dar Essika par les tunisiens de l'époque, sera fermé définitivement en 1891 par les autorités françaises à l’occasion de la nouvelle réforme monétaire instaurant le Franc et le Centime. Depuis, jamais plus les monnaies tunisiennes ne seront frappées en Tunisie. Et ce, même après la factuelle indépendance. Même après la dite révolution.


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