lundi 30 juin 2025

Foudhat Lahlioui – Bijoux en argent de Tunisie, la Mokhala.

 

(Mise à jour du 10.7.2025 pour introduire une définition du Filigrane et des photos de bijoux en Filigrane)

Figure 01 – Bijoux en argent de Tunisie – Foudhat Lahlioui* – Mokhala à la gravure au repoussé : Flacon à Khol (poudre pour noircir les yeux) – Création Ahmed Helioui, modèle n°5 - Réf. Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts – ARTmedina-tounes.

*Pour l’imaginaire populaire en Tunisie, Foudhat Lahlioui se confond à la technique du filigrane**. En réalité, son domaine d’application est beaucoup plus large dont notamment la technique de la gravure au repoussé sur argent dite gravure à la rose (Lire l’article du 27 mai 2024 sur ARTmedina-tounes, https://art-tounes.blogspot.com/2024/05/foudhat-lahlioui-filigrane-et-gravure.html ):

Bijoux ethniques en argent de Tunisie - Foudhat Lahlioui. – Ghabara (élément boitier pour contenir la poudre à joue) façonnée selon la technique du filigrane – Fait à la main - Création Ahmed Helioui (Hauteur: 9 cm, Diamètre: 7cm) Réf. ARTmédina-tounes – Musée virtuel  Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts.

**Le filigrane est une technique artisanale de bijouterie qui consiste à entrelacer de fins fils métalliques, souvent en or ou en argent, pour créer des motifs délicats et ajourés. Ces fils sont torsadés, soudés ou enroulés avec une grande précision, donnant vie à des formes géométriques, florales ou abstraites (définition selon le site vivalatina.fr).

 
Modèles de bijoux en filigrane fabriqués en Russie et en France.- Réf. Web.

La Mokhala, objet du présent article, est un flacon à Khol qui est la poudre à noircir les yeux. Faisant partie de Foudhat Lahlioui, c’est un bijou en argent du Knastrou Laroussa, panier de la mariée de Tunis.

Foudhat Lahlioui dénombre plusieurs modèles de Mokhalas créées par Ahmed Helioui dont le modèle n°5 en figure 01. De grandeur appréciable 12X4 cm et 50 g, ce modèle se distingue par la gravure au repoussé dite à la rose.

Une gravure faite à la main sur support de matière résistante et souple (Plomb) nécessitant beaucoup d’adresse suite à une formation longue et assidue. En manque cruel actuellement en Tunisie. Et également ailleurs dans le monde.

Cette gravure artisanale au repoussé (technique de bombage) faisant ressortir le dessin (rose, feuille..) de son métal ne se fait plus à la main mais à la machine. De pièce artisanale, on est passé à la pièce en série. Les artisans de luxe en France ou en Italie, comme ceux en Tunisie durant le 20è siècle, réputés par leur travail artistique d’Art à la main se trouvent aujourd’hui bousculés, voire écartés, faute de prix compétitifs de la machine. Il est vrai que le produit à la machine est de beauté appréciable mais jamais équivalent à celle de l’œuvre manuelle de l’artisan Artiste.

L’Inde s’est fait une spécialité de l’argenterie à la gravure au repoussé à la machine. Une sous branche économique dénichée parmi tant de rares branches encore compétitives pour l’exportation. Une spécialité organisée à l’échelle d’Etat permettant de conquérir un grand nombre de marchés de luxe à l’exportation, pour le bien économique d’une nation.

Un exemple à bien étudier en Tunisie pour dépasser l’agonie de plusieurs branches de notre artisanat. Ce n’est pas trop difficile, il suffit d’être à l’écoute des artisans. Ceux enracinés dans le métier depuis plusieurs générations dont la filiation jeune est de culture générale de niveau universitaire et s’étant formée aux nouvelles technologies.

A l’Etat de fournir la matière première et le nécessaire en matériels et appareillages techniques. Aux artisans de s’épanouir dans leur travail et à l’Etat d’exporter leurs œuvres en faisant le nécessaire des techniques de vente, marketing et autres en s’appuyant sur la jeunesse compétente locale (hors bureaucratie), comme pour l’exemple Indien pour l’argenterie ou l’exemple des parfums en France ou le Cuir en Italie.

De ces belles œuvres en argent gravé au repoussé importées d’Inde, on en trouve exposées dans de rares vitrines en Tunisie. Les belles œuvres trouvent toujours acquéreurs dans notre pays. Et les belles œuvres s’exportent partout, car partout la belle gente féminine en est friande.

Reste le constat désolant actuel pour notre pays (non une fatalité puisque absorbable comme susmentionné): les jeunes successeurs de nos braves ancêtres artisans d’Arts se sont malheureusement reconvertis en commerçants (tout comme nos industriels).

Figure 02 – Bijoux en argent de Tunisie – Mokhala en argent ciselé de 1ère génération - Flacon à Khol (poudre pour noircir les yeux) – Réf.Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts – ARTmedina-tounes.

Outre la technique au repoussé (technique de bombage du métal en argent) adoptée par Foudhat Lahlioui, technique hautement artistique aboutissant à un produit de luxe d’une beauté inégalable, la technique de gravure à la portée de l’ensemble des artisans est celle de la ciselure au burin sur métal.

Celui qui s’est distingué par la ciselure sur argent est notre compatriote Moshé Nemni (faussement rapporté Lemni) dont ARTmedina-tounes a bien voulu lui rendre hommage dans son premier cahier artistique n°01 intitulé : « La fibule berbère, la Melia et le vœu de la paix », Moncef Helioui, 2015 rév.2017, Amazon.  amazon.fr/fibule-berbère-Melia-voeu-paix/dp/1507820151/ref=tmm_pap_swatch_0?_encoding=UTF8&dib_tag=se&dib=eyJ2Ijoi

Monhel

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samedi 28 juin 2025

L’Akché ottomane et le Denier impérial romain : deux monnaies emblématiques

 

Obs. Les Akchés (ou Akce) en figures ci-après sont redevables au brillant article de G. Dorange paru en 2009  chez Almanumis à remercier: (http://www.almanumis.com/mag/une-monnaie-ottomane-meconnue-lakche-477.html).

Monnaies ottomanes – Akché en argent du sultan Orhan (1324 – 1362 AD), poids : 1g18, diamètre : 17mm.

Deux pièces de légendes, socles de deux empires phénoménaux qui ont marqué l’Histoire sur environ 4 siècles chacun. L’Akché ottomane reproduisant 10 siècles plus tard la ligne expansionniste du denier impérial romain de l’Antiquité.

C’est Orhan (1324 – 1362 AD), - fils d’Osman 1er (1280 – 1324 AD) l’instigateur du Beylicat à l’origine de l’empire ottoman) -, qui, le premier se donna le titre de Sultan en 1324 AD après la conquête de la ville Bursa en Anatolie*.

Un Sultanat en herbe distingué par la frappe de sa première monnaie : l’Akché en argent de titre appréciable de 900 pour mille, de diamètre et de poids respectifs d’environs 20 mm et 2 g à ses débuts.

Monnaie de compte de l’Empire ottoman à partir de 1325 AD, indivisible à l’image du dieu unique, elle le restera pendant plus de quatre siècles. Après de loyaux services et de plus en plus dévaluée, Murad 4: (1623-1640 AD) créera un nouveau système du Para en argent, cette fois ci multiple, qui va se substituer à l’Akché indivisible sans toutefois l’écarter.

A la fin du 18ème siècle, l’Akché pèsera moins qu’un carat (0.2g) à l’état de billon. En 1818, elle est retirée de la circulation.

En règle générale, l’avers de l’Akché portera le nom du Sultan régnant et de sa filiation. Plus tard, à partir de l’émir Soulayman (1402-1411 AD) et Murad II (1446-451-AD), elle se distinguera par la Tughra, le sceau du Sultan, un assemblage calligraphique stylisé et symbolique*.

* G.Dorange, 2009, http://www.almanumis.com/mag/une-monnaie-ottomane-meconnue-lakche-477.html).

C’est après 38 ans de l’émission de l’Akché qu’on verra l’émission de la monnaie en cuivre ottomane (Manguir). La monnaie en or Sultani ne fera son apparition que sous le grand. Mehmet 2 (1444-1446 ,1451-1481) après la prise de la capitale Constantinople de l’empire Byzantin en 1453 et changement de sa dénomination en Costantinia.

Contrairement au denier, l’Akché, indivisible à l’image du dieu unique, ne reproduira jamais le portrait du sultan comme c’est le cas pour le denier impérial romain.

Monnaies impériales romaines – Denier en argent de Gordien 3 (238-244 AD)– Réf.Web.

Denier et Akché ont été conçus au départ en argent de bon aloi. L’ainée romaine pesant deux fois plus, aux environs de 4 g pour le denier et 2 g pour l’Akché. Leur sort au bout de 4 siècles, poids léger à l’extrême et mauvais aloi (billon), annoncera la fin inéluctable de deux grands empires.

Deux monnaies emblématiques qui serviront fidèlement à payer les soldats, les fonctionnaires et tout ce qui s’ensuit pour assurer la prospérité expansionniste et la continuité de l’autorité impériale sur l’ensemble des territoires acquis.

Toutefois, certaines provinces ottomanes acquises comme les Beylicats du Maghreb ou d’Orient ne verront pas la frappe de l’Akché. Une seule Akché répertoriée à Tunis. Aucune en Algérie, ni en Egypte.

Au contraire des romains pour qui le denier romain régnait seul en maître, les ottomans préféraient ne pas changer le système monétaire en place déjà populaire. Ils se suffisaient à frapper le nom du Sultan ottoman sur la monnaie locale équivalente ou laisser libre cours à la monnaie locale comme pour le Nasri (Aspre) en argent Hafside de Tunisie.

Monhel

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Monnaies ottomanes – Akché du sultan Mehmet 4(1444-1446 ,1451-1481- Poids : 0.26g, diamètre : 9 mm, frappé à Constantinople. Obs : Au bout d’un siècle l’Akché pesait à peine plus d’un carat (0.2 g).

Monnaie ottomane – Akché du sultan Ahmed 3 (1703-1730) – Poids : 0.16g, diamètre :  9 mm – Obs : Fabrication mécanique des monnaies en argent et en cuivre depuis Soulayman 2 (1687-1691). La frappe des monnaies en or remonte à Mehmet 4(1648-1687).

lundi 23 juin 2025

Patrimoine numismatique de Tunisie – Monnaie en cuivre de 2 Qafsis de Hamouda Pacha Bey (1782-1814). Rare, voire unique.

 J’ai été attiré sur le Forum Numismatique.com par une conversation intéressante à propos de l’identification d’une très belle monnaie en cuivre tunisienne portant à l’avers le nom du Sultan ottoman Mahmoud et au revers les deux derniers chiffres de la date : 1 et 5 avec indication bien visible de la frappe Tunis (Tounes).

Fig.01 - Monnaie en cuivre postée le 12 mars 2018 par le membre Priscilee sur le Forum numismatique.com pour identification. Diamètre : 13 mm. Poids : 0.77g.. https://www.numismatique.com/forum/topic/25395-tunisie-1745-qafsi/..Commentaires entamés assez tard le 15 .01 2023 et fermés par G.Hermann le 7.11.2023 par la conclusion : « un Faux moderne inspiré d’une Bourbe ».

Etant membre du Forum Numismatique.com sous le pseudo Monhel, mon commentaire n’a pas été publié à cause de l’oubli de mon code de passe. S’agissant d’un patrimoine numismatique de Tunisie, je profite de l’occasion pour le porter aux lecteurs de mon blog ARTmedina-tounes.

Sur le Forum Numismatique.com les avis diffèrent entre Bourbe (Fals), Qafsi (1/6 Fals), Kharoub, ½ Kharoub ou carrément un Faux.

Le plus près de l’identification est le membre hpdp (16.01.2023) que je salue et qui l’attribue à un Qafsi.  (Cher hpdp ça ne peut pas être 1 Kharub ou ½ Kharoub en argent billon puisque s’agissant d’une monnaie en cuivre. Mais il est vrai que le Kharoub en argent d’Ali 1er Bey (1735-1756) présente une iconographie similaire qui pourrait induire en erreur).Le membre Worldofcoins (6.11.2023) l’attribue également à un Qafsi frappé en 1745 sous le règne de Mahmoud 1. La conclusion de G.Hermann est un Faux inspiré d’une Bourbe.

Ma conviction est qu’il s’agit du 1/3 Fals (équivalent à 2 Qafsis, 2 Bourbines) frappé en 1215 AH (1810 JC) à Tunis sous les règnes du sultan ottoman Mahmoud 2 (1808-1839) et du Bey de Tunis Hamouda Pacha Bey Al Husseini (1782-1814). [Le Qafsi étant équivalent à 1/6 Fals (Bourbe)]Une lecture de la date 1115 AH nous ramènerait à 1704 JC, c’est-à-dire le règne du sultan Ahmed 3 (1703-1730) et non Mahmoud 1 (1730-1754).

Mais pourquoi cette monnaie en cuivre de Hamouda Pacha Bey de Tunis est très rare, voire unique ?

La raison est que l’ensemble des monnaies en cuivre du système monétaire du Fals (Bourbe) ont subi des refontes successives, la dernière en date correspondant à la réforme monétaire de 1847 sous Ahmed 1er Bey (1837-1855) pour fabriquer les nouvelles monnaies en cuivre du Nasry et ses multiples 3 Nasrys et 6 Nasrys.

Une autre monnaie similaire, cette fois ci émise sous le règne du sultan Mahmoud 1 (1730-1754), a été mise en vente en 2016 par la maison suisse SINCONA, répertoriée actuellement sur le site Numista et dont je ne partage pas également l’identification :

Figure 2 - Monnaies beylicales en cuivre de Tunis – Monnaie de 1/3 Fals (2 Bourbines, 2 Qafsis) émise en 1147 AH / 1735 JC sous le sultan ottoman Mahmoud 1 (1730-1754) et le Bey de Tunis Ali 1er Bey (1735-1756). - Référence : Catalogue de vente de la maison SINCONA Suisse - Vente 31 du 24.10.2016: Lot 26 - Monnaie 2 (b) - Cuivre 0,73 g. Monnaie attribuée par Sincona à 1/6 Fals (Bourbine, Qafsi) alors que Monhel l’attribue à 1/3 Fals (2 Bourbines, 2 Qafsi).

Face : indications en arabe en 2 lignes = « / Sultan / Mahmoud »

Revers : « Dhuriba Fi (Frappé à) / Tunis / 1147AH (1734/5 JC)/ »

 


Chiffres en arabe 1147AH correspondant à 1735 JC

L’attribution à 1/3 Fals (2 Bourbines) et non à 1/6 Fals (Qafsi, Bourbine, Burben) comme proposé par SINCONA, est basée sur la méthode formelle de Monhel* de distinction visuelle entre le 1/3 Fals et le Qafsi qui précise que le Qafsi ne mentionne pas le nom du sultan sur la face de la monnaie mais uniquement la mention « Dhuriba (Frappé) ». Cette règle visuelle de Monhel est la seule alternative pour la distinction entre le Qafsi (1/6 Fals, Bourbine) et le 1/3 Fals (2 Qafsi, 2 Bourbines) d’autant plus que les poids et diamètres de ces derniers sont assez proches.

Cette monnaie en cuivre, le 1/3 Fals, et une autre mise en vente également par SINCONA, le ½ Kharouba en argent (également très rare, voire unique), m’ont amené à réviser mon cahier numismatique n°03 d’ARTmedina-tounes* pour en tenir compte.

Tous les catalogues et toutes les maisons de vente et les sites numismatiques ainsi que notre cher spécialiste A.Fenina (avis sur le catalogue SINCONA 24.10.2016) butent encore sur l’identification de ces rares monnaies minuscules en cuivre que sont les subdivisions du Fals (Bourbe) : 1/3 et 1/6 (Qafsi, Bourbine) créées par Ali 1er Bey (1735-1756). 

Très rares à trouver à cause de leurs refontes successives et difficiles à identifier à cause de leurs iconographies et leurs petits poids et diamètres assez proches.

Il est conseillé alors au chanceux membre Priscille de savoir profiter de sa très belle monnaie en cuivre du grand Bey de Tunis Hamouda Pacha Al Husseini.

Monhel

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* « Système monétaire de la régence de Tunis 1574-1891 : Répertoire des monnaies beylicales en images », Moncef Helioui, 2025, Amazon. https://www.amazon.fr/Syst%C3%A8me-mon%C3%A9taire-r%C3%A9gence-Tunis-1574-1891-ebook/dp/B0DY3581MK/ref=sr_1_3?



 

jeudi 12 juin 2025

2025, où va le monde ? Alerte rouge.


« La fibule berbère, la Melia et le vœu de la paix » : Cahier artistique ARTmedina-tounes n°01, 2015 révisé en 2017, Moncef Helioui, Amazon.

(Mise à jour du 28.6.2025)

En ces jours de juin 2025, période d’extrême tension, les querelles virent à l’atomique.

La catastrophe nucléaire montre son nez russe pour mettre à genoux l’Ukraine. L’objectif étant la capitulation. Avec la bénédiction de Trumph.

En contrepartie, feu vert de Poutine pour anéantir l’arsenal atomique de l’Iran. Un Poutine ...qui vendrait.... pour son propre intérêt. Que dire alors du respect de ses mémorandums d’accords.

Israël profitera gratis de la force de frappe américaine pour se débarrasser de la dernière menace islamique sérieuse. La frappe est imminente au vu du retrait des bases et missions diplomatiques américaines de la région. L’objectif est double pour les deux alliés. Netanyahou se consacrera à la réalisation du grand Eretz, vœu assez cher de son pieu pater, son guide spirituel. Trumph trouverait son compte loin du spiritualisme pour réaliser son récent rêve immobilier de l’eldorado proche oriental.

L’autre géant chinois se frotte les mains en regardant le degré d’armement de ses deux grands rivaux s’amenuiser. Tout en bien préparant l’invasion imminente de Taiwan. Avec également la bénédiction deTrumph qui, comme avec Poutine, aurait conclu l’accord avec Xi lui permettant de continuer les échanges commerciaux avec Taiwan annexée. Sans inquiétudes américaines pour les terres rares et autres secteurs stratégiques. Pour Xi, outre l’accord qui vient d’être conclu pour les droits de douane, il ne serait plus emmerdé pour les droits de l’Homme, ni pour le génocide des musulmans Ouighours.

Le nouvel ordre serait ainsi tripartite. Chacun dominera sa sphère régionale sans immiscions dans les affaires de l’autre.

Les puissances économiques européennes et autres, du Japon à l’Australie, dont l’arsenal guerrier a somnolé, elles s’aligneront selon leurs intérêts.

Si en face de l’atomique, l’Ukraine capitulera à coup sûr comme se fût le Japon en face de l’Amérique, le point encore obscur est la capacité de riposte des iraniens. Une possible catastrophe nucléaire qui pourrait entrainer dans le gouffre tout le proche orient. Les Américains ont surement mesuré la probabilité pour que cela ne se reproduise pas… Tout de même, en faisant éloigner leurs résidents de la région.

Dans « La fibule berbère, la Melia et le vœu de paix de Nemni»*, cahier artistique, loin de l’alignement politique, j’ai attiré l’attention en 2015, puis en 2017, sur l’escalade dangereuse au proche orient emmenée par les courants extrémistes. En 2025, les extrémistes en débordé la sphère orientale et sont déjà au commande de la plupart des démocraties occidentales virant ainsi en des démocraties dictatoriales.

J’aurai aimé que le vœu de paix de Nemni soit réalisé en premier lieu. Pour le bien de l’humanité. Pas celui de dictateurs.

* « La fibule berbère, la Melia et le vœu de la paix de Nemni » : Cahier artistique ARTmedina-tounes n°01, 2015 révisé en 2017, Moncef Helioui, Amazon.

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lundi 9 juin 2025

Patrimoine de Tunisie – Amulettes protectrices : mêmes croyances pour les juifs et leurs cousins sémites tunisiens

 

Fig.01 – Patrimoine de Tunisie – Médaille amulette juive élaborée en or pour la protection contre le mauvais œil. Conçue au 19ème siècle sous la période de Mohamed 3 Sadok Bey (1859-1882) et consacrée par le Rabbin pour les juifs Lili fille de Torfi dont les noms figurent sur la médaille - Réf. Maison numismatique MDC, lot 1223, auction 9 - https://mdc.bidinside.com/fr/cat/450/0/tunisie/2/.

Les juifs Touansa enracinés en Tunisie depuis déjà plus de 2000 ans, à l’inverse des juifs Grana immigrés d’Europe, d’Espagne ou d’Italie, notamment depuis le 17è siècle, ont partagé multitudes de spécificités et coutumes ancestrales avec leurs cousins sémites tunisiens.

Surtout, la croyance au mauvais œil.

Pour s’y opposer, ils ont imaginé multitudes de symboles-objets protecteurs dont le plus connu est la main adoptée aussi bien par les juifs, les chrétiens ou les musulmans.

Au-delà des symboles-objets, ils ont imaginé des écrits protecteurs consacrés religieusement par le Rabbin. Plusieurs supports ont été utilisés pour ces écrits, de la feuille papier, au cuir ou aux médailles comme celle présentée en figure 01.

Leurs cousins sémites tunisiens musulmans prêtent le nom de Herz à ces écrits protecteurs. Toutes sortes de supports ont été également adoptés notamment par les femmes berbères et bédouines qui les ont inclus parmi leurs bijoux en argent de la Melia, l’habit millénaire qui a vêtu l’ensemble des maghrébines, juive, chrétienne et musulmane*.

*Réf. 1. « La fibule berbère, la Melia et le voeu de la paix », cahier 01 ARTmedina-tounes, Monhel, 2017, Amazon.

2. « Les bijoux berbères en argent de Tunisie », cahier 04 ARTmedina-tounes, Monhel, 2023, Amazon.

Patrimoine de Tunisie – Bédouine de Tunisie vêtue de la Melia parée de ses multitudes de bijoux dont le médaillon protecteur contre le mauvais œil. Réf. ARTmedina-tounes.

Juifs et musulmans ont cohabité en harmonie durant des siècles en Tunisie. Et ce, malgré le statut particulier de Dhimmi qui a « collé » aux juifs depuis le 3è calife Omar en terre arabo-musulmane. Le statut de Dhimmi n’a été aboli en Tunisie que tardivement au 19è siècle. Ce sera un évènement premier dans le monde arabe traduit par la législation de Ahd Al Amane beylicale liée aux deux frères  Mohamed 2 Bey (1855-1859) et Mohamed 3 Sadok Bey (1859-1882). Influencés en cela diplomatiquement, voire obligés, par les ambassadeurs des puissances coloniales montantes de l’époque, la France et l’Angleterre.

Bijoux berbéro bédouins en argent de Tunisie – Pendentif amulette constitué d’un cylindre ouvrant et chainettes pendantes connectées à  de petites mains et ronds lunaires. Le cylindre permet d’y inclure le Herz protecteur (écrit sur papier ou autre) contre le mauvais œil. Réf. ARTmedina-tounes.

Monhel

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jeudi 5 juin 2025

Patrimoine de Tunisie – Dar Essika, l’hôtel des monnaies chéri d’Ahmed 1er Bey (1837-1855)

Patrimoine de Tunisie – Porte d’entrée de la caserne militaire du Bardo qui a abrité en 1847 les nouveaux locaux de l’hôtel des monnaies de la régence de Tunis. Armoiries beylicales au-dessus de la porte, placées entre deux canons à boulets. Dénommé Dar Essika, l’hôtel des monnaies du Bardo fermera ses portes définitivement en 1891, date à laquelle la frappe des monnaies sera entreprise en France. Même après l’indépendance, les monnaies de Tunisie continuent à être émises à l’étranger – Réf.ARTmedina-tounes.

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Mise à jour du 10.6.2025: ajout des paragraphes 4 à 6 présentant les nouvelles monnaies de la réforme monétaire de 1847 d'Ahmed 1er Bey (1837-1855), créateur de Dar Essika

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    A l’entrée des ottomans à Tunis en 1574, la frappe des monnaies de la régence beylicale a été maintenue à l’hôtel des monnaies de Tunis, situé à la Kasbah depuis l’époque Hafside (1228- 1574). Il ne changera de place que deux fois durant la longue période ottomane qui s’est étalée sur plus de quatre siècles de 1574 à 1882.

Ce sera Ali 1er Bey (1735-1756) qui le déplacera une première fois à El Hafsia, pas loin de son emplacement initial de la Kasbah de Tunis, avant qu’Ahmed 1er Bey (1837-1855) l’installe en 1847 au Bardo, juxtaposant son palais, à l’emplacement de l’actuelle caserne militaire du Bardo.

Après sa visite solennelle de 1846 en France sur invitation directe du Roi Louis Philippe, une première dans les relations diplomatiques de l’époque car sans l’aval de la porte sublime, Ahmed 1er Bey (1837-1855) fortement ébloui par le développement technologique de la puissance coloniale déjà installée en Algérie, est rentré à Tunis avec plein de projets de développement pour sa petite Tunisie. Il confiera la mise à niveau de l’Hôtel des monnaies de Tunis à son compère et ami de jeunesse, le bouillonnant entrepreneur Mahmoud Ben Ayed qui mènera le projet à bon port grâce à son fidèle ingénieur français Charles Benoit. Avec l’apport de nouvelles machines importées de France, Ahmed Bey optera pour leur installation dans un nouveau local. Ce sera au Bardo, la banlieue résidentielle beylicale de Tunis.

Dar Essika, le nouvel hôtel des monnaies de Tunis frappera pour la première fois les nouvelles monnaies conçues par la réforme monétaire de 1847 basée sur un système bimétallique : argent et cuivre. Les anciennes monnaies en argent dont le titre a dégringolé à 200 pour 1000 ont été écartées et remplacées par les nouvelles monnaies de 5 et 2 Ryals avec un titre rehaussé à 900 pour 1000.

Quant au système monétaire en cuivre du Fals - hérité du système monétaire arabo-islamique du 7è siècle et battant tous les records de longévité -, il a été définitivement écarté et remplacé par le nouveau système du Nasry** en cuivre avec la création de trois monnaies : 1 Nasry, 2 Nasrys et 3 Nasrys.

**A ne pas confondre avec le Nasri en argent, l’emblématique monnaie Hafside de forme carrée. Réf. « Système monétaire de la régence de Tunis 1574-1891 : Répertoire des monnaies beylicales en images, Moncef Helioui, 21 février 2025, Amazon. https://www.amazon.fr/Livres-Moncef-Helioui/s?rh=n%3A301061%2Cp_27%3AMoncef%2BHelioui

Les monnaies en argent et en cuivre d’Ahmed 1er Bey (1837- 1855) ont été frappées avec une nouvelle iconographie basée sur les feuilles de palmier, d’olivier et de laurier, s’écartant des anciennes symboliques ottomanes. Le fait saillant de cette iconographie a été la suppression du titre honorifique «Izza Nasrou (Honneur au victorieux) » du Sultan ottoman. Un fait qui indique déjà en 1847 la volonté d’Ahmed 1er Bey, dit le Bey Sarde, d’affirmer son indépendance de la vassalité ottomane. 

L’hôtel des monnaies de Tunis, dorénavant connu sous le nom de Dar Essika par les tunisiens de l'époque, sera fermé définitivement en 1891 par les autorités françaises à l’occasion de la nouvelle réforme monétaire instaurant le Franc et le Centime. Depuis, jamais plus les monnaies tunisiennes ne seront frappées en Tunisie. Et ce, même après la factuelle indépendance. Même après la dite révolution.


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