mercredi 16 octobre 2024

Régence beylicale de Tunis de 1574 à 1891 - Les 3 types de monnaies en or

 Les trois types de monnaies beylicales en or frappées à Tunis durant la période 1574 à 1891 sont le Sultani, le Mahboub et le Ryal (or).

Sultani

Le Sultani et ses subdivisions: le ½ Sultani et le ¼ Sultani ont été émis suite à l’annexion ottomane en 1574 jusqu’à leur remplacement par le Mahboub plus léger à l’avènement de Mohamed 1 Rachid Bey *(1756-1759).

Sultani en or d’Ali 1 Bey (1735 - 1756) :

Grandeur réelle: diamètre de 23 mm

Figure 01 – Sultani en or d’Ali 1 Bey (1735 - 1756) frappé à Tunis en 1148 de l’Hégire (1736 JC), période du Sultan Mahmoud 1 Ibn Mustapha 2 (1730-1754), poids de 3.5 g et diamètre de 23 mm – Réf.web

Face = indications en arabe: « / Sultan / Mahmoud Ibn (fils) Mustapha / Khan, Izza Nasrou (honneur à sa victoire), Dhuriba Fi (Frappé à) / Tounes 1148 de l’Hégire (1736 JC) /».

Indication sur la face de la date 1148 de l’Hégire correspondant à 1736 JC.

Tunis: Indication sur la face du lieu de frappe.

Revers= « ……. »

Mahboub

Le Mahboub et ses subdivisions: le ½ Mahboub et le ¼ Mahboub, ont été émis sous les règnes de Mohamed 1 Rachid Bey* (1756 - 1759), Ali 2 Bey (1759 - 1782) et Mahmoud Bey (1782 - 1814).

*A.Fenina  affirme (1) avoir examiné un Mahboub en or de Mohamed 1 Rachid Bey (1756-1759), alors que d’autres sources documentaires, notamment celles d’Ibn Dhiaf (2) et de Farrugia De Candia (3), attribuent l’émission du Mahboub et ses subdivisions à Ali 2 Bey (1759-1782). (Réf. Cahier artistique 03 d’ARTmedina-tounes : «Système monétaire de la régence de Tunis 1574/1891- Répertoire des monnaies beylicales en images – Dénominations et valeurs monétaires, Monhel, 2020 ? Amazon).https://www.amazon.fr/Syst%C3%A8me-mon%C3%A9taire-r%C3%A9gence-Tunis-1574-1891/dp/B08GLQXMPD/ref

Mahboub en or d’Ali 2 Bey (1759 - 1882) frappé à Tunis en 1186 de l’Hégire (1773 JC):

Grandeur réelle: diamètre de 20 mm

Figure 02 – Mahboub en or d’Ali 2 Bey (1759 - 1882) frappé à Tunis en 1186 de l’Hégire (1773 JC), période du Sultan Mustapha 3 (1757 - 1774), poids de 2.5 g et diamètre de 20 mm - Réf. web

Face = indications en arabe en 4 lignes: « /Sultan Al Barrayn (Sultan des deux terres) / Wa Khagan Al Bahrayn (Khagan des deux mers) / Al Sultan Mustapha / Khan Izza Nasrou (honneur à sa victoire) /»

Revers = indications en 3 lignes: « /Dhuriba Fi (Frappé à) / Tounes / 1186 de l’Hégire (1773 JC) /», Tulipe et ses feuilles.


 
Indication au revers de la date 1186 de l’Hégire en chiffres arabes  correspondant à 1773 JC.

Ryal

N.B : Le système du Ryal est apparu d’abord en argent, créé en 1714  par le fondateur de la dynastie Husseinite Hussein 1er Bey (1705-1735). Le Ryal en or a fait son apparition un siècle plus tard sous Mohamed 2 Bey (1855-1859).

Les Ryals en or ont été émis sous les règnes de Mohamed 2 Bey (1855 - 1859), Mohamed 3 Sadok Bey (1859 - 1882) et Ali 3 Bey (1882 - 1902) jusqu’à leur mise à l’écart en 1891, date de l’émission du Franc en or.

Ryal en or de Mohamed 2 Bey (1855-1859) :


Figure 03 – Ryal en or de Mohamed 2 Bey (1855-1859) frappé à Tunis en 1273 de l’Hégire, période du Sultan ottoman Abdelmajid (1839-1861 JC), poids de 19.4 g - Réf. web.

Face = indications en arabe en 3 lignes: « /Sultan / Al Ghazi Abd / Al Majid Khan /»

Revers = indications en 3 lignes: «/Période Mohamed/ / Bi Tounes / Chiffre en arabe 100 (Ryals) / 1273 (année de l’Hégire) / ».

Monhel

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mercredi 11 septembre 2024

Monnaies beylicales de Tunisie - Connaissez-vous Mohamed Al Sirani ?

 

C’est le seul graveur tunisien de coins de frappe des monnaies beylicales tunisiennes. Il a exercé en 1886 à l’hôtel des monnaies Dar Essika au Bardo en remplaçant son mentor juif Mordakhai sous la période d’Ali 3 Bey (1882-1902). Un bref exercice de 5 années puisque la frappe des monnaies à Dar Essika sera arrêtée définitivement en 1891 par l’Autorité française et le système monétaire beylical du Ryal aboli et remplacé par le système monétaire du Franc.


Grandeur réelle: diamètre 18 mm

Figure 01 – Monnaies beylicales de Tunisie - Monnaie de 1/2 Ryal (1/2 Piastre) en argent frappée à Tunis en 1303 de l’Hégire (1886 JC) sous le règne du Bey Ali 3 (1882 - 1902) – Poids: 1.5g, diamètre: 18 mm – Réf. web.

Face= Ecriture en arabe en 3 lignes au centre d’une couronne de feuilles de laurier: « Ali / Période/ Bey ».

Revers = Ecriture en arabe en 5 lignes dans une couronne de feuilles de palmier: « Dhuriba (Frappé) / Fi (A) / Tunis / 1303 de l’Hégire (1886 JC) / Chiffre 8 en arabe correspondant à 8 Kharoubs*

* le Kharoub est l’unité de compte en cuivre.


Chiffre 8 en arabe indiqué au revers correspondant à la valeur de 8 Kharoubs.

Le maitre graveur juif Mordakhai était en place durant un demi-siècle depuis qu’il a été chargé par Hussein 2 Bey (1824-1835) d’exercer ce poste de gravure numismatique d’Art suite au décès du dernier membre de la famille juive Djaoui qui s’est succédé à ce poste depuis Ali 2 Bey (1759-1782).


Grandeur réelle: diamètre de 38,5 mm

Figure – Monnaies beylicales de Tunisie - Monnaie de 2 Ryals (éqv.2 Piastres) frappée à Tunis en 1244 de l’Hégire (1828 J.C) sous les règnes du sultan ottoman Mahmoud 2 (1808-1839) et du Bey de Tunis Hussein 2 (1824-1835) - Poids de 23g et diamètre de 38.5mm - Réf. web.

Face = En cercle extérieur, écriture en rond: «Sultan Al Barrayne Wa Khagan Al Bahrayne, Al Sultan Ibn Al Sultan» = (Sultan des deux terres et Khagan des deux mers, le Sultan fils de Sultan).

En cercle intérieur, écriture en 2 lignes: « Khan/ Izza Nasrou » = (Khan, Honneur à sa victoire) ; Khanfoussa  


 (signature en multi anneaux liée au sultan) située au milieu du mot Khan.

Revers = En cercle extérieur, écriture en rond: «Al Sultan Mahmoud Khan Ibn Al Sultan Abd Al Hamid Khan Dama Molko » = («Sultan Mahmoud Khan fils du Sultan Abdul Hamid Khan,  son règne est éternel»).

En cercle intérieur, écriture en 3 lignes: «Dhuriba Fi / Tounes / 1245 AH» = (Frappé à / Tunis / 1829 JC).

La gravure du coin est une tâche hautement artistique nécessitant de la doigté et du minutieux artistique dont le résultat est en étroite liaison avec la beauté de la monnaie. Cette tâche a été le panache de la famille tunisienne juive El Djaoui dont les membres se sont succédés de père en fils à l’hôtel des monnaies de Tunis et Dar Essika au Bardo jusqu’à la veille de sa fermeture en 1891. Le dernier de la famille El Djaoui, M.Mordakhai qui a hérité le poste de son père Ibraham sous Hussein 2 Bey (1824- 1835), a assuré la tâche de graveur durant plus d’un demi-siècle, avant qu’il ne soit remplacé en 1886 par Mohamed Al Sirani,  le premier et seul graveur tunisien musulman sous l’ère des Husseinites,  aidé dans sa tâche par…un autre juif tunisien.

Monhel

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mardi 16 juillet 2024

Monnaies ottomanes - Les différentes dénominations de la capitale Constantinople sous les ottomans : Costantinia, Islamboul et Dar Al Sultaniat Al Alia.

 

Le changement en arabe de la dénomination de la capitale Constantinople d’origine byzantine en Costantinia a été opéré par le Sultan Mehmet 2 (1444/1446, 1451/1481) dès son annexion victorieuse de la capitale byzantine en 1453.

Sous le règne du Sultan Ahmed 3 (1703- 1730), la dénomination de la capitale Costantinia change en Islamboul. Il faudra attendre le règne du Sultan Mahmoud 2 (1808- 1839) pour reprendre la dénomination Costantinia.

Une troisième dénomination « Dar Al Sultaniat Al Alia» a figuré sur les médailles émises depuis le règne de Mahmoud 1 (1730- 1754).

Exemple de monnaie ottomane indiquant la dénomination de la capitale Costantinia

Figure 01 - Monnaie ottomane - Kurus en argent frappé à Costantinia en (1187 + 8) de l’Hégire (1785 JC) sous le règne du Sultan Abdul Hamid 1er (1774- 1789) - Réf.web

Dénomination en arabe de la capitale Costantinia, sur le revers en bas.

Exemple de monnaie ottomane indiquant la dénomination de la capitale Islamboul

Sous le règne du Sultan Ahmed 3 (1703- 1730), la dénomination de la capitale ottomane Islamboul a remplacé celle de Costantinia. L’ensemble des monnaies ottomanes émises durant le 18ème siècle et jusqu’au début du 19ème  siècle sous le règne de Mustapha 4 (1807- 1808), portèrent la dénomination Islamboul. La dénomination Constantinia sera reprise à partir de Mahmoud 2 (1808- 1839).

Figure 02 - Médaille ottomane en or indiquant sur le revers la dénomination de la capitale Islamboul – Médaille émise en 1187 de l’Hégire correspondant à 1774 JC sous le règne du Sultan Abdul Hamid 1er (1774 – 1789) – Réf.web

Dénomination en arabe de la capitale Islamboul placée au-dessus de la date 1187 de l’Hégire en chiffres arabes correspondant à 1774 JC.

Exemple de monnaie ottomane indiquant la dénomination de la capitale «Dar Al Sultaniat Al Alia»

Une troisième dénomination de la capitale assez originale « Dar Al Sultaniat Al Alia» est apparue sur l’ensemble des médailles lancées depuis le sultan Mahmoud 1 (1730- 1754).

Figure 03 -  Médaille ottomane en or indiquant la dénomination de la capitale «Dar Al Sultaniat Al Alia» en lettres arabes, émise en 1187 de l’Hégire correspondant à 1773 JC sous le règne du Sultan Abdul Hamid 1er (1774 - 1789) - Réf.web

Dénomination en arabe de la capitale “Dar Al Sultaniat Al Alia”.

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lundi 1 juillet 2024

La plus belle des Parisii, damnée des experts

 

Monnaies Celtes – Monnaie Parisii de spécifications originales (13,7 g - 2,6 cm). S’agit-il d’un di-statère Parisi ? Réf : parution pour la première fois en 2007 sur le blog ARTnumismatique (aujourd’hui fermé) sous le titre : « La monnaie celte gauloise di statère équivalente au tétra drachme grec en or existe-t-elle ? »

Damnée des experts parce que personne ne veut la reconnaitre.

Personne ne veut reconnaitre le di-statère Parisi d’environ 14 g.

Hors norme. Hors catalogue. Citée nulle part.

Mais est-ce qu’un di-statère Parisi de 14g ne puisse pas exister ?

Le statère Parisi* de 8 g existe bien en équivalent du double de la Drachme grecque de 4 g. 

S’ils ont émis le statère Parisi, les Celtes auraient pu frapper le di-statère Parisi de 14g en équivalent de la tétra-drachme grecque.

Aux futurs thésards de s’y intéresser. La magnifique pièce est à leur disposition. Rien que pour contempler la plus merveilleuse des gravures celtes, jusque-là non reconnue par les experts numismates, mais adulée par les artistes.

* « Le statère d'or des Parisii est certainement l'une des plus belles monnaies gauloises ainsi qu'un rare témoignage de ce peuple qui vivait en Île de France au IIe siècle avant J.C. Il illustre tant l'influence économique et culturelle de la Grèce antique que l'originalité de la production monétaire des peuples celtes.10 mai 2017 ». (https://www.citeco.fr/le-statere-d-or-des-parisii..)

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samedi 22 juin 2024

Monnaies arabes - Le Millares chrétien, contrefaçon des Moumini et Nasri (Aspre) islamiques d'Andalousie

 

Figure 1 – Nasri en argent (de forme carrée) adopté par les Almohades Nasrides d’Andalousie (1147-1269). Son origine est le Moumini créé par les Almoravides (Al Mourabitounes) [1056- 1147JC] au Maghreb pour remplacer le Dirham en argent (de forme ronde) du système monétaire arabo islamique.

Face : écriture arabe en style Naskh en 3 lignes : /La Ilah Illa Allah (Il n’y a pas d'autre divinité que Dieu) / Al Amrou Kollouhou Lillah (Il n'y a pas de commandement qui ne soit de Dieu) / La Qouwata Illa Billah (Il n'y a pas de pouvoir sinon venant de Dieu)

Revers : écriture arabe en style Naskh en 3 lignes : /Allah Rabouna (Dieu est notre maître) / Mohamed Rassoulouna (Mohamed est notre prophète) / Al Mahdi Imamena (Le Mahdi est notre imam)

Le Nasri (Aspre) en argent, de forme carrée, a été l’unité de compte monétaire secondaire de la régence beylicale de Tunis, la première unité étant la Piastre espagnole avant d’évoluer en Ryal tunisien. Hérité des Hafsides dès le 13ème siècle et maintenu par les ottomans depuis leur conquête de la Tunisie en 1574. Sa dénomination remonte aux Almohades Nasrides (1147-1269 JC) qui ont repris le pouvoir aux Almoravides (1056- 1147JC) en Andalousie espagnole  et qui lui ont attribué une dénomination liée à leur émir « En Nasser ».

Son origine remonte au calife Almoravide Abdel Moumen (1130-1163) qui, pour se démarquer du Dirham arabe rond (2 cm, 3.5g), a créé cette emblématique monnaie de forme carrée désignée par Moumini (1.6cm, 1.5g) en référence à son créateur Abdel Moumen. Ce dernier a également fait baisser le poids du Dinar en or de 4.1g à 2.5g, tout en créant le « double dinar » de poids de 4.5g.

De ce fait, Abdel Moumen a bouleversé le système monétaire arabo islamique, exemplaire durant plus de 4 siècles en pureté (Titre de 900 pour mille et plus) et en clarté (indications d’identification), pour le rendre difficile à identifier par le non indication du gouvernant, du lieu et la date des monnaies, sauf rare exception.

Les monnaies des Almoravides, puis des Almohades Nasrides, n’indiquaient plus sur leurs faces et revers que des inscriptions religieuses caractérisées notamment par les inscriptions : « La Ilaha Illa Allah : Point de Dieu que Dieu», « La Ghaliba Illa Allah : Point de vainqueur que Dieu», « Mohamed Rassoul Allah : Mohamed messager de Dieu » ou « Al Mahdi Imamena : Le Mahdi est notre Imam ».

Le Moumini Almoravide, puis le Nasri Almohade des Nasrides, de titre appréciable en argent de 900 pour mille, frappés en très grand nombre, ont eu beaucoup de succès à tel point qu’ils ont été imités par les divers pouvoirs chrétiens aux alentours pour profiter de leurs succès économiques. Des imitations non réussis, en plus de la baisse du titre en argent et de l'allongement des cotes, ce qui fait du Millares une monnaie plus grande et moins épaisse que le Nasri.

En 1262, le Nasri carré est imité à Montpellier par Jacques 1er d’Aragon en le faisant appeler Millares, avec un titre inférieur de 750 pour mille, un poids de 1.3g et des cotes allongées, ce qui confère au Millares une épaisseur plus mince et des dimensions distinguables du Mimouni et du Nasri plus épais et plus petits.

Les inscriptions religieuses islamiques reprises sur le Millares ont fait émouvoir en 1266 le pape Clément 6, ce qui a poussé le roi d’Aragon à cesser leur production.

Il est à noter qu’en 1250, le pape est intervenu pour interdire la production du dinar en or reproduit avec ses inscriptions islamiques par les pouvoirs chrétiens

Toutefois, résultat de leur succès, leur frappe s’est poursuivie à Pise ou à Gênes. Le bémol pour les numismates, c’est que, mal frappées, ces Millares sont indéchiffrables. Il en existe même des exemplaires dont les inscriptions sont des cafouillis loin de l’écriture arabe.

Figure 2 – Millares en argent de forme carrée, imitation du Nasri des Nasrides (1147-1269) – Le Millares a été émis à Montpellier en 1262 par Jacques 1er d’Aragon et dans plusieurs pays chrétiens, Pise ou Gênes – La particularité de ce Millares est son cafouillis d’écriture n’ayant rien à voir avec l’écriture arabe.

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jeudi 6 juin 2024

La Chapelle de Carthage du Saint Louis 9 édifiée en 1841 par Ahmed 1er Bey (1837-1855), rasée en 1950 par le « Protectorat » français en Tunisie

Mais quelle mouche a piqué le « Protectorat » français pour détruire une aussi belle petite chapelle pleine d’émotions historiques et religieuses. Un magnifique petit écrin lumineux perché en haut de la colline de Carthage en hommage au Saint Louis 9 dont la dépouille a été ensevelie avec dignité sur cette terre accueillante berbéro punique. Depuis la fin des croisades et pour la première fois, la croix chrétienne est perchée ouvertement sur un bâtiment en terre d’Islam. Une chapelle témoignant de l’ouverture aux cultes monothéistes par ce petit pays flanqué à l’extrême pointe de l’Afrique en face de l’Europe appelant toujours à la paix entre les peuples et ayant toujours contrecarré avec justesse les courants extrémistes de tous bords.

Photo de gauche : Chapelle du Saint Louis 9 de style néogothique photographiée en 1888 - Construite sur la colline de Carthage sous l’impulsion du Roi de France Louis Philippe 1er , tout près du lieu où périt le Saint Louis 9 en route vers Jérusalem pour la dernière de ses croisades – Les travaux de sa construction débuteront en 1841 pour s’achever en 1845 sous la dynamique du puissant Guiseppe Raffo, « Oncle et Ministre» du Bey, et de Lella Jeannet, Francesca Rosso la Tabarquine de Sardaigne, mère d’Ahmed 1er Bey (1837- 1855) dit le Bey Sarde – Elle sera détruite en 1950, geste malheureux du « Protectorat » français, pour ne laisser place qu’à la grande basilique édifiée en 1890. 

Photo de droite : Dès le début des travaux, le Roi de France Louis Philippe 1er a commandé une statue de Louis 9 qui sera sculptée en marbre par Charles Emile Seurre et envoyée à Carthage en 1841  -– Réf. ARTmedina-tounes –

LAbbé Fourcade a été le premier à avoir posé ses simples bagages à la Chapelle St Louis 9 et consacré sa vie à son entretien, en veillant chaque année le 25 Août à la remémoration du Saint Louis 9 à l’occasion de la date de son décès.

Assez diplomate, intègre, pieux et croyant à la paix entre les différentes communautés monothéistes arabes, chrétiennes et juives, il a tissé des relations amicales avec les habitants d’alentour. Il a créé une école et un dispensaire hôpital. Passionné d’archéologie, il était parmi les premiers à avoir prospecté les ruines de Carthage la punique. Ouvert, il a partagé ses connaissances et trouvailles en publiant pas moins de 5 publications. L’actuel musée de Carthage a été  bâti sur le lieu créé à cet effet par l’Abbé Fourcade.

En guise de récompense, l’Abbé Fourcade a été diabolisé pour ses positions jugées  pro arabes et éloigné des coins merveilleux de sa Carthage et de la piété du Saint Louis. Extrêmement affecté, on l'a  laissé mourir à l’agonie à cause de ses positions politiques. En extrême précarité dans une misérable demeure au Mont rouge près de Paris.

Paix à l’âme de l’Abbé Fourcade et reconnaissance à l’œuvre de ce petit Franco-tunisien de cœur qui a réalisé autant d’entreprises de bienveillance que la mère Théresa. Il mérite en effet le prix Nobel de la paix.

Monhel

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mercredi 29 mai 2024

Monnaies beylicales de Tunisie - Monnaies en cuivre d’Ali 3 Bey (1882-1902)

 

Diamètre réel : 25 mm

Figure 01 – Monnaie de 5 Centimes d’Ali 3  Bey (1882-1902) émise en 1892.

Métal : alliage de Cuivre (950), Etain (40) et Zinc (10) de teint rouge.

Diamètre: 25 mm; Poids: 5 g. Tranche lisse.

Face = indications en arabe en 6 lignes : / Ali / Muddat (Période) / Bey / Tunis / 5 Centimes / Sanet (année) 1309 de l’Hégire (1892 JC) /. Indications entourées d’une palme et d’une branche d’olivier.

Revers = indications en français en 5 lignes : / Tunisie / 5 / Centimes / 1892 / A/. Indications centrées, entourées d’un décor composé d’un motif original en relief répétitif sous forme de poire (ou figue) assez remarquable.

Emise de 1891 à 1893.

4.300.000 exemplaires en 1891 (Rareté R1 : courante). 1.191.757 exemplaires en 1892 (Rareté R1 : courante). 1.008.243 exemplaires en 1893  (Rareté R1 : courante).

Les monnaies de cuivre d’Ali 3 Bey (1882-1902) émises à partir de 1891- date annonçant le nouveau système monétaire du Protectorat français basé sur les unités de compte du Franc et du Centime- sont celles qui ont remplacé les monnaies cuivrées du Kharoub de la régence de Tunis sous les ottomans  dont l’émission a été déjà suspendue de 1882 à 1891 à l’avènement du Protectorat français. Seules les monnaies en or et en argent ont été émises durant cette dernière période.

Ces monnaies assez particulières se caractérisent  par leur alliage innovant : Cuivre (950), Etain (40) et Zinc (10) se distinguant par un teint rouge assez prononcé par rapport aux monnaies en alliage de cuivre de teint plutôt jaunâtre (Bronze : alliage Cuivre-Zinc).

Pour la première fois, les inscriptions du revers ont été totalement écrites en Français. La première tentative tentée en 1887 par l’indication des inscriptions 15 F sur les monnaies beylicales a été perçue par la population locale comme un blasphème entrainant des protestations. La face indiquant le nom du Bey en arabe est demeurée en place jusqu’à l’indépendance en 1956.

L’iconographie du revers présente un double grènetis également innovant dont les « points » répétitifs sont de conception assez grosse et de forme en poire.

L’iconographie de ces monnaies a été reprise pour les beys successifs Mohamed 4 Hédi Bey (1902-1906), Mohamed 5 Ennaceur Bey (1906-1922) et Mohamed 6 Habib Bey (1922-1929), avant mise à l’écart à partir du règne d’Ahmed 2 Bey (1929-1942).

Monnaies beylicales de Tunisie – Revers de la monnaie de 5 centimes de Mohamed 4 Bey (1902-1906) émise en 1903 indiquant le double grènetis innovant en forme de poire – ARTmedina-tounes.

 Les monnaies de cuivre d’Ali 3 Bey (1882-1902)ont été émises en 4 valeurs monétaires sur la base du système monétaire français de l’unité de compte secondaire du Centime.

10  Centime

30mm, 10g, tranche lisse, émise de 1891 à 1893

5 Centimes

25mm, 5g, tranche lisse, émise de 1891 à 1893

2 Centimes

20mm, 2g, tranche lisse, émise en 1891

1 Centime

15mm, 1g, tranche lisse, émise en 1891

Malgré leur émission en grand nombre (Rareté courante R1), l’ensemble de ces monnaies se font de plus en plus rares à trouver sur le marché, ce qui se répercute sur leur valeur.

Ci-après leur cotation Monhel* :

Cotations limites selon la rareté et l’état de conservation de «Beau» à «Splendide»: 50 DT à 240 DT*

*Livret numismatique ARTmedina-tounes n°04, intitulé : « Monnaies de Tunisie - Répertoire et Cotation Monhel - Mohamed 4 Hédi Bey (1902-1906) - Ali 3 Bey (1882-1902) », 2024, Amazon.

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lundi 27 mai 2024

Foudhat Lahlioui – Filigrane et gravure au repoussé (bombage)

 Pour l’imaginaire populaire dans le Souk de Tunis, Foufhat Lahlioui est associée aux bijoux en argent selon la technique du filigrane. 


Fig.01 – Bijoux ethniques en argent de Tunisie - Foudhat Lahlioui. – Ghabara (pouponnière pour contenir la poudre à joue) façonnée selon la technique du filigrane – Fait à la main - Création Ahmed Helioui (Hauteur: 9 cm, Diamètre: 7cm) - Réf. ARTmédina-tounes – Musée Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts.

En réalités, Foudhat Lahlioui est le fruit de deux techniques aussi superbes sur le plan artistique : le filigrane, technique héritée du patrimoine punique (voir rares pièces au musée du Bardo) nécessitant assez d’adresse et de temps de soudure, et la gravure au repoussé (bombage) multiculturelle, appliquée par les Helioui aux motifs de la rose et ses feuilles, de bonheur et de glamour.

Fig.02 – Bijoux ethniques en argent de Tunisie - Foudhat Lahlioui. – Ghabara (pouponnière pour contenir la poudre à joue) façonnée selon la technique au repoussé de type bombage aux motifs floraux de la rose – Fait à la main - Création Ahmed Helioui (Hauteur: 11cm, Diamètre: 10cm) - Réf. ARTmédina-tounes – Musée Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts.

Il est utile aussi de rappeler une autre technique de gravure sur argent aussi réputée que celle de Foudhat Helioui.

En effet, au début de ce 20ème siècle plein d’évènements historiques, sur la place artistique du Souk de Tunis, Foudhat Lahlioui à la gravure au repoussé de la rose sur argent s’est retrouvée en association avec la technique de ciselure, une gravure au trait sur argent dont l’imaginaire populaire l’associe à l’artisan tunisien juif Moshé Nemni* (Lemni pour la plupart) dont les motifs reproduisent l’étoile, le croissant, le poisson, la colombe et les feuilles ; et que Monhel*, dans son cahier artistique ARTmedina-tounes n°01*, l’interprète comme un appel à la paix éternelle entre les différentes communautés jusque-là s’entredéchirant.

Les produits innovants de Foudhat Lahlioui ont été induits du patrimoine identitaire. En effet, dans une période coloniale où les sentiments de nationalisme et d’indépendance se faisaient de plus en plus ressentir, les Helioui Ahmed et Mokhtar, ont choisi de se démarquer des concurrents européens en concevant une argenterie spécialisée dans le « trousseau de Laroussa »: le panier de la mariée citadine de Tunis.

Ainsi est née Foudhat Lahlioui, avec les Mrash (lance parfum), Mabkhara (encensoir), Ghabara (pouponnière), Mokhala (flacon à poudre noire des yeux), Anjassa (poire), Teffaha (pomme), Rommana (grenadine), Mraya (miroir), Taffala (tasse à shampooing d’argile»), Khallass (peigne)...

Les bijoux de Foudhat Lahlioui, au filigrane, pour les plus aisés, ou en métal d’argent gravé aux motifs de la rose selon la technique du repoussé (bombage), sont offerts par le futur époux à la mariée dans le Knastrou Laroussa (panier de la mariée).

Le tout accompagné par la Kanaouita, coffre en bois recouvert de feuille d’argent ciselée ou gravée au repoussé. Pour les plus riches, une Kanaouita, entièrement en argent, destinée à renfermer les bijoux en or et en pierres précieuses également identitaires confectionnés par Ahmed, le cadet des Helioui**, à l’exemple de la Yabnouza, bracelet conçu en bois noir décoré d’or et serti de diamants, émeraudes, rubis et saphirs.

*Cahier artistique ARTmedina-tounes n°01, intitulé : « La fibule berbère, la Melia et le vœu de Moshé Nemni », par Monhel, 2015 Rév.2017, Amazon.

**Note sur Ahmed Helioui annexée au Cahier artistiqie ARTmedina-tounes n°04, intitulé : « Bijoux berbères en argent de Tunisie », par Monhel, 2024, Amazon.

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Musée Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts

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dimanche 19 mai 2024

Bijoux ethniques de Tunisie - Le vœu de la paix de Moshé Nemni, toujours d’actualités.

 

En ces temps pénibles de calamités climatiques et d’extermination entre les cousins sémites d’orient, le vœu de la paix de Moshé Nemni* est plus que d’actualités.

Exposé pour la première fois par Monhel* en 2017, le vœu de la paix de Moshé Nemni est traduit par une œuvre d’art de gravure sur les bijoux ethniques en argent de Tunisie.


Figure 01 – Bijoux ethniques de Tunisie – Gravure en ciselé sur argent selon la technique de l’artisan tunisien juif Moshé Nemni – Gravure caractérisée par les motifs du croissant lunaire musulman, de l’étoile juive de David, des fleurs (terre), du poisson (mer) et du pigeon (ciel) - Réf. ARTmédina-tounes.

La «gravure de la paix de Nemni » est caractérisée par la présence simultanée des motifs significatifs du pigeon, du poisson, des fleurs, de l’étoile de David  et du croissant lunaire: «Ces cinq symboliques gravés sur un même bijou, traduisent le vœu de la paix pour que le ciel (le pigeon), la mer (le poisson) et la terre (les fleurs) soient un havre de paix pour les juifs (étoile de David) et les musulmans (croissant lunaire)». 

La gravure de type Nemni, de son véritable créateur Moshé Nemni*, artisan juif tunisien, est toujours vivace notamment à l’île de Djerba, grâce au transfert des techniques se relayant en harmonie entre les artisans tunisiens juifs et musulmans.

Mais hélas, dans les souks en Tunisie, on retrouve aujourd’hui des bijoux aux belles gravures de type Nemni mais qui ne reproduisent pas en totalité les cinq symboliques de la paix.


Figure 02 - Bijoux ethniques de Tunisie – Bracelet Hadida en argent gravé et ciselé selon la technique de l’artisan tunisien juif Moshé Nemni – Gravure caractérisée par les motifs des fleurs (terre), du poisson (mer) et autres symboliques- Réf. ARTmédina-tounes.

La paix de Nemni s’amenuise de plus en plus avec la montée en puissance des extrémistes de toutes parts. Extrémistes favorisés au nom d’une certaine démocratie comme celle qui a permis de mener le 3ème Reich à la commande ou de pénétrer de force dans le Capitole américain pour imposer la loi du plus fort.

A tous les artisans-artistes de raviver la flamme pour exaucer le vœu de paix de Moshé Nemni. Pour que demeure éternelle la paix entre toutes les communautés et d’interdire aux extrémistes de sévir et de ne plus reproduire d’Holocauste ou d’Apartheid.

*Note sur Moshé Nemni exposée en annexes du cahier artistique ARTmedina-tounes n°01 : « La fibule berbère, la Melia et le vœu de la paix », 2017, et du cahier n°04 : « Bijoux berbères en argent de Tunisie », 2023, distribués par Amazon.

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lundi 13 mai 2024

Numismatique antique – Hannibal ressuscité

 

Figure 01 – Monnayage punique – Shekel en argent ; 213-210 av. JC ; 6,1 g – Face : portrait dont l’attribution est plausible à Hannibal alors que la plupart des références* numismatiques l’attribuent à la divinité phénicienne Melqart. – Revers : éléphant évoquant la traversée des Alpes par Hannibal et la défaite des romains à Cannes en 2016 av. JC ; lettre punique.

L’honorable maison «Numismatica Genevensis SA» a mis aux enchères le 28.11.2012 à Genève un superbe shekel punique en argent de 6.1 grammes dont on ne connait que quelques rares exemplaires.

Une magnifique monnaie reflétant la prouesse artistique de la gravure : une œuvre d’art d’importance historique par son évocation de la bataille de Cannes et la défaite des romains contre les carthaginois.

La lettre punique au revers à l’exergue de l’éléphant, renforce l’attribution carthaginoise de la monnaie. Le poids en argent confirme qu’il s’agit d’un shekel punique daté aux alentours de 213-210 avant J.C. C’est-à-dire après la traversée des Alpes par les éléphants d’Hannibal et son éclatante victoire sur les romains.

Néanmoins, l’interrogation demeure toujours posée pour l’attribution du portrait de la monnaie. Les experts l’ont de tout temps attribué à une divinité, en l’occurrence Melquart, le dieu Phénicien des puniques.

A propos de cette attribution, voilà ce qu’en pense la maison « Numismatica Genevensis SA» dans sa présentation de la monnaie:

« Le portait lauré de l’avers est traditionnellement décrit comme celui de Triptolème ou d’Hercule-Melqart*, la divinité importée de Tyr par les colons phéniciens fondateurs de Carthage. Les traits réalistes et la présence de favoris font cependant penser que l’on est ici en présence du portrait d’un des membres de la famille d’Hamilcar Barca. Si l’absence de représentation contemporaine ne permet pas une attribution certaine, le choix d’Hannibal comme modèle est parfaitement plausible, ce qui ferait de cette monnaie le seul véritable portrait du célèbre général ».

L’attribution de divinités sur la face des monnaies antiques a perduré jusqu’à environ deux siècles avant J.C.

Ce sera Alexandre le grand et son lieutenant Ptolémée 1er qui vont oser les premiers défier les dieux et faire figurer leurs portraits sur les monnaies grecques.

Ils ont été suivis par les chefs Numides tels que Syphax ou Massinissa.

Figure 02 – Monnayage numide – Face : portrait de Syfax, chef de la tribu Massyle ; période 210 av. JC – Revers : cavalier galopant à gauche, inscription de Syfax - Réf. Collection Bouchereau (Vente Drouot 2014). [Obs : rare monnaie en cuivre de diamètre environ 25 mm et de poids 8g]

Pour les romains, il fallait attendre l’avènement de César et de Pompée pour voir apparaitre leurs portraits sur des monnaies romaines, c’est-à-dire une cinquantaine d’années avant J.C.

En Afrique du nord, la Numidie, voisine de Carthage mais « proche alliée» de la Grèce, émettait déjà le portrait du roi Syfax, chef de la tribu Massyle, sur son monnayage de la période 210 avant J.C.

Que dire alors des chefs carthaginois qui ont défrayé la chronique des guerres puniques, à commencer par Hamilcar, Hasdrubal ou Hannibal ?

La littérature numismatique actuelle ne veut toujours pas reconnaitre leurs portraits sur le monnayage punique.

En réalité, les romains, hégémoniques, grands vainqueurs des Grecs puis des Puniques, ont appliqué la politique de gommage de l’histoire de l’ensemble de leurs adversaires. A commencer par la destruction de leurs bibliothèques et/ou la falsification de preuves historiques pour qu’il ne reste que peu de traces de ces grandes civilisations adverses.

Le constat actuel est que les experts en numismatique ont admis tout ce que les romains ont voulu leur laisser. Les portraits sur le monnayage de la Numidie alliée de Rome ont été attribués aux chefs numides Syfax ou Massinissa pour perpétuer leur Histoire. Par contre, les portraits sur le monnayage de Carthage, éternelle rivale de Rome, ont été attribués aux divinités locales plutôt qu’à leurs chefs pour les faire oublier, gommer leur Histoire.

L’essentiel de cette politique de gommage romaine est de mettre aux oubliettes les grands chefs adverses tels qu’Hannibal. Si cela se comprend pour les rapporteurs romains de l’antiquité, cela ne se comprend pas pour les experts numismates contemporains qui continuent à reprendre les mêmes attributions erronées pour des considérations politiques aux dépens de la nécessité historique.

C’est dans ce cadre que la maison «Numismatica Genevensis SA» est à saluer pour son initiative de revisiter l’attribution de cette très belle monnaie carthaginoise dont le portrait pourrait être attribué au Grand Hannibal et non pas à la divinité punique Melquart comme relaté dans la plupart des références*.

Il est fort curieux de constater l’absence totale dans les livres et catalogues numismatiques de portraits attribués à Hannibal et d’autres grands chefs puniques et libyques contemporains de Syfax ou de Massinissa. C’est comme si les experts numismates se sont accordés à poursuivre le déni des romains et des grecs à l’encontre des Carthaginois et des Libyques.

Mise à prix à 50 000 CHF, cette superbe monnaie punique à la gravure d’art a été acquise en 2012 (lot 298) pour la somme record de 65 000 CHF.

A travers cette monnaie historique mémorable et plausible d’Hannibal, il y a lieu de revisiter l’ensemble des monnaies des peuples Puniques, Libyques et Numides de l’Afrique du nord dont les attributions* ont été réalisées à la va vite. Avec le préjugé antique des grecs et des romains pour qui, ces peuples, notamment les Libyques (Gétules, Nasamons, Garamantes …), sont des tribus sauvages désignées «Barbares» par Hérodote, incapables de gestion étatique et de frappe monétaire.

* Müller III, 34, 43 (Jugurtha); Mazard 73 (Jugurtha); Robinson Essays Mattingly p. 43, Serie 8 et pl. III, 8 a; Villaronga Tanger Hoard 91-95; Burnett Enna, 114-115.

Monhel

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