vendredi 27 décembre 2024

Monnaies beylicales de Tunis - Mohamed 3 Sadok Bey (1859-1882) - L’énigme de la monnaie de 2 Ryals en argent de 1865 sans indication du nom du Bey

Grandeur réelle: diamètre 28 mm

Monnaies beylicales de Tunisie – Monnaie de 2 Ryals (Piastres) en argent frappée en 1865 sous la période de Mohamed 3 Sadok Bey (1859-1882) et le Sultan ottoman Abd Al Aziz (1861- 1876). Diamètre : 28 mm, poids : 6,27 g. Réf. Web.

Face= indications en arabe en 3 lignes : «Al Sultan / Abd Al Aziz / Khan », entourées de feuilles de palmier.

Revers= indications en arabeen 4 lignes : « Dhuriba (frappé) / Fi (à) / Tounes (Tunis) / 1281 de l’Hégire (1865 JC), entourées de feuilles d’olivier.

Depuis l’entrée des Ottomans à Tunis en 1574 et durant plus de 3 siècles, les monnaies beylicales portent uniquement le nom du Sultan ottoman sur la face de la monnaie, marquant ainsi la vassalité de la régence de Tunis.

Ahmed 1er Bey (1837- 1855) sera le plus entreprenant pour se démarquer de la porte sublime, appuyé en cela par son ami le roi de France Louis Philippe qui lui réservera une visite d’Etat en 1846. Ce sera la première visite d’un Bey sur le continent européen. En plus, sans l’aval du Sultan. Un affront pour ce dernier. Par ailleurs, avec sa réforme monétaire de 1847 qui a remplacé les symboliques ottomanes par les feuilles de palmier et d’olivier (ou de laurier), Ahmed 1er Bey voyait encore plus grand en voulant indiquer le nom du Bey au même titre que celui du Sultan. La mort le surprendra en 1855 et ce sera le nom de son successeur Mohamed 2 Bey (1855-1859) qui apparaitra pour la première fois au revers des monnaies beylicales de Tunis dès 1855.

Une exception à cette nouvelle règle est la monnaie de 2 Ryals (Piastres) en argent de Mohamed 3 Sadok Bey (1859-1882) émise en 1865 à Londres (Pattern) sans indication du nom du Bey. Une énigme qui demeure non élucidée en totalité par les historiens. Car, il s’agit bien d’un coup d’Etat contre le Bey. Qui a pris cette décision d’effacer le nom du Bey et pour le compte de qui ?

Le Bey, non content, a d’abord interdit sa circulation. A-t-il entrepris des mesures contre les responsables ? Ce qui est certain, c’est que les monnaies en question ont été mises en circulation. Frappées en très grand nombre, la nécessité financière urgente ne permettait plus de les refondre et de les refrapper à nouveau. Le contexte géopolitique de l’époque en défaveur du Bey l’a obligé de fermer les yeux pour satisfaire les demandes considérables de dépenses de l’Etat, entré déjà dans la zone de turbulence de faillite économique.

Pour information, en s’emparant en 1882 des rouages de l’Administration de la régence de Tunis, le protectorat français en Tunisie a fait d’abord disparaitre le nom du sultan ottoman sur la face en ne gardant que celui du Bey sur le revers des monnaies. En 1891 entre en vigueur le nouveau système monétaire basé sur les unités du Franc et du centime français, en écartant à jamais le système monétaire du Ryal de la période ottomane en Tunisie.

Monhel

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