samedi 4 octobre 2025

Patrimoine de Tunisie - Le Sefsari


Figure – Patrimoine de Tunisie – Femmes tunisiennes portant le Sefsari (Voile blanc) en laine, coton ou soie (Harir). Le Sefsari à la couleur blanche de la chaux pure est typique de la Tunisie. Il se contraste avec le Hijab de couleur noir d’orient. Un habit remarquable adopté aussi bien par les tunisiennes musulmanes que juives reconnaissables par leur calotte de tête en forme conique pointue. Réf. ARTmedina-tounes.

Durant le 20è siècle, il n’était pas rare de voir dans les rues la femme tunisienne couverte de son Sefsari blanc assez remarquable et distingué.

C’est une étoffe en fil naturel de laine ou coton, soie (Harir) pour les citadines, utilisée à couvrir la tunisienne de la tête au pied une fois passé la Atba (Perron) de la maison. Le Sefsari à la couleur blanche de la chaux pure est typique de la Tunisie. Il se contraste avec le Hijab de couleur noir d’orient. Un habit remarquable adopté aussi bien par les tunisiennes musulmanes que juives, reconnaissables par leur calotte de tête en forme conique pointue.

L’évolution du vestimentaire patrimonial tunisien a évolué durant les siècles et les circonstances géopolitiques. Le phénomène de déculturation européenne, aidé en cela par la propagande coloniale, a contribué au changement de mentalité de quelques familles tunisiennes (oises) citadines des grandes villes notamment Tunis, Sfax ou Sousse qui ont commencé à adopter le vestimentaire colonial européen.

Auparavant et dès la moitié du 19è siècle, Ahmed Bey (1837-1855) ; dit le Bey Sarde en liaison avec l’origine de sa mère Francesca Rosso née en Sardaigne ; a bouleversé le vestimentaire patrimonial tunisien au profit de celui européen en introduisant le pantalon au sein l’armée, sans toutefois réussir à entrainer la masse populaire et ce, jusqu’à l’indépendance du pays. Ce que n’a pas pu réussir Ahmed 1er Bey, Bourguiba, l’instigateur du coup d’Etat constitutionnel de 1957 aidé en cela par le colonisateur, a pu le réussir.

Au sortir de la France de Tunisie et à l’inverse de certains pays d’Orient, Bourguiba submergé par la « modernité occidentale » s’est efforcé à généraliser cette déculturation vestimentaire et autres coutumes patrimoniales ou religieuses, en se cassant le nez cette fois ci devant le refus de ne pas faire le Karem au sein de l’armée.

En peu de temps, les Sefasari, Fouta et Blouza pour les femmes ; les Djebba, Kachabia et Burnous pour les hommes, ont vite rejoint pour une large part le banc de l’histoire. De même pour les bijoux en argent des berbéro bédouines et leur habit de la Melia qui ont laissé place à la mode européenne. Sauf dans certaines contrées éloignées ou délaissées comme l’ethnie berbère qui a pu sauvegarder ses coutumes et langue en s’éloignant du côté des espaces sahariens.

Curieusement, au tournant du 21è siècle, on constate de plus en plus un retour aux coutumes traditionnelles, un phénomène de rébellion contre l’offensive de la mondialisation orchestrée dès la fin du 20è siècle.

Une effervescence sans pareille s’est emparée des jeunes pour innover notamment dans les secteurs vestimentaires en s’inspirant du Patrimoine. Si le costume européen demeure encore dans l’Administration publique, l’Etat accentue tout de même les efforts pour la sauvegarde de l’héritage vestimentaire ancestral de Tunisie tel que la Djebba, Burnous, Fouta…avec ses spécificités écologiques remarquables adaptées aux contextes climatiques et environnementales propres du pays, un atout majeur pour s’ouvrir aux marchés promoteurs.

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lundi 14 juillet 2025

Médaille commémorant la conquête de Tunis en 1535 par Charles de Habsbourg dit Charles Quint

 

Médaille de Charles 5 commémorant la prise de Tunis en 1535. 34g. 41mm. Portrait de l’empereur lauré portant son armure. Au revers, les prisonniers poussés par les soldats espagnols pour s’agenouiller devant Charles Quint. Réf. Baldwin – ARTmedinatounes.

Grâce à la filiation de sa grand-mère Isabelle de Castille (1451-1504), sa mère Jeanne fille d’Isabelle et son père Philippe de Habsbourg (1478-1506), Charles de Habsbourg dit Charles Quint (1500-1558) est au début du 16è siècle le prince chrétien le plus puissant en Europe: roi d'Espagne (Castille et Aragon), roi de Naples et de Sicile, maître des Pays-Bas et des possessions autrichiennes des Habsbourg, et de surcroît empereur du Saint-Empire romain germanique.

Beaucoup d’autres titres lui ont été attribués. Le plus original, parfois méconnu, est le titre d’Africanus attribué après la conquête de Tunis en 1535 que l’on retrouve à l’avers de la présente médaille.

Après avoir perdu en 1529 son fort militaire Le Préside d’Alger, Charles Quint ne pouvait plus se permettre de perdre Tunis que vient de conquérir en août 1534 Barberousse, Sultan d’Alger depuis 1519, à la solde du Sultan ottoman.

En pleine jeunesse de trente ans espérant vivement réaliser le testament de sa grand-mère Isabelle de Castille qui voulait christianiser l’Afrique du nord après avoir chassé les musulmans d’Espagne, Charles Quint n’avait plus d’autres choix que de chasser Barberousse de Tunis.

Une impressionnante coalition de guerre, (dont la stratégie militaire et religieuse est comparable à celle récente de Bush 2 pour conquérir l’Irak), a été mise en place sous la bénédiction du Pape Paul 3, composée du Saint-Empire, la Monarchie espagnole, les États pontificaux, la République de Gênes, le Portugal et les Hospitaliers de Jérusalem.

Devant une force navale qui lui était supérieur, le rusé Barberousse laisse tomber Tunis et son fort de La Goulette et s’enfuit par les terres en direction d’Alger.

Les Espagnols resteront maitres de Tunis une quarantaine d’années.

En 1574, les ottomans musulmans la reprendront pour y rester plus de 4 siècles.

Le rêve d’Isabelle de Castille ne sera pas réalisé. Peut-être si Charles Quint en 1535 ne s’était  pas suffi de Tunis et s’était engagé à la poursuite du fuyard Barberousse…

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mercredi 9 juillet 2025

Patrimoine de Tunisie - Bijoux ethniques en Argent – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes avec divers pendeloques et monnaies

Mise à jour en date de 2025.07.28 : adjonction des figures A et B relatives à des Khors de même type à plusieurs chainettes dont l'un garde son pendentif à crochet.
Fig.A - Patrimoine de Tunisie – Bijoux ethniques en argent – Khors à chainettes avec pendentif à crochet, pendeloques et monnaies – Période beylicale du 18è et 19è siècles – Réf. ARTmedina-tounes.
Fig.01 - Patrimoine de Tunisie – Bijoux ethniques en argent – Khors à chainettes avec amulette cylindrique, pendeloques et monnaies – Période beylicale du 18è et 19è siècles – Réf. ARTmedina-tounes.

Fig.01 - Patrimoine de Tunisie – Bijoux ethniques en argent – Khors à 8 chainettes avec pendeloques et monnaies – Période beylicale du 18è et 19è siècles – Réf. ARTmedina-tounes.

Le Khors est vraisemblablement une terminologie Berbéro Loubique* pour désigner une boucle à chainettes, un bijou faisant partie d’une vaste panoplie de bijoux pour parer l’habit de la Melia de la berbéro bédouine de Tunisie. Il est utilisé en tant qu’anneau d’oreille suspendu à une chaine au-dessus de la tête (ou accroché à un pendentif à crochet-épingle qui vient s'accrocher directement au tissu de la Melia) et venant se balancer au niveau de l’oreille. De diamètre aux environs de 10 cm, Monhel, dans son cahier artistique n°04 intitulé : « Bijoux berbères de Tunisie » (1), en dénombre plusieurs modèles berbéro-bédouins avec photos et leur consacre tout un chapitre.

*Les Loubiques, ancêtres des berbères, sont les contemporains des pharaons et premiers habitants de l’Afrique du nord. Les tribus Loubiques (des Gamarantes jusqu’aux Numides) se sont confrontés aux Puniques carthaginois, puis aux romains, qu’ils considéraient comme colonisateurs de leur territoire.(Pour désigner les ancêtres des berbères, le terme Loubique est plus approprié que Libyque).

Le Khors en figure 01 est assez original par sa conception et par le nombre impressionnant de chainettes et pendeloques qu’il comporte. Ses diverses pendeloques spécifiques ; rares modèles (œuvres d’art) décrits ci-après ; s’éloignent des pendeloques de mains et ronds caractéristiques des bijoux en argent de la berbéro bédouine de Tunisie. La plupart des monnaies est d’origine espagnole du 17è et 18è siècles. Les chainettes sont de type n°04 (1) classées par Monhel parmi les 4 chaines utilisées pour la conception des bijoux berbéro bédouins de Tunisie.

Avec ces trois indications, pendeloques, monnaies et chainette de type 4**, on peut dire que ce bijou Khors de Tunisie fait partie des bijoux élaborés par l’ethnie tunisienne composée des immigrés juifs ayant fui l’inquisition catholique d’Espagne/Portugal notamment du 17è siècle et qui ont pu s'intégrer à côté des ethnies locales nomades, berbéro -bédouines et sédentaires des villes. chaque ethnie veillant à ses propres traditions religieuses et coutumes ancestrales  dans le respect mutuel. 

**La chainette classée par Monhel de type 4, chaine classique élaborée par l'assemblage de petits anneaux ronds les uns aux autre sans soudage, n'entre pas dans le processus d'élaboration des chaines (types 1, 2 et 3) employées pour la fabrication des bijoux berbéro bédouins de Tunisie (1). Ces dernières chaines sont élaborées avec le principe de soudure de l'ensemble des anneaux les uns aux autres.  

Des immigrés juifs et mauresques accueillis chaleureusement et à bras ouverts par des Deys et Beys clairvoyants*** pour acquérir leur savoir-faire technique qui a contribué au grand essor économique de la régence de Tunis des siècles durant. Le développement des techniques innovantes a touché l’ensemble des secteurs économiques de la régence, de l’agriculture à l’artisanat en passant par le cuir et textile.

*** Othman Dey 1594 – 1610 ; Youssef Dey 1610 – 1637 ; Mourad 1er Bey (1613- 1631) et son fils Hammouda Pacha Bey (1631- 1666).

Fig.02 - Patrimoine de Tunisie – Bijoux ethniques en argent – Khors à 8 chainettes de conception originale ne faisant pas appel à la soudure – Période beylicale du 18è et 19è siècles – Réf. ARTmedina-tounes.

L’exemple du présent Khors nous révèle une technique de fabrication ne faisant pas appel à la soudure. Une technique qui remonte bien avant l’antiquité, employée notamment par l’Egypte des pharaons, les grecs (Boucles en figure 03) , les romains et autres byzantins. Reprise par les artisans immigrés juifs dès le 17è pour enrichir la panoplie de bijoux en argent de l'habit de la Melia de la berbéro bédouine et des différentes ethnies, musulmanes, juives et chrétiennes, cohabitant en harmonie dans la régence beylicale.

Fig. 03 – Bijoux en or de l’antiquité – Boucles d’oreilles  – Musée d’Athènes – Réf. Web sur X.

La conception du Khors en figure 01 est assez ingénieuse à partir de simples composants : fils ronds de différents diamètres (2 et 0.8 mm), chainettes, boules et divers pendeloques dont des monnaies en argent de l’époque de l’inquisition catholique du 17è et 18è siècles que les immigrés juifs ont vraisemblablement ramené avec eux d’Espagne :

Une monnaie de Léopold d’Autriche frappée en 1629 :

Fig.04 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes avec pendeloques – Pendeloque/Monnaie en argent de Léopold d’Autriche frappée en 1629 – Réf. ARTmedina-tounes 8AB.

Quatre monnaies en argent d’Espagne frappées sous les Philippes :

Fig.05 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes avec pendeloques – Pendeloque/Monnaie en argent d’Espagne frappée en …sous Philippe …– Réf. ARTmedina-tounes 9AB.

Fig.06 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes avec pendeloques – Pendeloque/Monnaie en argent d’Espagne frappée en (..)26 sous Philippe …– Réf. ARTmedina-tounes 12AB.

Fig.07 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes avec pendeloques – Pendeloque/Monnaie en argent d’Espagne frappée en …sous Philippe …– Réf. ARTmedina-tounes 16AB.

Fig.08 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes avec pendeloques – Pendeloque/Monnaie en argent (famille des Ryales) d’Espagne frappée en 1721 sous Philippe 5 (1700-1746) – Réf. ARTmedina-tounes 21AB.

Le reste des monnaies sont deux beylicales tunisiennes sous les ottomans et une beylicale sous les français.

La première sous le sultan Mahmoud 1 (1730-1754) (nom lisible) :

Fig.09 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes avec pendeloques – Pendeloque/Monnaie en argent de la régence de Tunis frappée sous le sultan ottoman Mahmoud 1 (1730-1754) – Réf. ARTmedina-tounes 18A.

La deuxième n’indique pas lisiblement le nom du sultan alors que la date est indiquée par trois chiffres 114…AH. Elle est frappée soit sous Ahmed 3 (1703-1730) si la date limite lue est 1140 AH (1728 AD), soit sous Mahmoud 1 (1730-1754) si la date limite lue est 1149 AH (1737 AD) :

Fig.10 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes avec pendeloques – Pendeloque/Monnaie en argent frappée à Tunis (lisible sur le revers). Elle n’indique pas lisiblement le nom du sultan alors que la date est indiquée au revers par trois chiffres 114…AH (le prolongement de la lettre arabe « Fi » peut induire en erreur en le considérant comme un chiffre 1 supplémentaire pour lire la date de 1114 AH). Elle est frappée soit sous Ahmed 3 (1703-1730) si la date limite lue est 1140 AH (1728 AD), soit sous Mahmoud 1 (1730-1754) si la date limite lue est 1149 AH (1737 AD) – Réf. ARTmedina-tounes 32AB.

La 8ème et dernière monnaie est la plus récente. Une monnaie d’Ali 3 Bey (1882-1902) frappée sous le Protectorat français en 1891, l’année de mise en place dans la régence de Tunis du nouveau système monétaire français du Franc et du centime, avec écartement définitif du système monétaire du Ryal tunisien (équivalent à la Piastre espagnole).

Fig.11 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes avec pendeloques – Pendeloque/Monnaie de 50 centimes en argent du Bey Ali 3 (1882-1902) frappée à Tunis en 1891 sous le Protectorat français– Réf. ARTmedina-tounes 25AB.

Quant au reste des pendeloques, au nombre de cinq, ce sont des modèles assez originaux, de rares œuvres d’Art :

Fig.12 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes - Pendeloque en argent – Réf. ARTmedina-tounes 01AB.

Fig.13 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes - Pendeloque en argent – Réf. ARTmedina-tounes 02AB.

Fig.14 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes - Pendeloque en argent – Réf. ARTmedina-tounes 03AB.

Fig.15 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes - Pendeloque en argent – Réf. ARTmedina-tounes 04AB.

Fig.16 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Khors (Anneau d’oreille) à 8 chainettes - Pendeloque en main d’ivoire (ou os) – Réf. ARTmedina-tounes 05AB.

(1(1) Cahier artistique n°04 ARTmedina-tounes intitulé : « Bijoux berbères en argent de Tunisie », Monhel, 2023, Amazon (https://www.amazon.fr/Bijoux-berb%C3%A8res-en-argent-Tunisie/dp/B0BSWY5XH1/ref=sr_1_1?dib=eyJ2IjoiMSJ9.bJBVHX0QM7vbg940Q )

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samedi 5 juillet 2025

Patrimoine de Tunisie - Dougga – Les arcs de Triomphe des Sévères, Septime (193-211) et Alexandre (222-235)

 


Fig 01 – Monnaies romaines – Sesterce en bronze de Septime sévère (193-211AD) – ARTmedina-tounes plc71 27mm Web.

Le site antique de Dougga (Thugga) en Tunisie se distingue par deux arcs de triomphe en l’honneur de deux empereurs romains de la famille des Sévères. Le fondateur Septime sévère (193-211), Général originaire d’Afrique du nord, né en 145 à Leptis Magna en Libye actuelle, et Alexandre sévère (222-235), le dernier de la dynastie.


Fig.02 – Patrimoine de Tunisie – Dougga - Arc de triomphe de Septime sévère érigé en 205 AD à l’entrée de la ville au sud – est – ARTmedina-tounes.

L’arc de Septime sévère se dresse majestueusement à l’entrée de la ville venant de Carthage. Sous cet arc passe la voie qui descendait dans la plaine et rejoignait le grand axe routier de Carthage à Théveste, l’actuelle Tebessa en Algérie.

Il fut élevé en 205 pour célébrer l'accession de Dougga (Thugga) au rang de Municipe. Ce n’est qu’en 261, sous Gallienus (253-268), que la ville accède au rang de Colonie.


Fig 0 – Monnaies romaines – Sesterce en bronze de Gallienus (253-268 AD) – ARTmedina-tounes plc98 24mm Web.

Obs : Les sesterces de Gallienus sont les derniers sesterces frappés sous l’autorité du Sénat (SC). Une monnaie en bronze emblématique de l’apogée de l’empire romain qui sera définitivement écartée après Gallienus.


Fig.03 – Patrimoine de Tunisie - Arc de triomphe d’Alexandre sévère érigé en position diamétrale à celui de Septime sévère. Il est situé sur la voie qui, depuis le forum, se dirige vers l'ouest à l’opposé de la direction de Carthage – ARTmedina-tounes.


Fig.04 – Monnaies de l’empire romain - Sesterce d’Alexandre sévère (222-235) – ARTmedina-tounes plc69 30mm Web.

Dougga est le site antique qui regroupe en un seul lieu des monuments des différentes civilisations qui se sont succédé en Afrique du nord : loubique, numide, punique, romaine, byzantine, arabe…Les vandales, semble-t-il, ne se sont pas intéressés à Dougga alors que le grand nombre de monuments romains présents sur le site indique un plein essor de la ville sous l’empire romain.


Dougga – Carte des monuments sur le site antique – Référence Wikpédia - Observation : Le Mausolée numide est indiqué « punique » tout en bas sur la carte : à corriger en sachant que le numide de la Numidie n’est pas le punique de Carthage.

A Dougga, il est intéressant de constater que l’autorité impériale romaine n’a pas saccagé en entier les vestiges numides de la ville antique, comme elle le faisait pour les vestiges puniques de Carthage. Le temple punique érigé par les Carthaginois en l’honneur de leur déesse Tanit (Ashtart) a été réaménagé par Septime sévère en l’honneur de la déesse Caelestis, parèdre du Saturne « africain ».


Patrimoine de Tunisie – Dougga – Temple Caelestis aménagé par Septime Sévère en 205 sur les fondements du temple punique de Tanit – ARTmedina-tounes - Photo Unesco.

Ainsi donc et curieusement, les romains d’habitude hégémoniques, ont laissé miroiter en hauteur de plus de 21 mètres le majestueux Mausolée numide datant de la période d’avant la conquête romaine de l’Africa.


Patrimoine de Tunisie- Dougga – Mausolée numide construit sur une base carrée et une hauteur de plus de 21 mètres, situé en périphérie à l’entrée sud-est de la ville du côté de l’Arc de Septime sévère – ARTmedina-tounes.

En préservant le Mausolée  Numide-Loubique (meilleure traduction que Libyque à notre sens), on doit une fière chandelle aux romains puisque les inscriptions Loubiques traduites en Puniques sur le monument ont permis de déchiffrer la langue Loubique  des premiers habitants de l’Afrique du nord, ancêtres des Numides et des Berbères.

Lorsqu’enfin Dougga est élevée en 261 du rang de Municipe en Colonie les indices de la décadence économique de la ville commencent déjà à apparaitre. La faillite pointe son nez sous l’anarchie militaire durant la deuxième moitié du 3ème siècle sous drame de religion. Le 4è siècle annoncera le début officiel du christianisme avec Constantin. Au virage du 5ème siècle, le paganisme et le puissant dieu Sol synonyme de sommité militaire de l’empire romain durant trois siècles est supplanté par le christianisme, dorénavant seule religion de l’empire par la grâce de Théodose. Sous l’époque Valentinienne est entamée la réparation des monuments prestigieux de Dougga laissés presqu’en ruine tout le long du 4è siècle. Suivra la construction de l'église Victoria, seul monument chrétien de la ville et dont les traces sont encore visibles aujourd’hui. Sous la Tunisie ouverte et multiculturelle, un Masjed (lieu de culte musulman) a été bâti à l’intérieur de l’enceinte à côté des locaux administratifs du site.


Patrimoine de Tunisie – Dougga – Eglise Victoria, état au début 2000 – ARTmedina-tounes, Wiki.

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lundi 30 juin 2025

Foudhat Lahlioui – Bijoux en argent de Tunisie, la Mokhala.

 

Article publié sur le blog ARTmedina-tounes de l’auteur en date du 30 juin 2025 relatif à Foudhat Lahlioui*, bijoux en Filigrane et en argent Repoussé au modèle de la rose.

Mise à jour du 10.7.2025 pour introduire une définition du Filigrane et des photos de bijoux en Filigrane.

Mise à jour du 19.9.2025.

Figure 01 – Bijoux ethniques de Tunisie – Foudhat Lahlioui* – Mokhala en argent repoussé au motif de la rose : Flacon à Khol (poudre pour noircir les yeux). Création Helioui Ahmed, modèle n°5 - Réf. ARTmedina-tounes. Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts.(NB : Helioui Ahmed est présenté en annexe du cahier artistique ARTmedina-tounes n°01 : « La fibule berbère, la Melia et le vœu de la paix », Moncef Helioui, 2015 rév.2017, Amazon).

*Pour l’imaginaire populaire en Tunisie, Foudhat Lahlioui se confond à la technique du Filigrane**.

 En réalité, son domaine d’application est beaucoup plus large dont notamment la technique du Repoussé sur argent au motif de la rose (Lire l’article du 27 mai 2024 sur ARTmedina-tounes mis à jour le 18.9.2025.

https://art-tounes.blogspot.com/2024/05/foudhat-lahlioui-filigrane-et-gravure.html

** Définition selon le site vivalatina.fr : Le filigrane est une technique artisanale de bijouterie qui consiste à entrelacer de fins fils métalliques, souvent en or ou en argent, pour créer des motifs délicats et ajourés. Ces fils sont torsadés, soudés ou enroulés avec une grande précision, donnant vie à des formes géométriques, florales ou abstraites.

 

Figure 02 – Bracelets en argent filigrane fabriqués en Russie et en France.- Réf. Web.

Figure 03 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie - Foudhat Lahlioui. – Ghabara (élément boitier pour contenir la poudre à joue) façonnée selon la technique du Filigrane. Fait à la main. Création Ahmed Helioui ; Hauteur : 9 cm, Diamètre : 7cm. Réf. ARTmédina-tounes. Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts.

La Mokhala, objet du présent article, est un flacon à Khol, la poudre à noircir les yeux. Faisant partie de la large gamme de Foudhat Lahlioui, elle figure parmi les bijoux en argent du Knastrou Laroussa, panier de la mariée de Tunis.

Foudhat Lahlioui dénombre plusieurs modèles de Mokhalas créées par Ahmed Helioui dont le modèle n°5 en figure 01. De grandeur appréciable 12X4 cm et 50 g, ce modèle se distingue par la technique du Repoussé au motif de la rose et ses feuilles.

Une technique faite à la main sur support de matière souple et résistante (Plomb) nécessitant beaucoup d’adresse suite à une formation longue et assidue. En manque cruel actuellement en Tunisie. Et également ailleurs dans le monde.

Cette technique artisanale du Repoussé (technique de bombage) faisant ressortir le dessin (rose, feuille..) de son métal ne se fait plus à la main mais à la machine. De pièce artisanale, on est passé à la pièce en série. Les artisans de luxe en France ou en Italie, comme ceux en Tunisie durant le 20è siècle, réputés par leur travail artistique d’Art à la main se trouvent aujourd’hui bousculés, voire écartés, faute de prix compétitifs de la machine. Il est vrai que le produit à la machine est de beauté appréciable mais jamais équivalent à celle de l’œuvre manuelle de l’artisan Artiste.

L’Inde s’est fait une spécialité de l’argenterie à la technique du repoussé à la machine. Une sous branche économique dénichée parmi tant de rares branches encore compétitives pour l’exportation. Une spécialité organisée à l’échelle d’Etat permettant de conquérir un grand nombre de marchés de luxe à l’exportation, pour le bien économique d’une nation.

Un exemple à bien étudier en Tunisie pour dépasser l’agonie de plusieurs branches de notre artisanat. Ce n’est pas trop difficile, il suffit d’être à l’écoute des artisans. Ceux enracinés dans le métier depuis plusieurs générations dont la filiation jeune est de culture générale de niveau universitaire et s’étant formée aux nouvelles technologies.

A l’Etat de fournir la matière première et le nécessaire en matériels et appareillages techniques. Aux artisans de s’épanouir dans leur travail et à l’Etat d’exporter leurs œuvres en adoptant les nouvelles technologies de vente, marketing et autres plutôt maitrisées par la jeunesse compétente locale (hors bureaucratie), comme pour l’exemple Indien pour l’argenterie ou l’exemple des parfums en France ou le Cuir en Italie.

De ces belles œuvres en argent repoussé (bombé) importées d’Inde, on en trouve exposées dans de rares vitrines en Tunisie. Les belles œuvres trouvent toujours acquéreurs dans notre pays. Et les belles œuvres s’exportent partout, car partout la belle gente féminine en est friande.

Reste le constat désolant actuel pour notre pays (non une fatalité puisque absorbable comme susmentionné) : les jeunes successeurs de nos braves ancêtres artisans d’Arts se sont malheureusement reconvertis en commerçants (tout comme nos industriels).

Figure 02 – Bijoux ethniques de Tunisie – Mokhala en argent ciselée de 1ère génération. Flacon à Khol (poudre pour noircir les yeux) – Réf. ARTmedina-tounes. Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts.

Outre la technique du Repoussé (technique de bombage du métal en argent) adoptée par Foudhat Lahlioui, technique hautement artistique aboutissant à un produit de luxe d’une beauté inégalable, la technique de gravure à la portée de l’ensemble des artisans est celle de la ciselure au burin sur métal.

Celui qui s’est distingué par la ciselure sur argent est notre compatriote juif Moshé Nemni (faussement rapporté Lemni) dont ARTmedina-tounes a bien voulu lui rendre hommage dans son premier cahier artistique n°01 intitulé : « La fibule berbère, la Melia et le vœu de la paix », Moncef Helioui, 2015 rév.2017, Amazon.

  amazon.fr/fibule-berbère-Melia-voeu-paix/dp/1507820151/ref=tmm_pap_swatch_0?_encoding=UTF8&dib_tag=se&dib=eyJ2Ijoi

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samedi 28 juin 2025

L’Akché ottomane et le Denier impérial romain : deux monnaies emblématiques

 

Obs. Les Akchés (ou Akce) en figures ci-après sont redevables au brillant article de G. Dorange paru en 2009  chez Almanumis à remercier: (http://www.almanumis.com/mag/une-monnaie-ottomane-meconnue-lakche-477.html).

Monnaies ottomanes – Akché en argent du sultan Orhan (1324 – 1362 AD), poids : 1g18, diamètre : 17mm.

Deux pièces de légendes, socles de deux empires phénoménaux qui ont marqué l’Histoire sur environ 4 siècles chacun. L’Akché ottomane reproduisant 10 siècles plus tard la ligne expansionniste du denier impérial romain de l’Antiquité.

C’est Orhan (1324 – 1362 AD), - fils d’Osman 1er (1280 – 1324 AD) l’instigateur du Beylicat à l’origine de l’empire ottoman) -, qui, le premier se donna le titre de Sultan en 1324 AD après la conquête de la ville Bursa en Anatolie*.

Un Sultanat en herbe distingué par la frappe de sa première monnaie : l’Akché en argent de titre appréciable de 900 pour mille, de diamètre et de poids respectifs d’environs 20 mm et 2 g à ses débuts.

Monnaie de compte de l’Empire ottoman à partir de 1325 AD, indivisible à l’image du dieu unique, elle le restera pendant plus de quatre siècles. Après de loyaux services et de plus en plus dévaluée, Murad 4: (1623-1640 AD) créera un nouveau système du Para en argent, cette fois ci multiple, qui va se substituer à l’Akché indivisible sans toutefois l’écarter.

A la fin du 18ème siècle, l’Akché pèsera moins qu’un carat (0.2g) à l’état de billon. En 1818, elle est retirée de la circulation.

En règle générale, l’avers de l’Akché portera le nom du Sultan régnant et de sa filiation. Plus tard, à partir de l’émir Soulayman (1402-1411 AD) et Murad II (1446-451-AD), elle se distinguera par la Tughra, le sceau du Sultan, un assemblage calligraphique stylisé et symbolique*.

* G.Dorange, 2009, http://www.almanumis.com/mag/une-monnaie-ottomane-meconnue-lakche-477.html).

C’est après 38 ans de l’émission de l’Akché qu’on verra l’émission de la monnaie en cuivre ottomane (Manguir). La monnaie en or Sultani ne fera son apparition que sous le grand. Mehmet 2 (1444-1446 ,1451-1481) après la prise de la capitale Constantinople de l’empire Byzantin en 1453 et changement de sa dénomination en Costantinia.

Contrairement au denier, l’Akché, indivisible à l’image du dieu unique, ne reproduira jamais le portrait du sultan comme c’est le cas pour le denier impérial romain.

Monnaies impériales romaines – Denier en argent de Gordien 3 (238-244 AD)– Réf.Web.

Denier et Akché ont été conçus au départ en argent de bon aloi. L’ainée romaine pesant deux fois plus, aux environs de 4 g pour le denier et 2 g pour l’Akché. Leur sort au bout de 4 siècles, poids léger à l’extrême et mauvais aloi (billon), annoncera la fin inéluctable de deux grands empires.

Deux monnaies emblématiques qui serviront fidèlement à payer les soldats, les fonctionnaires et tout ce qui s’ensuit pour assurer la prospérité expansionniste et la continuité de l’autorité impériale sur l’ensemble des territoires acquis.

Toutefois, certaines provinces ottomanes acquises comme les Beylicats du Maghreb ou d’Orient ne verront pas la frappe de l’Akché. Une seule Akché répertoriée à Tunis. Aucune en Algérie, ni en Egypte.

Au contraire des romains pour qui le denier romain régnait seul en maître, les ottomans préféraient ne pas changer le système monétaire en place déjà populaire. Ils se suffisaient à frapper le nom du Sultan ottoman sur la monnaie locale équivalente ou laisser libre cours à la monnaie locale comme pour le Nasri (Aspre) en argent Hafside de Tunisie.

Monhel

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Monnaies ottomanes – Akché du sultan Mehmet 4(1444-1446 ,1451-1481- Poids : 0.26g, diamètre : 9 mm, frappé à Constantinople. Obs : Au bout d’un siècle l’Akché pesait à peine plus d’un carat (0.2 g).

Monnaie ottomane – Akché du sultan Ahmed 3 (1703-1730) – Poids : 0.16g, diamètre :  9 mm – Obs : Fabrication mécanique des monnaies en argent et en cuivre depuis Soulayman 2 (1687-1691). La frappe des monnaies en or remonte à Mehmet 4(1648-1687).

lundi 23 juin 2025

Patrimoine numismatique de Tunisie – Monnaie en cuivre de 2 Qafsis de Hamouda Pacha Bey (1782-1814). Rare, voire unique.

 J’ai été attiré sur le Forum Numismatique.com par une conversation intéressante à propos de l’identification d’une très belle monnaie en cuivre tunisienne portant à l’avers le nom du Sultan ottoman Mahmoud et au revers les deux derniers chiffres de la date : 1 et 5 avec indication bien visible de la frappe Tunis (Tounes).

Fig.01 - Monnaie en cuivre postée le 12 mars 2018 par le membre Priscilee sur le Forum numismatique.com pour identification. Diamètre : 13 mm. Poids : 0.77g.. https://www.numismatique.com/forum/topic/25395-tunisie-1745-qafsi/..Commentaires entamés assez tard le 15 .01 2023 et fermés par G.Hermann le 7.11.2023 par la conclusion : « un Faux moderne inspiré d’une Bourbe ».

Etant membre du Forum Numismatique.com sous le pseudo Monhel, mon commentaire n’a pas été publié à cause de l’oubli de mon code de passe. S’agissant d’un patrimoine numismatique de Tunisie, je profite de l’occasion pour le porter aux lecteurs de mon blog ARTmedina-tounes.

Sur le Forum Numismatique.com les avis diffèrent entre Bourbe (Fals), Qafsi (1/6 Fals), Kharoub, ½ Kharoub ou carrément un Faux.

Le plus près de l’identification est le membre hpdp (16.01.2023) que je salue et qui l’attribue à un Qafsi.  (Cher hpdp ça ne peut pas être 1 Kharub ou ½ Kharoub en argent billon puisque s’agissant d’une monnaie en cuivre. Mais il est vrai que le Kharoub en argent d’Ali 1er Bey (1735-1756) présente une iconographie similaire qui pourrait induire en erreur).Le membre Worldofcoins (6.11.2023) l’attribue également à un Qafsi frappé en 1745 sous le règne de Mahmoud 1. La conclusion de G.Hermann est un Faux inspiré d’une Bourbe.

Ma conviction est qu’il s’agit du 1/3 Fals (équivalent à 2 Qafsis, 2 Bourbines) frappé en 1215 AH (1810 JC) à Tunis sous les règnes du sultan ottoman Mahmoud 2 (1808-1839) et du Bey de Tunis Hamouda Pacha Bey Al Husseini (1782-1814). [Le Qafsi étant équivalent à 1/6 Fals (Bourbe)]Une lecture de la date 1115 AH nous ramènerait à 1704 JC, c’est-à-dire le règne du sultan Ahmed 3 (1703-1730) et non Mahmoud 1 (1730-1754).

Mais pourquoi cette monnaie en cuivre de Hamouda Pacha Bey de Tunis est très rare, voire unique ?

La raison est que l’ensemble des monnaies en cuivre du système monétaire du Fals (Bourbe) ont subi des refontes successives, la dernière en date correspondant à la réforme monétaire de 1847 sous Ahmed 1er Bey (1837-1855) pour fabriquer les nouvelles monnaies en cuivre du Nasry et ses multiples 3 Nasrys et 6 Nasrys.

Une autre monnaie similaire, cette fois ci émise sous le règne du sultan Mahmoud 1 (1730-1754), a été mise en vente en 2016 par la maison suisse SINCONA, répertoriée actuellement sur le site Numista et dont je ne partage pas également l’identification :

Figure 2 - Monnaies beylicales en cuivre de Tunis – Monnaie de 1/3 Fals (2 Bourbines, 2 Qafsis) émise en 1147 AH / 1735 JC sous le sultan ottoman Mahmoud 1 (1730-1754) et le Bey de Tunis Ali 1er Bey (1735-1756). - Référence : Catalogue de vente de la maison SINCONA Suisse - Vente 31 du 24.10.2016: Lot 26 - Monnaie 2 (b) - Cuivre 0,73 g. Monnaie attribuée par Sincona à 1/6 Fals (Bourbine, Qafsi) alors que Monhel l’attribue à 1/3 Fals (2 Bourbines, 2 Qafsi).

Face : indications en arabe en 2 lignes = « / Sultan / Mahmoud »

Revers : « Dhuriba Fi (Frappé à) / Tunis / 1147AH (1734/5 JC)/ »

 


Chiffres en arabe 1147AH correspondant à 1735 JC

L’attribution à 1/3 Fals (2 Bourbines) et non à 1/6 Fals (Qafsi, Bourbine, Burben) comme proposé par SINCONA, est basée sur la méthode formelle de Monhel* de distinction visuelle entre le 1/3 Fals et le Qafsi qui précise que le Qafsi ne mentionne pas le nom du sultan sur la face de la monnaie mais uniquement la mention « Dhuriba (Frappé) ». Cette règle visuelle de Monhel est la seule alternative pour la distinction entre le Qafsi (1/6 Fals, Bourbine) et le 1/3 Fals (2 Qafsi, 2 Bourbines) d’autant plus que les poids et diamètres de ces derniers sont assez proches.

Cette monnaie en cuivre, le 1/3 Fals, et une autre mise en vente également par SINCONA, le ½ Kharouba en argent (également très rare, voire unique), m’ont amené à réviser mon cahier numismatique n°03 d’ARTmedina-tounes* pour en tenir compte.

Tous les catalogues et toutes les maisons de vente et les sites numismatiques ainsi que notre cher spécialiste A.Fenina (avis sur le catalogue SINCONA 24.10.2016) butent encore sur l’identification de ces rares monnaies minuscules en cuivre que sont les subdivisions du Fals (Bourbe) : 1/3 et 1/6 (Qafsi, Bourbine) créées par Ali 1er Bey (1735-1756). 

Très rares à trouver à cause de leurs refontes successives et difficiles à identifier à cause de leurs iconographies et leurs petits poids et diamètres assez proches.

Il est conseillé alors au chanceux membre Priscille de savoir profiter de sa très belle monnaie en cuivre du grand Bey de Tunis Hamouda Pacha Al Husseini.

Monhel

ARTmedina-tounes

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* « Système monétaire de la régence de Tunis 1574-1891 : Répertoire des monnaies beylicales en images », Moncef Helioui, 2025, Amazon. https://www.amazon.fr/Syst%C3%A8me-mon%C3%A9taire-r%C3%A9gence-Tunis-1574-1891-ebook/dp/B0DY3581MK/ref=sr_1_3?