samedi 24 octobre 2020

Monnaies beylicales de Tunisie – Mohamed 8 Lamine Bey (1943- 1957) – Monnaies en argent de 10 et 20 Francs (Vitrine 02)

 

Les  monnaies en argent de Mohamed 8 Lamine Bey (1943- 1957) ont été émises en deux valeurs de 10 Francs et de 20 Francs. A chaque valeur correspond trois iconographies différentes selon les années de frappe.

Iconographie du royaume de Tunisie de 1956 consacrant Mohamed 8 Lamine Bey, premier roi du royaume de Tunisie

Figure 01 – Monnaies beylicales de Tunisie – Monnaie de 10 Francs en argent émise en 1956 sous le règne du roi de Tunisie Mohamed Lamine 1er (1956 / 1957) – 28mm, 10g - Réf.TND ARTmedina tounes –

Face = Indications en arabe : Royaume de Tunisie (en haut), Mohamed Lamine 1er en calligraphie centrée, 1376 de l’hégire (en bas)

Revers = Indications en français : Royaume de Tunisie cerclée entre une palme de dattier et une branche d’olivier, 1956 (au centre)

L’année 1956, année de l’indépendance de la Tunisie, correspond à l’iconographie la plus recherchée par les numismates et la plus remarquable sur le plan historique de par l’avènement de l’éphémère royaume de Tunisie. En effet, les monnaies de 10 et 20 francs de 1956  font mention de l’indication du « Royaume de Tunisie » et de la titulature du Bey : «  Mohamed Lamine 1er ». Ces  deux monnaies sont  rares du fait de leur tirage assez réduit : 303 exemplaires pour la monnaie de 20 Francs et 1703 exemplaires pour la monnaie de 10 Francs. Leur cotation numismatique est constamment en hausse.

Pour les deux autres iconographies, elles correspondent respectivement à la série des années 1943 – 1944 mentionnant la valeur de la monnaie et à la série 1945 – 1955 n’indiquant pas de valeur.

Monnaies de 10 et 20 Francs des années 1943/44 indiquant la valeur de la monnaie

Figure 02 – Monnaies beylicales de Tunisie – Monnaie de 10 Francs en argent émise en 1944 sous le règne du Bey de Tunisie Mohamed 8 Lamine Bey (1943 / 1956) – 28mm, 10g - Réf.TND ARTmedina tounes –

Face = Indications en arabe : « période Mohamed Al Amine Bey de Tunis » en trois premières lignes, 10 Francs en 4ème ligne, 1364 de l’Hégire en 5ème ligne

Revers = Indications en français : « protectorat français – Tunisie » en cercle, 10 Francs et 1944 au centre

L’iconographie de la série des années 1943 – 1944 est reprise de celle des monnaies d’Ahmed 2 Bey (1929- 1942) émises depuis 1939 à 1942. Cette iconographie est assez complète car elle fait mention en français de la valeur de la monnaie, l’année d’émission et l’indication de : « Tunisie -  Protectorat Français ». En arabe, elle fait mention du nom du Bey, l’année d’émission et la valeur de la monnaie.

Monnaies de 10 et 20 Francs des années 1944 / 1955 n’indiquant pas la valeur de la monnaie

Figure 03 – Monnaies beylicales de Tunisie – Monnaie de 10 Francs en argent émise en 1948 sous le règne du Bey de Tunisie Mohamed 8 Lamine Bey (1943 / 1956) – 28mm, 10g - Réf.TND ARTmedina tounes –

Face = Indications en arabe : « période Mohamed Al Amine Bey de Tunis » en trois premières lignes, 1368 de l’Hégire en 4ème ligne

Revers = Indications en français : « Tunisie - Protectorat français » en cercle, 1948 au centre

Figure 04 – Monnaies beylicales de Tunisie – Monnaie de 20 Francs en argent émise en 1953 sous le règne du Bey de Tunisie Mohamed 8 Lamine Bey (1943 / 1956) – 35mm, 20g - Réf.TND ARTmedina tounes –

Face = Indications en arabe : «Période Mohamed Al Amine Bey de Tunis » en trois premières lignes, 1373 de l’Hégire en 4ème ligne

Revers = Indications en français : « Tunisie - Protectorat français» en cercle, 1953 au centre

Monhel

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mercredi 14 octobre 2020

Monnaies beylicales de Tunisie - Mohamed 8 Lamine Bey (1943- 1956/57) – Les Sourdis troués (Vitrine 01)

 

Le Sourdi est une monnaie beylicale trouée émise pour la première fois sous le règne de Mohamed 5 Ennaceur Bey (1906- 1922). Il a été refrappé sous les règnes de Mohamed 6 Habib Bey (1922- 1929), Ahmed 2 Bey (1929- 1943) et pour la dernière fois sous Mohamed 8 Lamine Bey (1943- 1956/57). Deux alliages ont servi pour son émission : le cupro-nickel (Cuivre 750 – Nickel 250) et le Zinc.

Les Sourdis de Mohamed 8 Lamine Bey (1943- 1956/57) ont été frappés uniquement en Zinc en deux valeurs de 10 et 20 Centimes et en une seule fois en 1945.

Figure 01 – Mohamed 8 Lamine Bey (1943- 1956/57) - Monnaie trouée en Zinc (Sourdi) de 20 centimes, 24mm, 3.5g, 1945, 5.25 millions de pièces* – Anonyme Web - Réf. ARTmedina-tounes

Face : indications en arabe = Période Mohamed Lamine Bey, Tunis, 20 centimes, Année 1364 Hégire

Revers : indications en français = Tunisie, 20 centimes, 1945, Protectorat Français

Malgré une émission de plus de 15 millions d’exemplaires, les monnaies en Zinc trouées de Mohamed 8 Lamine Bey (1943- 1957) sont  très rares, voire introuvables. De ce fait, leur cotation numismatique est en hausse. Il est probable qu’elles ont été refondues en totalité. Vraisemblablement à cause de la hausse de la valeur du zinc métal qui s’est opérée après leur émission.


Figure 02 – Mohamed 8 Lamine Bey (1943- 1956/57) - Monnaie trouée en Zinc (Sourdi) de 10 centimes, 17mm, 1.5 g, 1945, 10 millions de pièces* - Réf. ARTmedina-tounes

Face : indications en arabe = Période Mohamed Lamine Bey, Tunis, 10 centimes, Année 1364 Hégire

Revers : indications en français = Tunisie, 10 centimes, 1945, Protectorat Français

* "Les monnaies tunisiennes depuis 1859", H.Schweikert, imprimé en Allemagne en 1973. 

Monhel

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mercredi 30 septembre 2020

Bijoux ethniques en argent de Tunisie (5) – Foudhat Lahlioui - Stouch en dentelle d’argent

 

Dans le cadre de la promotion et de la sauvegarde du patrimoine multiculturel de Tunisie, ARTmedina-tounes entreprend le visionnage de la collection des bijoux ethniques en argent relevant du Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts. 

Figure 01 - Patrimoine de Tunisie – Livre d’or de la régence de Tunis faisant référence aux frères Ahmed et Mokhtar Helioui - 2ème édition élaborée à Tunis par le  biographe Albert Abraham Arrous, 1942, 106 pages – Stouch (Sac à main) en dentelle d’argent créé par le bijoutier-joaillier Ahmed Helioui (1904- 1991), médaillé en or en 1925 à Paris pour la création de cette dentelle et son utilisation en bijouterie – Réf. ARTmedina-tounes -

Monhel

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mercredi 23 septembre 2020

Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Main de Fatma associée au rond lunaire

 

Dans le cadre de la promotion et de la sauvegarde du patrimoine multiculturel de Tunisie, ARTmedina-tounes entreprend le visionnage de la collection des bijoux ethniques en argent relevant du Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts. 

Figure 01 - Musée Helioui Ahmed des arts de l’argenterie – Bijoux berbéro-bédouins en argent de Tunisie – Pendentif de conception originale constitué de l’association des motifs de la main de Fatma et du rond lunaire (Croissant) – Bijoux classés de type 1 par Monhel dans son cahier artistique ARTmedina-tounes n° 01 intitulé: « La fibule berbère, la Melia et le vœu de la paix » édité par Amazon en 2017 – Les bijoux de classe de type 1 en argent massif assez lourds ont évolué à partir de la deuxième moitié du 19ème siècle pour constituer la classe 2 des bijoux berbéro bédouins plus légers et plus économiques -  Bijoux de plus en plus rare à dénicher suite à la fusion de l’ensemble des bijoux berbéro-bédouins tombés en démode durant la 2ème moitié du 20ème siècle - Réf. ARTmedina-tounes –

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mardi 22 septembre 2020

Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Parure de poitrine de la Melia

 Mise à jour du 08.06.2023

Monhel  a réservé tout un chapitre à la parure de poitrine de la Melia dans son cahier artistique ARTmedina-tounes n°04 intitulé: " Bijoux berbères en argent de Tunisie", édité en 2023 chez Amazon https://www.amazon.fr/Bijoux-berb%C3%A8res-en-argent-Tunisie/dp/B0BSWY5XH1/ref=tmm_pap_swatch_0?_encoding=UTF8&qid=1686191921&sr=1-3

Dans le cadre de la promotion et de la sauvegarde du patrimoine multiculturel de Tunisie, ARTmedina-tounes entreprend le visionnage de la collection des bijoux ethniques en argent relevant du Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts.


 







Figure 01 – Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Parure de poitrine de la Melia (habit unique de la berbère nomade de Tunisie adoptée par la bédouine au Maghreb) – Parure composée de la chaine berbère emblématique Selsela classée de type 01 selon Monhel dans son cahier artistique ARTmedina-tounes n° 01, intitulé: «La fibule berbère, la Melia et le vœu de la paix », élaboré en 2015, révisé en 2017 et édité par Amazon – Monhel distingue 4 types de chaines berbères en argent – La chaine de type 01 en argent massif, assez lourde et la plus ancienne, est constituée d’un ensemble de doubles anneaux soudés en perpendiculaire, en forme de huit – La présente parure est composée de 4 segments de chaines Selsela en triple rangées reliées par 5 anneaux intercalaires dont 3 sont réservés aux pendentifs (Mains de Fatma et rond lunaire à symboliques musulmanes). Les 2 derniers sont réservés aux fibules qui vont attacher les 4 bouts du tissu de la Melia au-dessus de la poitrine – Réf. ARTmedina-tounes –

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lundi 21 septembre 2020

Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Elément de pendentif

 

Dans le cadre de la promotion et de la sauvegarde du patrimoine multiculturel de Tunisie, ARTmedina-tounes entreprend le visionnage de la collection des bijoux ethniques en argent relevant du Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts. 

Figure 01 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Elément de pendentif rectangulaire avec 3 anneaux pour chainettes et pendeloques – Anneaux en fil demi rond en argent massif soudés sur la face et le revers - Réf. ARTmedina-tounes –

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Bijoux ethniques de Tunisie - Amulette à chainettes en argent massif

Mise à jour du 23 novembre 2020

Dans le cadre de la promotion et de la sauvegarde du patrimoine multiculturel de Tunisie, ARTmedina-tounes entreprend le visionnage de la collection des bijoux ethniques en argent relevant du Musée virtuel Helioui Ahmed  de l’argenterie et des arts .

Figure 01 – Bijoux ethniques en argent massif de Tunisie – Amulette à 5 chainettes et 5 pendeloques constitués de 3 mains de Fatma et 2 ronds lunaires fermés – Le poinçon « tête type africain » (Dénommé « tête de nègre » durant la colonisation) est visible sur la main de Fatma à gauche – Réf. ARTmedina-tounes –

Figure 02 - Bijoux ethniques en argent de Tunisie – Double anneaux en argent massif soudés en perpendiculaire en forme de huit inversé, constituant l’élément de base de la chaine berbère en argent massif de Tunisie classée de type 1 selon Monhel* – Réf. ARTmedina-tounes –

* Voir le cahier artistique ARTmedina-tounes n° 01, intitulé: « La fibule berbère, la Melia et le vœu de la paix » édité par Amazon en 2017

Monhel

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jeudi 10 septembre 2020

Système monétaire de la régence de Tunis 1574-1891 – Répertoire des monnaies beylicales en images

 

Le N° 3 de mes cahiers artistiques ARTmedina-tounes vient de paraître chez Amazon: «Système monétaire de la régence de Tunis 1574-1891 – Répertoire des monnaies beylicales en images» https://www.amazon.fr/dp/B08GLQXMPD


Ci-après, la note de description:

«Le numéro 03 des cahiers artistiques ARTmedina-tounes est un répertoire de monnaies beylicales en or, en argent et en cuivre de la régence de Tunis, depuis l’annexion ottomane en 1574 à fin 1891, l’année de mise à l’écart définitif du système monétaire du Ryal (Piastre) et l’entrée en application effective du système monétaire du Franc.

La clarification du système monétaire beylical et des dénominations des monnaies ainsi que l’harmonisation entre les termes de vocabulaire locaux et européens ont été à l’origine de son élaboration. Sa Partie 01 leur sera amplement consacrée. Le but étant de lever les confusions véhiculées par certaines sources documentaires et autres catalogues de numismatique.

Son objet, à ne pas confondre avec un catalogue de numismatique listant les monnaies et fixant leur cote marchande, est d’abord la promotion et la sauvegarde du patrimoine numismatique de Tunisie.

Le répertoire de monnaies, traité en Partie 02, est accompagné d’innombrables photos de la plupart du monnayage en or, en argent et en cuivre de la régence de Tunis. Des photos, certes, pas au top de la qualité, mais d'utilité pratique pour la reconnaissance de visu des différentes monnaies. Le manque de monnaies beylicales à cause de leur déperdition et leur rareté, même dans les musées de Tunisie et dans le monde, a fait que la plupart des photos proviennent de collections privées et autres inédites anonymes.

Quant à la réflexion d’artiste, particularité des cahiers artistiques ARTmedina-tounes, traitée en Partie 03, elle va à la rencontre de personnages influents ayant côtoyé le Bey réformiste Ahmed 1er (1837-1855), dit le Bey Sarde, initiateur de la réforme monétaire de 1847. A leur tête, Mahmoud Ben Ayed, l’ami intime et insoupçonné du Bey, le bâtisseur chargé des réformes économiques et qui, sous la menace, réprimé pour sa modernité et ses réformes, s’est vu obligé de se réfugier en France en 1852. Est-il vraiment un escroc comme l’ont taxé les historiens ? Une victime ? Y a-t-il eu un complot contre sa personne et son mentor Ahmed 1er Bey ?

Parmi les intrigues entourant Mahmoud Ben Ayed, le présent cahier divulgue pour la première fois l’existence d’un somptueux monument qu’il a bâti dans la banlieue sud de Tunis au bord de la plage et qui est passé inaperçu aux yeux des historiens et des archéologues. Ce monument aurait-il abrité une partie de ses trésors ? La partie 03.01.04 s’y intéresse.

En parlant de Mahmoud Ben Ayed, le bâtisseur de la vallée industrielle située à El Battan d’El Medjerda à une vingtaine de kilomètres de Tunis, on ne peut ne pas parler de son maître d’œuvre, le jeune ingénieur français Charles Benoit, dont la destinée l’a vite amené à la réalisation des plus grandes réformes de la régence de Tunis dès l’intronisation d’Ahmed 1er Bey en 1837. En plus de ses réalisations industrielles et ses manufactures de haute technologie de l’époque, Charles Benoit sera le concepteur de la réforme monétaire de 1847 et l’architecte du nouvel hôtel des monnaies Dar Essika du Bardo. Sans oublier le nouveau palais beylical d’Al Ahmedia et non Mohamedia comme usurpé par son successeur Mohamed 2 Bey (1855- 1859). Al Ahmedia est un palais de prestige et de grandeur à la «Versailles» comme l’a rêvé son initiateur Ahmed 1er Bey (1837-1855), aménagé de 1844 à 1854 et abandonné par un successeur « débauché », « rancunier » et « jaloux », avant d’être gommé par le despote éclairé de 1957. 

Quant aux annexes, elles présentent des informations culturelles originales liées au patrimoine. Comme l’annexe 14 relative à la médaille d’or de notre maître artisan bijoutier joaillier Ahmed Helioui, obtenue en 1925 à Paris pour la conception de la dentelle en argent. Ou encore l’annexe 15, plutôt actuelle, liée au traitement des collections familiales par l’Administration et qui appelle à l’élaboration d’une nouvelle stratégie de gestion du patrimoine axée sur la rentabilité économique et le partenariat Public – Privé, gagnant-gagnant. »

Monhel

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vendredi 7 août 2020

Monique Mueller Barbier – Paix à son âme

 

Elle nous a quittés le 7 août 2019 à l’âge de 90 ans dans sa ville chérie Genève.

Paix à son âme.

Fig. 01 – Monique Mueller la souriante

La vie durant, elle a baigné dans l’Art depuis sa venue au monde. Avec un père collectionneur de tableaux contemporains de Picasso, Matisse…, elle suit le même chemin avec, aussi, la même attirance vers l’art Africain.

Fig.02 – Art Africain – Sculpture sur bois -

Avec un mari collectionneur d’arts « lointains », termes préférés à arts « primitifs », elle se retrouve à la tête de la plus grande collection au monde de provenance africaine, asiatique ou sud-américaine. Le Musée et la Fondation créés à Genève aux noms de Mueller-Barbier garderont leurs âmes vivantes au grand bonheur des visiteurs proches et lointains

Fig.03 – Musée Barbier-Mueller à Genève

On ne peut oublier la sensible et la grande mécène.

L'amoureuse des Arts.

Ni elle, ni son père Joseph Mueller, ni son mari Jean Paul Barbier à qui nous avons consacré un article publié le 01.05.2019 sur notre blog ARTmedina-tounes.

Fig. 04 - La jeune Monique Mueller en 1953 avec Jean-Paul Barbier au temps des fiançailles - Réf. Musée Barbier-Mueller à Genève -

On ne peut pas les oublier, car ils ont consacré leur vie "contre l’oubli" des  déconsidérés. Les ethnies gommées, oubliées, parfois massacrées. En récoltant leurs infimes traces et objets, délaissés dans le monde, notamment en Afrique et en Asie, pour faire revivre leurs âmes dans les expositions et les musées.

Salut l’artiste.

Avec un brin de jasmin de la Medina de Tunis.

De la part de Monhel qui a adopté la devise de « Contre l’oubli », si chère à J.P.Barbier.

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vendredi 3 avril 2020

Peintures de Monhel - Regards

Peinture de Monhel - Regards,  2019, 46 X 33 cm.

Regards
De tendresse
Maléfiques
De partout
Ils vous braquent
Aux moindres détours
Vous décortiquent
Vous dénudent
Exacerbé
Le salut...
Dans les regards.

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jeudi 6 février 2020

Rudolf Lehnert – Berbéro-bédouines dénudées: Contre l’oubli


Photographe orientaliste de renommée mondiale, Rudolf Lehnert est né en 1878 en Autriche. Mort en 1948 en Tunisie, son pays de cœur.
Figure 01 – Rudolf Lehnert (1878- 1948) et son appareil photographique de haute technologie de l’époque - (Réf. ARTmédina-tounes; Cahier 01).
Sa technicité remarquable, il la détient grâce à sa formation dans la première école de photographie au monde créée en 1888 à Vienne en Autriche.
Il s’installe en 1904 à Tunis avec son associé Allemand Ernest Landrock chargé de la gestion commerciale de leur entreprise photographique. Entre 1904 et 1914, il photographie la Tunisie, l’Algérie et la Lybie.
A la veille de la première guerre mondiale (1914-1918), il est arrêté pour espionnage, emprisonné et ses œuvres confisquées, avant de se retrouver réfugié en suisse durant la guerre.
En 1924, il s’installe avec son associé au Caire pour photographier l’Egypte et la Palestine. Sa nostalgie et sa passion pour la Tunisie l’incita à s’y réinstaller en 1930 pour ne plus la quitter jusqu’à sa mort en 1948 où il est enterré au côté de son épouse au cimetière de Carthage.
Ses œuvres photographiques couvrent la ville arabe, les rues, les souks, les oasis, les portraits et les métiers sous toutes ses formes dont le plus vieux au monde.
Monhel les classe en deux catégories: les «photos orientalistes identitaires» et les «photos orientalistes de mise en scènes».
Les photos orientalistes identitaires constituent un legs culturel et une référence historique de grande valeur pour le patrimoine multiethnique de Tunisie. Une empreinte identitaire depuis la deuxième moitié du 19ème siècle, coïncidant avec la naissance de la photographie, jusqu’à la fin de la première moitié du 20ème siècle. Des photos permettant de retrouver durant cette période les habits originaux des différents groupes ethniques, leurs bijoux, les métiers, les ustensiles de cuisine, l’architecture…
Figure 02 - Rudolf Lehnert – Bédouine sur carte postale portant l’habit de la Melia de Tunisie, parée de ses bijoux typiques en argent:
- deux fibules rondes en argent liées par une chaine à trois pendentifs, deux mains de Fatma et un rond lunaire, et un talisman
- Collier du raz du cou à trois chaines avec pendeloques à chainettes
- Double foulards retenus avec une chaine au-dessus de la tête dont les extrémités portent deux grandes boucles pendantes en face des oreilles
- Deux bracelets de main, de petite et moyenne largeur
La bédouine est assise sur un banc à coude couvert par une couverture en laine, à côté d’une Charbia (gargoulette) à eau - Carte postale 867 de la marque LL: Lehnert et Landrock - (Réf. ARTmédina-tounes; Cahier 01).
Pour les photos orientalistes de «mise en scène», non identitaires selon la distinction de Monhel, R.Lehnert s’est avéré un scénariste hors pair en produisant une photographie érotique au décor et aux personnages orientalistes.
Les photos de nus de R.Lehnert ont circulé sur cartes postales dans le monde entier et se sont révélé un grand succès commercial. On dit qu’elles ont été mises en scène avec des modèles professionnels issus de maisons closes de Tunis, Alger ou Tanger. Toujours est-il qu’elles ont été produites à but lucratif encouragées par la propagande colonialiste.
Rudolph Lehnert a été parmi les talentueux photographes orientalistes, à côté de Joseph Geiser, Léon et Levy…, qui mettront en scène des berbéro-bédouines dénudées, femmes et enfants, dont les photos à but lucratif serviront à garnir les cartes postales de la France colonialiste. Une France qui a laissé faire lorsqu’il s’est agi de groupes ethniques, musulmans et juifs, indigènes comme ils disent, berbéro bédouines, filles et garçons. Une France qui ne l’a pas permis pour les français chrétiens, filles et garçons… puritains.
Figure 03 - Rudolf Lehnert – Photo d’enfants complètement dénudés – (ARTmedina-tounes)
La question la plus embarrassante a trait à la mise en scène d’enfants nus. Beaucoup de critiques trouvent ces photos et ces cartes postales osées, provocantesde haute qualité technique, mais aussi, offensantes à l’identité arabo-musulmane.
Figure 04 - Rudolf Lehnert – Chef d’œuvre photographique en noir et blanc mettant en relief l’ombre d’une bédouine nue au centre de son Sefsari à voile, à l’entrée du Ouist Ed Dar (Centre à ciel ouvert de maison typique arabe) – Réf. ARTmedina-tounes -
Sans nul doute, Rudolf Lehnert est l’un des plus brillants photographes orientalistes qui ont exercé en Tunisie et qui, par ses œuvres notamment identitaires, a gravé une empreinte artistique multiethnique et inestimable pour le patrimoine de la Tunisie lors de sa période orientaliste.
Figure 05 - Rudolf Lehnert – Photo d’enfant de bédouine dénudée montrant la moitié du sein, parée de deux bracelets en argent à la main et de Khors (Boucles d’oreilles) à tête de serpent aux oreilles fleuries – (ARTmédina-tounes).
Ses cartes postales sont reconnues par la marque L.L, initiales de Lehnert et son associé Landrock, à ne pas confondre avec la célèbre marque plus ancienne L.L de Léon et Levy installés en France.
Figure 06. - Rudolf Lehnert – Photo de type identitaire, selon la classification de Monhel, montrant un tunisien en habit traditionnel et accessoires typiques:
- Djebba de couleur ocre en tissu Stakrouda (Lin), brodée de motifs Naouaras (double motifs de fleur ronde placés en position de poitrine) en fil de coton vert olive, au-dessus d’une chemise blanche et couverte à moitié par un Burnous (Cape) en laine blanche porté sur les épaules
- Chechia rouge sur la tête enroulée par une Kechta (multitude de fils tressés en laine blanche) –
-Fleur Kronfol rouge et un Mechmoum en Jasmin blanc retenus par la Chechia au-dessus des oreilles - 
Réf.Carte postale LL 530 de Lehnert et Landrock (ARTmédina-tounes).
Aujourd’hui, la cote artistique de R.Lehnert est sans cesse croissante. Ses photos traduisent la haute qualité technique du photographe et du metteur en scène. Outre l’aspect technique des photos de R.Lehnert, leur contemplation apporte pour beaucoup, de la passion et du rêve bienfaisant, nostalgique. 
Loin des polémiques causées par l’utilisation des photographies de nus entreprises à une époque donnée, faisant partie de l’Histoire, les œuvres orientalistes, photos et peintures, pourraient constituer une formidable plateforme de communication artistique et culturelle entre les deux rives de la méditerranée, de retombées culturelles et économiques rentables pour la Tunisie diverse et multiculturelle.
Figure 07 – Photo de tunisienne juive aux seins nus, portant la coiffe triangulaire de symbolique juive au-dessus de la tête - Réf. Carte postale orientaliste anonyme (ARTmedina-tounes).
Ceci est pour l’aspect technique et de promotion du patrimoine.
L’aspect négatif, à classer, mais à ne point oublier, est le mal causé aux groupes ethniques des berbéro bédouins, musulmans et juifs, dits indigènes, vulnérables par la pauvreté économique subie et favorisée par la France colonialiste.


Figure 08 – Rudolph Lehnert – Photo d’enfant berbéro-bédouine, complètement nue, parée uniquement de ses bijoux typiques en argent:
-Collier en argent de poitrine avec un rond massif ouvert à chainettes et pendeloques
- Collier en agent du raz du cou à chainettes et pendeloques à moitié caché par un autre collier à perles
– Bracelets de moyenne largeur aux mains
– Khors (Boucle d’oreilles) retenu sur les cheveux –
La musicienne brandit entre ses deux mains le Tar (outil de musique arabe constitué de la peau de chameau étirée et retenue par un rond cylindrique en bois fin d’épaisseur environ 10 cm, troué 5 fois en positions hexagonales; chaque trou retenant 2 à 3 ronds en cuivre, permettant de provoquer au moindre mouvement le son caractéristique du Tar – Réf. Carte postale de R.Lehnert - (ARTmedina-tounes).
Le reproche à ces talentueux photographes et peintres orientalistes est d’avoir profité de la misère des gens pour les dénuder à but commercial et de prostitution, surtout lorsqu’il s’est agi d’enfants, en contradiction avec les concepts de leur culture et en bafouant leur dignité, leur respectabilité. Aidés en cela par l’effet pervers du colonialisme et sa propagande.
Les dénuder pour vendre leur chaire sur les cartes postales partout dans le monde, en leur incrustant en même temps une image de marque irrémédiable de miséreux, au su et vu des autorités coloniales qui laissaient faire lorsqu’il s’est agi « d’indigènes ». Des actes de nudité et de prostitution plus que condamnable lorsqu’il s’agit d’enfants.

Figure 09 - Rudolf Lehnert – Photo d’enfant à moitié dénudé - (ARTmédina-tounes).
Justement, c’est contre l’oubli, pour que cela ne se reproduise plus, qu’il faudrait constamment remémorer ces actes bafouant la dignité et la respectabilité d’autres groupes ethniques, petits ou grands, qui, à un moment donné de l’Histoire, malgré leur passé glorieux, se sont retrouvés vulnérables.
Ce qui s’est passé avec les enfants des berbéro bédouins dénudés sur les cartes postales, tout comme les groupes ethniques africains montrés dans des cages à zoo à Vincennes sous les autorités coloniales françaises, est de la même ampleur intentionnelle de ce qui s’est passé avec le groupe ethnique juif qui a subi la même indignité et, circonstances aidant, le plus pire jusqu’à l’extrême horreur de l’holocauste.
Figure 10 – Photo de femmes et enfants dénudés et exposés sur la Revue Voila du 16 Janvier 1932, avec comme slogan révélateur« Comme il vous plaira - Vierges noires de Djibouti » - (ARTmedina-tounes)
Dans ses cahiers artistiques ARTmedina-tounes n°01 et n°02, intitulés: «La fibule berbère, la Melia et le vœu de la paix» et «Les Tabarquins et le corail rouge de Tunisie», publiés en 2015 et en 2017 et distribués sur Amazon.fr, l’auteur demande* aux autorités françaises  qu’il est temps de présenter des excuses officielles aux groupes ethniques colonisés, femmes et enfants, pour le mal causé par la France colonialiste en laissant publier leurs photos nus sur les cartes postales françaises.
Car, sans excuses, nul pardon.
«Contre l’oubli, pour le pardon» est le slogan affiché dans les cahiers artistiques suscités de l’auteur qui renouvelle par la présente sa demande* à qui de droit pour que la France, le pays de la déclaration des droits de l’Homme, fasse le geste noble de s’excuser pour les torts subis par les berbéro bédouins et les dits indigènes, maltraités et offensés dans leur dignité.
Le « Contre l’oubli » sera toujours dans nos mémoires et le doigt toujours pointé sur l’Hexagone colonialiste pour que l’infâme indignité ne se reproduise plus.
Nous avons parlé de la manipulation malsaine à travers les cartes postales française de nus des berbéro-bédouins, femmes, hommes et enfants.
Nous n’avons pas encore parlé des objets d’Arts détournés par la France colonialiste et toujours exposés dans ses musées, sans honte et sans dignité.
Monhel
ARTmedina-tounes
Copyright

*Lors de la visite d'Emmanuel Macron à Tunis en 2018, et toujours dans sa démarche de «Contre l’oubli, pour le pardon», l’auteur a renouvelé sa demande par mail au cabinet présidentiel de l’Elysée et à l’Ambassade de France à Tunis, restée toujours sans réponse.