mardi 22 avril 2014

Jeanne de Castille – Folies de l’amour. Du pouvoir. Du religieux.


 Écu de Séville:« IOANA ET KAROLVS » - Rois d’Espagne et de Sicile -
[… HISPANI.ARVM REGES SIC...]-
Réf. (Au 2) 3,3 g 2,4 cm.

La magnifique pièce en or à l’honneur de Jeanne de Castille (IOANA) et de son fils (KAROLUS), plus connu par son homonyme de Charles Quint fait partie des « escudos » les plus célèbres de Séville, frappés en début du 16ème siècle. Rarissime et tant convoitée par les collectionneurs numismates, les nostalgiques conquistadores, les dramaturges, les radicaux catholiques... Une monnaie chargée d’histoires, pleine d’énigmes liées au pouvoir, à l’amour, à l’infidélité, à la folie de l’amour, corporel et spirituel, à la triste histoire de l’Inquisition espagnole intimement liée à l’église catholique…

La folie de l’amour a joué de mauvais tours à JEANNE, fille de la grande ISABELLE de Castille (1451-1504), la fameuse reine catholique qui a fait chasser les musulmans et...les juifs en dehors d’Espagne à la fin du 15ème siècle.

La folie du pouvoir s’est emparée du père de JEANNE, le roi FERDINAND II (1452-1516), roi d’Aragon, en faisant emprisonner sa fille afin de lui confisquer le royaume de Castille, hérité de sa mère par testament.

Radicale sera la folie religieuse qui a engendré l’inquisition espagnole sous le règne des rois catholiques, les parents de Jeanne. Sous leur règne, environ 2000 marranes et morisques -juifs et musulmans reconvertis- furent condamnés au bûcher des flammes par le tribunal de l’inquisition.


Les parents de Jeanne ont été surnommés « les rois catholiques » pour avoir rendu l’Espagne au catholicisme, en venant à bout du dernier royaume musulman de Grenade. Pour avoir instauré « l’inquisition espagnole», un tribunal catholique radical, sur autorisation du pape Sixte IV en 1478. Pour avoir imposé par la force la religion catholique en persécutant et en pourchassant les musulmans et les juifs. Pour avoir pratiqué la purification ethnique par la « propreté du sang » (« limpieza de sangre ») – bien avant le pouvoir nazi- en identifiant les personnes ne possédant pas d’ancêtres juifs et musulmans.

JEANNE était très attachée sentimentalement à son mari PHILIPPE de Habsbourg qu’elle épouse en 1496 à son plus bel âge de 18 ans. Elle a vécu la belle folie de l’amour. Epanouie durant ses 10 années de mariage, elle eut six enfants dont CHARLES QUINT marquera profondément l’histoire de l’Europe et du nouveau monde, l’Amérique, fraîchement découverte par C. COLOMB en 1492.

Au contraire de sa mère ISABELLE dont la sexualité a été plutôt complexée depuis son jeune âge passé chez les sœurs, JEANNE était de nature spontanée et ne cachait nullement son amour vif et extrême pour le plus beau des maris, dénommé à juste titre « Philippe le beau », descendant des HABSBOURG, fils de l’empereur Maximilien et de la Duchesse de Bourgogne. Le comportement naturel et libéral de JEANNE choquait à l’époque une cour conservatrice menée par la main de fer d’une reine Catholique dont l’émancipation de sa fille est sûrement un dérangement. Un péché pour les catholiques radicaux. Mais Jeanne ne pouvait pas cacher ses émotions naturelles et la flamme de son amour passionné.

Malgré toutes les dérives comportementales de sa fille, la reine catholique ISABELLE, comme toutes les mères, ne pouvait songer qu’à sa protection. Dans son testament, elle la désignera héritière de son royaume de Castille et …insistera à « christianiser » l’Afrique du nord. Elle était loin de se douter que la folie du pouvoir poussera son mari Ferdinand II à ne pas respecter son testament. De même que son petit fils CHARLES QUINT. Tous les deux écarteront l’héritière légitime du royaume de Castille.

Quand la mort d’ISABELLE survint en 1504, Jeanne était au plus mal, sentimentalement. La multiple vie amoureuse de Philippe le beau, en réalité un coureur de jupon à succès, dont les femmes ne pouvaient rester indifférentes à son charme et à sa beauté virile, alla la précipiter vers la descente aux enfers. Le calvaire de la jalousie l’emmènera de l’amour fou à la folie amoureuse.

Deux années plus tard en 1506, survint la mort du mari infidèle que Jeanne continuait malgré tout à adorer dans l’absolue éternité. La double séparation de deux êtres aussi chers fût un choc doublement terrible pour une héritière aux déboires. Son père, le roi catholique Ferdinand II, profita de l’état psychologique de sa fille et de la minorité de ses petits-fils pour l’écarter du pouvoir en Castille. Taxée de folle, il l’enferma en 1509 à Tordesillas avec l’approbation d’une cour qui sauta sur l’occasion tant attendue pour se débarrasser de l’impie.
Le destin tragique de JEANNE fera de sorte qu’elle ne régnera jamais sur le royaume de Castille. Car même après la mort de son père en 1516, le véritable gouverneur des royaumes de Castille et d’Aragon sera son fils CHARLES QUINT qui, plus cupide que son grand père et plus cruel, maintiendra sa mère prisonnière toute sa vie.

Sous le règne de CHARLES QUINT, la folie religieuse de l’inquisition espagnole reprendra de plus belle, mais cette fois ci sous la supervision directe du pape. Elle ne sera abolie officiellement que beaucoup plus tard, durant le 20ème siècle. Entre temps, l’église radicale catholique se remplira bien les poches de la confiscation des biens des marranes juifs et des morisques musulmans,… des pédérastes et de tous ceux pris en déviation des dogmes radicaux catholiques.

monhel

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lundi 14 avril 2014

Montre LOCLE - Au nom de FRITZ HENRI BERGERON.


 Montre LOCLE - (Réf. ARTmédina-tounes CL8bis 1206A; diamètre 5 cm; épaisseur 1 cm.)


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mardi 8 avril 2014

MOHAMED LAMINE BEY – La remarquable monnaie cuivrée de 5 Francs de 1946



Figure 1 – Mohamed 8 Lamine Bey (1943-1956/57) – Monnaie de 5 Francs, 1946, 31mm, 12g, Alliage en cuivre et aluminium.

Indications en arabe de la face: « Période Mohamed Al Amine Bey de Tunis; 5 Francs ; 1365 de l’hégire ».

Indications en français du revers : « Tunisie ; Protectorat Français; 5 Francs ; 1946 ».

Réf. ARTmédina-tounes 

Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, le Protectorat Français en Tunisie a fait frapper en 1946 une remarquable monnaie cuivrée de 5 Francs au nom de Mohamed 8 Lamine Bey (1943 - 1957), en reprenant la gravure de la fameuse monnaie de 5 Francs, en Argent de titre 580 sur 1000, produite déjà en 1939 sous le règne d’Ahmed 2 Bey (1929 – 1942).

La  quantité frappée était énorme, équivalente à dix millions de pièces. En comparaison, les monnaies en argent (10 et 20 Francs) et en or (100 Francs) de Lamine Bey étaient frappées en très petite quantité, plutôt pour le prestige et le commerce international. Pour des raisons économiques, les grosses quantités de monnaies mises en circulation sur le marché interne étaient dorénavant à base d’alliages de cuivre, de nickel, d’aluminium ou de zinc.




Figure 2 – Ahmed 2 Pacha Bey (1929-1942) – Monnaie de 5 Francs en argent, titre de 580 sur 1000, année 1939, 24 mm, 5 g.

Indications en arabe de la face : « Ahmed Pacha Bey de Tunis; 5 Francs, année 1358 de l’hégire».

Indications en français du revers : «Tunisie - Protectorat Français » en pourtour de « 5 Francs 1939 en 3 lignes».

Réf. ARTmédina-tounes 

Fameuse a été la pièce de référence de 5 Francs en argent d’Ahmed 2 Bey de 1939.

Fameuse par la beauté de l’ornement floral introduit pour la première fois sur les monnaies des beys de Tunisie et qui reprend un décor de la grande mosquée de Kairouan.

Une monnaie produite une seule fois en 1939 en un million six cents mille exemplaires. Alors qu’après la guerre, toutes les monnaies en argent frappées par Lamine Bey ne dépassaient pas la dizaine de milliers.

Si la monnaie d’Ahmed 2 Pacha Bey de 5 Francs pesait 5 grammes avec un diamètre de 24 millimètres, celle de Lamine Bey était beaucoup plus grande avec un diamètre de 31 millimètres et un poids de 12 grammes.


Monhel
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dimanche 6 avril 2014

Montre d'Auguste PAYAN.


 Montre d'Auguste PAYAN. 
(Réf. ARTmédina-tounes; n° CL8bis 1205A diamètre:5.2 cm - épaisseur: 2 cm).

Joseph Auguste PAYAN est un célèbre horloger qui a élu domicile à Tunis à la moitié du 19ème siècle à Tunis. Ses montres sont aujourd'hui cotées à l'international et vivement recherchées par les collectionneurs.





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