lundi 30 juin 2025

Foudhat Lahlioui – Bijoux en argent de Tunisie, la Mokhala.

 

(Mise à jour du 10.7.2025 pour introduire une définition du Filigrane et des photos de bijoux en Filigrane)

Figure 01 – Bijoux en argent de Tunisie – Foudhat Lahlioui* – Mokhala à la gravure au repoussé : Flacon à Khol (poudre pour noircir les yeux) – Création Ahmed Helioui, modèle n°5 - Réf. Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts – ARTmedina-tounes.

*Pour l’imaginaire populaire en Tunisie, Foudhat Lahlioui se confond à la technique du filigrane**. En réalité, son domaine d’application est beaucoup plus large dont notamment la technique de la gravure au repoussé sur argent dite gravure à la rose (Lire l’article du 27 mai 2024 sur ARTmedina-tounes, https://art-tounes.blogspot.com/2024/05/foudhat-lahlioui-filigrane-et-gravure.html ):

Bijoux ethniques en argent de Tunisie - Foudhat Lahlioui. – Ghabara (élément boitier pour contenir la poudre à joue) façonnée selon la technique du filigrane – Fait à la main - Création Ahmed Helioui (Hauteur: 9 cm, Diamètre: 7cm) Réf. ARTmédina-tounes – Musée virtuel  Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts.

**Le filigrane est une technique artisanale de bijouterie qui consiste à entrelacer de fins fils métalliques, souvent en or ou en argent, pour créer des motifs délicats et ajourés. Ces fils sont torsadés, soudés ou enroulés avec une grande précision, donnant vie à des formes géométriques, florales ou abstraites (définition selon le site vivalatina.fr).

 
Modèles de bijoux en filigrane fabriqués en Russie et en France.- Réf. Web.

La Mokhala, objet du présent article, est un flacon à Khol qui est la poudre à noircir les yeux. Faisant partie de Foudhat Lahlioui, c’est un bijou en argent du Knastrou Laroussa, panier de la mariée de Tunis.

Foudhat Lahlioui dénombre plusieurs modèles de Mokhalas créées par Ahmed Helioui dont le modèle n°5 en figure 01. De grandeur appréciable 12X4 cm et 50 g, ce modèle se distingue par la gravure au repoussé dite à la rose.

Une gravure faite à la main sur support de matière résistante et souple (Plomb) nécessitant beaucoup d’adresse suite à une formation longue et assidue. En manque cruel actuellement en Tunisie. Et également ailleurs dans le monde.

Cette gravure artisanale au repoussé (technique de bombage) faisant ressortir le dessin (rose, feuille..) de son métal ne se fait plus à la main mais à la machine. De pièce artisanale, on est passé à la pièce en série. Les artisans de luxe en France ou en Italie, comme ceux en Tunisie durant le 20è siècle, réputés par leur travail artistique d’Art à la main se trouvent aujourd’hui bousculés, voire écartés, faute de prix compétitifs de la machine. Il est vrai que le produit à la machine est de beauté appréciable mais jamais équivalent à celle de l’œuvre manuelle de l’artisan Artiste.

L’Inde s’est fait une spécialité de l’argenterie à la gravure au repoussé à la machine. Une sous branche économique dénichée parmi tant de rares branches encore compétitives pour l’exportation. Une spécialité organisée à l’échelle d’Etat permettant de conquérir un grand nombre de marchés de luxe à l’exportation, pour le bien économique d’une nation.

Un exemple à bien étudier en Tunisie pour dépasser l’agonie de plusieurs branches de notre artisanat. Ce n’est pas trop difficile, il suffit d’être à l’écoute des artisans. Ceux enracinés dans le métier depuis plusieurs générations dont la filiation jeune est de culture générale de niveau universitaire et s’étant formée aux nouvelles technologies.

A l’Etat de fournir la matière première et le nécessaire en matériels et appareillages techniques. Aux artisans de s’épanouir dans leur travail et à l’Etat d’exporter leurs œuvres en faisant le nécessaire des techniques de vente, marketing et autres en s’appuyant sur la jeunesse compétente locale (hors bureaucratie), comme pour l’exemple Indien pour l’argenterie ou l’exemple des parfums en France ou le Cuir en Italie.

De ces belles œuvres en argent gravé au repoussé importées d’Inde, on en trouve exposées dans de rares vitrines en Tunisie. Les belles œuvres trouvent toujours acquéreurs dans notre pays. Et les belles œuvres s’exportent partout, car partout la belle gente féminine en est friande.

Reste le constat désolant actuel pour notre pays (non une fatalité puisque absorbable comme susmentionné): les jeunes successeurs de nos braves ancêtres artisans d’Arts se sont malheureusement reconvertis en commerçants (tout comme nos industriels).

Figure 02 – Bijoux en argent de Tunisie – Mokhala en argent ciselé de 1ère génération - Flacon à Khol (poudre pour noircir les yeux) – Réf.Musée virtuel Helioui Ahmed de l’argenterie et des arts – ARTmedina-tounes.

Outre la technique au repoussé (technique de bombage du métal en argent) adoptée par Foudhat Lahlioui, technique hautement artistique aboutissant à un produit de luxe d’une beauté inégalable, la technique de gravure à la portée de l’ensemble des artisans est celle de la ciselure au burin sur métal.

Celui qui s’est distingué par la ciselure sur argent est notre compatriote Moshé Nemni (faussement rapporté Lemni) dont ARTmedina-tounes a bien voulu lui rendre hommage dans son premier cahier artistique n°01 intitulé : « La fibule berbère, la Melia et le vœu de la paix », Moncef Helioui, 2015 rév.2017, Amazon.  amazon.fr/fibule-berbère-Melia-voeu-paix/dp/1507820151/ref=tmm_pap_swatch_0?_encoding=UTF8&dib_tag=se&dib=eyJ2Ijoi

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