jeudi 6 juin 2024

La Chapelle de Carthage du Saint Louis 9 édifiée en 1841 par Ahmed 1er Bey (1837-1855), rasée en 1950 par le « Protectorat » français en Tunisie

Mais quelle mouche a piqué le « Protectorat » français pour détruire une aussi belle petite chapelle pleine d’émotions historiques et religieuses. Un magnifique petit écrin lumineux perché en haut de la colline de Carthage en hommage au Saint Louis 9 dont la dépouille a été ensevelie avec dignité sur cette terre accueillante berbéro punique. Depuis la fin des croisades et pour la première fois, la croix chrétienne est perchée ouvertement sur un bâtiment en terre d’Islam. Une chapelle témoignant de l’ouverture aux cultes monothéistes par ce petit pays flanqué à l’extrême pointe de l’Afrique en face de l’Europe appelant toujours à la paix entre les peuples et ayant toujours contrecarré avec justesse les courants extrémistes de tous bords.

Photo de gauche : Chapelle du Saint Louis 9 de style néogothique photographiée en 1888 - Construite sur la colline de Carthage sous l’impulsion du Roi de France Louis Philippe 1er , tout près du lieu où périt le Saint Louis 9 en route vers Jérusalem pour la dernière de ses croisades – Les travaux de sa construction débuteront en 1841 pour s’achever en 1845 sous la dynamique du puissant Guiseppe Raffo, « Oncle et Ministre» du Bey, et de Lella Jeannet, Francesca Rosso la Tabarquine de Sardaigne, mère d’Ahmed 1er Bey (1837- 1855) dit le Bey Sarde – Elle sera détruite en 1950, geste malheureux du « Protectorat » français, pour ne laisser place qu’à la grande basilique édifiée en 1890. 

Photo de droite : Dès le début des travaux, le Roi de France Louis Philippe 1er a commandé une statue de Louis 9 qui sera sculptée en marbre par Charles Emile Seurre et envoyée à Carthage en 1841  -– Réf. ARTmedina-tounes –

LAbbé Fourcade a été le premier à avoir posé ses simples bagages à la Chapelle St Louis 9 et consacré sa vie à son entretien, en veillant chaque année le 25 Août à la remémoration du Saint Louis 9 à l’occasion de la date de son décès.

Assez diplomate, intègre, pieux et croyant à la paix entre les différentes communautés monothéistes arabes, chrétiennes et juives, il a tissé des relations amicales avec les habitants d’alentour. Il a créé une école et un dispensaire hôpital. Passionné d’archéologie, il était parmi les premiers à avoir prospecté les ruines de Carthage la punique. Ouvert, il a partagé ses connaissances et trouvailles en publiant pas moins de 5 publications. L’actuel musée de Carthage a été  bâti sur le lieu créé à cet effet par l’Abbé Fourcade.

En guise de récompense, l’Abbé Fourcade a été diabolisé pour ses positions jugées  pro arabes et éloigné des coins merveilleux de sa Carthage et de la piété du Saint Louis. Extrêmement affecté, on l'a  laissé mourir à l’agonie à cause de ses positions politiques. En extrême précarité dans une misérable demeure au Mont rouge près de Paris.

Paix à l’âme de l’Abbé Fourcade et reconnaissance à l’œuvre de ce petit Franco-tunisien de cœur qui a réalisé autant d’entreprises de bienveillance que la mère Théresa. Il mérite en effet le prix Nobel de la paix.

Monhel

ARTmedina-toune

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