samedi 4 octobre 2025

Patrimoine de Tunisie - Le Sefsari


Figure – Patrimoine de Tunisie – Femmes tunisiennes portant le Sefsari (Voile blanc) en laine, coton ou soie (Harir). Le Sefsari à la couleur blanche de la chaux pure est typique de la Tunisie. Il se contraste avec le Hijab de couleur noir d’orient. Un habit remarquable adopté aussi bien par les tunisiennes musulmanes que juives reconnaissables par leur calotte de tête en forme conique pointue. Réf. ARTmedina-tounes.

Durant le 20è siècle, il n’était pas rare de voir dans les rues la femme tunisienne couverte de son Sefsari blanc assez remarquable et distingué.

C’est une étoffe en fil naturel de laine ou coton, soie (Harir) pour les citadines, utilisée à couvrir la tunisienne de la tête au pied une fois passé la Atba (Perron) de la maison. Le Sefsari à la couleur blanche de la chaux pure est typique de la Tunisie. Il se contraste avec le Hijab de couleur noir d’orient. Un habit remarquable adopté aussi bien par les tunisiennes musulmanes que juives, reconnaissables par leur calotte de tête en forme conique pointue.

L’évolution du vestimentaire patrimonial tunisien a évolué durant les siècles et les circonstances géopolitiques. Le phénomène de déculturation européenne, aidé en cela par la propagande coloniale, a contribué au changement de mentalité de quelques familles tunisiennes (oises) citadines des grandes villes notamment Tunis, Sfax ou Sousse qui ont commencé à adopter le vestimentaire colonial européen.

Auparavant et dès la moitié du 19è siècle, Ahmed Bey (1837-1855) ; dit le Bey Sarde en liaison avec l’origine de sa mère Francesca Rosso née en Sardaigne ; a bouleversé le vestimentaire patrimonial tunisien au profit de celui européen en introduisant le pantalon au sein l’armée, sans toutefois réussir à entrainer la masse populaire et ce, jusqu’à l’indépendance du pays. Ce que n’a pas pu réussir Ahmed 1er Bey, Bourguiba, l’instigateur du coup d’Etat constitutionnel de 1957 aidé en cela par le colonisateur, a pu le réussir.

Au sortir de la France de Tunisie et à l’inverse de certains pays d’Orient, Bourguiba submergé par la « modernité occidentale » s’est efforcé à généraliser cette déculturation vestimentaire et autres coutumes patrimoniales ou religieuses, en se cassant le nez cette fois ci devant le refus de ne pas faire le Karem au sein de l’armée.

En peu de temps, les Sefasari, Fouta et Blouza pour les femmes ; les Djebba, Kachabia et Burnous pour les hommes, ont vite rejoint pour une large part le banc de l’histoire. De même pour les bijoux en argent des berbéro bédouines et leur habit de la Melia qui ont laissé place à la mode européenne. Sauf dans certaines contrées éloignées ou délaissées comme l’ethnie berbère qui a pu sauvegarder ses coutumes et langue en s’éloignant du côté des espaces sahariens.

Curieusement, au tournant du 21è siècle, on constate de plus en plus un retour aux coutumes traditionnelles, un phénomène de rébellion contre l’offensive de la mondialisation orchestrée dès la fin du 20è siècle.

Une effervescence sans pareille s’est emparée des jeunes pour innover notamment dans les secteurs vestimentaires en s’inspirant du Patrimoine. Si le costume européen demeure encore dans l’Administration publique, l’Etat accentue tout de même les efforts pour la sauvegarde de l’héritage vestimentaire ancestral de Tunisie tel que la Djebba, Burnous, Fouta…avec ses spécificités écologiques remarquables adaptées aux contextes climatiques et environnementales propres du pays, un atout majeur pour s’ouvrir aux marchés promoteurs.

ARTmedina-tounes

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