Figure 1 –
Nasri en argent (de forme carrée) adopté par les Almohades Nasrides
d’Andalousie (1147-1269). Son origine est le Moumini créé par les Almoravides (Al
Mourabitounes) [1056- 1147JC] au Maghreb pour remplacer le Dirham en argent (de
forme ronde) du système monétaire arabo islamique.
Face :
écriture arabe en style Naskh en 3 lignes : /La Ilah Illa Allah (Il n’y
a pas d'autre divinité que Dieu) / Al Amrou Kollouhou Lillah (Il n'y a pas de
commandement qui ne soit de Dieu) / La Qouwata Illa Billah (Il n'y a pas de
pouvoir sinon venant de Dieu)
Revers :
écriture arabe en style Naskh en 3 lignes : /Allah Rabouna (Dieu est
notre maître) / Mohamed Rassoulouna (Mohamed est notre prophète) / Al Mahdi
Imamena (Le Mahdi est notre imam)
Le Nasri (Aspre) en argent, de forme carrée, a été l’unité de compte monétaire secondaire de la régence beylicale de Tunis, la première unité étant la Piastre espagnole avant d’évoluer en Ryal tunisien. Hérité des Hafsides dès le 13ème siècle et maintenu par les ottomans depuis leur conquête de la Tunisie en 1574. Sa dénomination remonte aux Almohades Nasrides (1147-1269 JC) qui ont repris le pouvoir aux Almoravides (1056- 1147JC) en Andalousie espagnole et qui lui ont attribué une dénomination liée à leur émir « En Nasser ».
Son origine remonte au calife Almoravide Abdel
Moumen (1130-1163) qui, pour se démarquer du Dirham arabe rond (2 cm, 3.5g), a
créé cette emblématique monnaie de forme carrée désignée par Moumini (1.6cm, 1.5g) en référence à
son créateur Abdel Moumen. Ce dernier a également fait baisser le poids du
Dinar en or de 4.1g à 2.5g, tout en créant le « double dinar » de
poids de 4.5g.
De ce fait, Abdel Moumen a
bouleversé le système monétaire arabo islamique, exemplaire durant plus de 4
siècles en pureté (Titre de 900 pour mille et plus) et en clarté (indications
d’identification), pour le rendre difficile à identifier par le non indication
du gouvernant, du lieu et la date des monnaies, sauf rare exception.
Les monnaies des Almoravides, puis des Almohades Nasrides, n’indiquaient plus sur leurs faces et revers que des
inscriptions religieuses caractérisées notamment par les inscriptions :
« La Ilaha Illa Allah : Point de Dieu que Dieu», « La Ghaliba
Illa Allah : Point de vainqueur que Dieu», « Mohamed Rassoul Allah : Mohamed messager de Dieu » ou « Al Mahdi Imamena :
Le Mahdi est notre Imam ».
Le Moumini Almoravide, puis
le Nasri Almohade des Nasrides, de titre appréciable en argent de 900 pour
mille, frappés en très grand nombre, ont eu beaucoup de succès à tel point
qu’ils ont été imités par les divers pouvoirs chrétiens aux alentours pour profiter de leurs succès économiques. Des imitations non réussis, en plus de la baisse du titre en argent et de l'allongement des cotes, ce qui fait du Millares une monnaie plus grande et moins épaisse que le Nasri.
En 1262, le Nasri carré
est imité à Montpellier par Jacques 1er d’Aragon en le faisant
appeler Millares, avec un titre
inférieur de 750 pour mille, un poids de 1.3g et des cotes allongées, ce qui
confère au Millares une épaisseur plus mince et des dimensions distinguables du Mimouni et du
Nasri plus épais et plus petits.
Les inscriptions religieuses
islamiques reprises sur le Millares ont fait émouvoir en 1266 le pape Clément
6, ce qui a poussé le roi d’Aragon à cesser leur production.
Il est à noter qu’en 1250,
le pape est intervenu pour interdire la production du dinar en or reproduit
avec ses inscriptions islamiques par les pouvoirs chrétiens
Toutefois, résultat de leur
succès, leur frappe s’est poursuivie à Pise ou à Gênes. Le bémol pour les
numismates, c’est que, mal frappées, ces Millares sont indéchiffrables. Il en
existe même des exemplaires dont les inscriptions sont des cafouillis loin de
l’écriture arabe.
Figure 2 –
Millares en argent de forme carrée, imitation du Nasri des Nasrides (1147-1269)
– Le Millares a été émis à Montpellier en 1262 par Jacques 1er
d’Aragon et dans plusieurs pays chrétiens, Pise ou Gênes – La particularité de
ce Millares est son cafouillis d’écriture n’ayant rien à voir avec l’écriture arabe.
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